Former autrement, à travers l’innovation

Pour ceux qui n’auraient pas encore lu le livre de Salman Khan, fondateur de la désormais célèbre « Khan académie », notre façon d’apprendre est en train d’évoluer. Plus technique, plus rapide et plus intuitive, la génération qui arrive maîtrise parfaitement les nouveaux codes du savoir. Ainsi, Khan propose-t-il une alternative à l’éducation dite « magistrale » avec les MOOC et encourage l’apprentissage sous forme de cas comme pratiqué dans les MBA.

Or cette nouvelle façon d’apprendre ne s’applique pas qu’au secteur scolaire, mais aussi au monde de l’entreprise et tout particulièrement à l’industrie électrique. Dès lors, imaginer former de nouvelles recrues sur de vieux Power Point dans une salle mal éclairée n’a plus beaucoup de sens. La méthode que l’on nous propose est très efficace : il s’agit d’aménager un temps de préparation personnel en amont du cours à travers de la vidéo et des documents à lire et de consacrer la part présentielle au partage d’expériences et à une séance de questions/réponses. Bien sûr, le Wi-Fi doit fonctionner pendant le cours, tout le monde faisant, aujourd’hui, deux choses à la fois.

Une réduction conséquente des coûts de formation
Cette méthode s’applique à la formation continue du personnel expérimenté de l’entreprise. Ainsi, l’apprentissage par les études de cas ou LFI (Learning From Incident) permet-il de se focaliser sur un point technique et de favoriser l’accès au REX (Return Of Experience).

Inutile de préciser que cette méthode permet de réduire considérablement les coûts de la formation. En proposant un présentiel plus court mais dynamique, animé par les échanges entre les participants, le coût de la formation est divisé par deux voire par trois selon les sujets. Dans le secteur de l’énergie, l’usine 4.0 prend des allures de guerre de position : « Nous n’avons pas peur de Google », a dit Joe Kaeser, le PDG de Siemens, à propos des usines numériques. Nous ne devons pas non plus avoir peur de préparer nos collaborateurs, en les formant à cette révolution qui arrive et où le produit équipé de puces RFID et le service deviennent indissociables. Les techniciens sont avertis à distance des défauts d’un composant électrique en analysant les données émises par sa puce, et préparent ainsi leur mission de maintenance curative. Ils devront donc être formés sur les systèmes qui gèrent les flux d’information et sur les nouveaux concepts de maintenance prédictive et curative.

L’innovation au service de la formation Le concept GRTgaz « réalité augmentée », qui consiste à utiliser une tablette tactile et un logiciel de simulation pour effectuer des opérations sur le réseau de distribution de gaz, est une petite révolution. C’est aussi déjà le cas pour la distribution d’électricité. Mais il est évident que les tablettes seront un des outils indispensables aux équipes de maintenance électrique quel que soit le niveau de tension. Fini les manuels papier écornés. La tablette, sans déresponsabiliser les équipes, décrit la procédure étape par étape et simule les résultats attendus dans un poste, sur un automate, dans un tableau. Cela devient de fait un outil extrêmement puissant, voire incontournable pour la formation des équipes.

FRANÇOIS HUSSENOT
FRANÇOIS HUSSENOT
SÉBASTIEN RIGAL
SÉBASTIEN RIGAL

Par FRANÇOIS HUSSENOT ET SÉBASTIEN RIGAL,
respectivement administrateur et directeur associé Watlab, entreprise de formation pour l’eau et l’électricité.

 

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