La Belgique reporte de dix ans la fermeture de deux réacteurs nucléaires

Source: blog.lesoir.be

Le 18 décembre la Belgique a annoncé un nouvel aménagement de son plan de sortie du nucléaire, avec la prolongation de dix ans de la durée de vie de deux de ses sept réacteurs.

Face aux risques de pénurie d’électricité, le gouvernement belge de Charles Michel a annoncé, par la voix de sa ministre de l’énergie, Marie-Christine Marghem, sa décision de « prolonger les unités de Doel 1 et Doel 2 pour une période de dix ans », si l’Agence fédérale de contrôle nucléaire belge (AFCN) donne son accord sur cette décision.

Un calendrier de sortie du nucléaire entre 2015 et 2025 avait été pris en 2003 par le gouvernement Verhofstadt (dans lequel siégeait le parti écologiste), lorsque les réacteurs atteindraient 40 ans d’ancienneté. Or cela sera le cas en février 2015 pour le réacteur numéro 1 de Doel, dans la région d’Anvers, et en décembre 2015 pour Doel 2. Les deux réacteurs, d’une capacité de 433 mégawatts chacun, sont exploités par Electrabel, filiale de GDF-Suez.

Le gouvernement du socialiste Elio Di Rupo avait déjà modifié le plan de sortie du nucléaire en 2012 en reportant à 2025 la fermeture du réacteur numéro 1 (initialement prévue pour 2015) de la centrale de Tihange (962 MW), tout en confirmant la fermeture de Doel 1 et 2 en 2015. Mais, depuis, le pays (qui dépend à 55% du nucléaire pour sa production d’électricité) a du faire face à la fermeture de trois réacteurs, la privant de 3’000 MW (sur une capacité totale de 5’700 MW) : deux réacteurs, Tihange 2 (1’008 MW) et Doel 3 (1’006 MW) sont arrêtés depuis mars 2014, suite à la découverte de microfissures dans leurs cuves. Et Doel 4 est fermé depuis août 2014, à cause d’un sabotage ayant entrainé une fuite d’huile (d’une capacité de 1’038 MW, il doit cependant être relancé fin décembre).

Selon Greenpeace la prolongation des deux réacteurs pourrait coûter quelques 600 à 700 millions d’euros, et les partis d’opposition belges ont ainsi fait entendre leur opposition à ce projet : d’après le député écologiste Kristof Calvo, « les citoyens financeront via des augmentations sur leurs factures cette prolongation des vieux réacteurs nucléaires ». Le Parti socialiste conteste également la décision, en déplorant que le coût de la prolongation ne soit pas plutôt investi dans les énergies renouvelables : « pourquoi ne pas investir ces sommes importantes dans des solutions d’avenir ? ».

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