Wago, l’humain au service de l’innovation technologique

Il est des entreprises qui se contentent de reproduire ce qui a été pensé par autrui, elles sont finalement assez nombreuses. Et il y a les autres qui, dotées d’un véritable élan vital, bousculent les certitudes, savent mettre en place l’impulsion qui transforme une idée nouvelle en opportunité pour convertir celle-ci en invention. Ces entreprises, plus rares, sortent du lot par leur manière de se mettre en danger, seule solution cependant pour rester vivant dans un contexte économique mouvant. Wago, dont l’innovation est à la fois inscrite dans son ADN et écrite dans son acte de naissance, sait cultiver un terreau favorable pour continuer d’assurer son rôle de précurseur ! Une visite s’impose.

C’est au pied des pistes de l’aéroport Charles-de-Gaulle que Wago France a posé ses valises. Joli clin d’œil pour une entreprise qui eut le privilège d’être « la première filiale du groupe à voir le jour en 1971 », précise son patron Hans Peter Kurzweil, et qui depuis n’a jamais cessé de voler de succès en succès ! C’est en 1951, depuis Minden en Rhénanie du Nord que Wago Contact a commencé à tracer son sillon. Soixante années pour bâtir 9 sites de production, déployer 6 000 collaborateurs sur la planète, via un réseau de 36 représentations et 32 filiales et devenir le leader de la connexion électrique à ressort et un acteur majeur de la gestion d’automatismes. L’automatisme, utilisé notamment dans la gestion technique du bâtiment, ce système informatique supervise l’ensemble des équipements installés dans un édifice, éclairage, chauffage…

Wago imagine les automates qui « créent un dialogue permanent entre le bâtiment, son environnement et les conditions climatiques, ce qui permet de gérer la performance énergétique en la mesurant et en la contrôlant ». Basés sur des architectures ouvertes, Wago les pense pour s’intégrer dans les installations existantes. Car le leadership du groupe repose sur une inventivité forcenée. Le slogan «We Innovate» martèle le principe fondateur de l’entreprise. Qui, dès sa création, a fait preuve d’audace avec l’invention de la connexion à ressort. Les fils électriques des bornes pour boîtes de dérivation, jusque-là maintenus par une vis, sont désormais plaqués sur une languette de cuivre par un ressort. La connexion qui ne dépend plus de la force de serrage, résiste au passage du temps, aux dilatations, aux vibrations sans risque de « desserrage » et s’affranchit de la maintenance.

En bref, il suffit de pousser le fil jusqu’à sa butée, un clic et c’est branché ! Cette technologie devenue norme internationale « a contribué de façon décisive à améliorer la connectique dans les domaines de l’électronique et de l’automation ». Le groupe qui sait qu’en matière de créativité pour rester au sommet de l’Olympe – il ne peut y avoir de demi-mesure – mobilise des ressources financières et humaines conséquentes, « tous les ans, l’entreprise réinjecte 20 % de son chiffre d’affaires dans de nouveaux investissements, la R&D, et Wago France participe à des programmes de recherche universitaires sur les nouvelles technologies ».
Résultat, 20 000 références en poche, des centaines d’ingénieurs qui travaillent avec l’obsession de rendre les produits « confortables, pratiques à connecter avec ou sans outils pour limiter les manipulations et le temps d’installation ».
Et parce que le diable se cache dans les détails et que l’insatisfaction nourrit l’innovation, « cinq développeurs ont travaillé pendant un an juste pour optimiser le ressort ». L’esthétique n’est pas sacrifiée pour autant. Les nouveaux connecteurs, miniaturisés, courbes épurées, à la fois transparents et colorés façon bonbons acidulés, auraient leur place dans un musée d’art contemporain ! Ultime hommage, dans la profession on ne parle plus de borne pour boîte de dérivation mais de « Wago ».

 » Les meilleurs idées viennent de nos collaborateurs. »

Zone-EPA-atelier-Wago-France

La filiale française, village de 135 collaborateurs, « relativement grand mais encore suffisamment petit pour être flexible, bénéficie du support d’un groupe important », jouit d’une double spécificité. Déclarée centre de compétence pour l’interface et le précâblage, elle est sollicitée pour son excellence sur ces sujets par les autre filiales. Par ailleurs, dotée d’un bureau d’études et d’une unité de fabrication, elle sait répondre à des demandes particulières. L’atelier, sorte de laboratoire lumineux, le silence qui y règne rend l’atmosphère monacale ; protégé des charges électrostatiques, il est équipé de postes de travail reliés par écran au bureau d’études situé un étage au-dessus. C’est là que Wago France pense et fabrique de la haute couture.
Un savoir-faire vendu par 32 commerciaux, tous ingénieurs de formation. Ce qui frappe, c’est le bonjour et la poignée de main systématique de chaque collaborateur croisé, l’anecdote qui vaut ce qu’elle vaut, témoigne d’un supplément d’âme certain. La PME, qui n’a connu que deux patrons en 40 ans, s’appuie sur ses employés, « les meilleures idées viennent de nos collaborateurs ». Lesquels s’engagent « à faire un bout de chemin avec nous ».
L’ancienneté moyenne de 14 ans rend le mot turn-over obsolète, d’ailleurs les rares qui ont fait défection « sont revenus frapper à la porte ». L’avenir est serein pour la PME dont le patron assure vouloir faire « aussi bien que les années passées ». Les salariés qui ont généré en 2014 une croissance de 13 % pour un chiffre d’affaires de 44 millions d’euros, déjà un peu à l’étroit, vont devoir faire de la place aux dix nouveaux qui vont les rejoindre cette année. La matière humaine est le fer de lance de l’entreprise, la formation son bras armé, « Wago s’implique dans l’enseignement depuis une quinzaine d’années ».
Outre le parrainage de licences professionnelles où des spécialistes en automatismes de la PME viennent dispenser des cours ou superviser des travaux pratiques, d’autres actions sont en cours. Pascal Tigréat, responsable Automatismes, membre de la Commission pédagogique nationale au ministère de l’Éducation en tant que personnel qualifié, participe à la définition des programmes d’enseignement en automatismes dans les universités. Une fois par an, la PME reçoit en immersion une dizaine de professeurs dans le cadre de formations en automatisme. Opportunité donnée aux enseignants de découvrir l’entreprise, ses métiers et des pistes d’orientation pour leurs élèves.

Enfin, plus ponctuellement, dans le cadre du projet Lycée Éco-responsable sur la région Île-de-France dans la catégorie énergie et climat, Wago « a assuré la formation des professeurs du lycée Alfred-Nobel, fourni des logiciels pour concrétiser une installation de gestion d’éclairage en DALI et, au final, réaliser plus de 60 % d’économies d’énergie ». Patiemment, Wago cultive un vivier de compétences dans lequel elle vient puiser de nouveaux collaborateurs formés à ses enjeux et à sa technologie, parce que « l’avenir passera par des solutions de plus en plus complexes et une technicité accrue ». 

Olivier Durand

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