Mondial du bâtiment 2015 : le bilan côté Smart

Aymeric Bourdin Rédacteur en chef de J3eanime une conférence sur le batiment connecté avec Didier Méritel de Carbone Equitable, FX Jeuland de la FFDomotique et Jérémy Dansou de Schneider Electric.

Retour sur les temps forts « Smart » du Mondial du Bâtiment qui s’est tenu au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte du 2 au 6 novembre. Organisé tous les 2 ans, le Mondial du Bâtiment – nouveau nom donné à la réunion des 3 salons BATIMAT, INTERCLIMA+ELEC et IDEOBAIN voulaient favoriser les synergies entre les différentes professions et positionnant l’innovation comme fer de lance du secteur. Qu’en est-il exactement coté « bâtiment connecté » ?

Un salon à l’avant-garde de la révolution numérique dans le bâtiment
Face à cette avancée technologique majeure, qualifiée de « véritable révolution » par Sylvia Pinel, Le Mondial du Bâtiment 2015 a apporté des réponses concrètes aux questions des professionnels et a démontré sa capacité à faire converger toutes ces nouvelles technologies, pour la première fois rassemblées autour d’une approche globale de la conception à l’exploitation. Les animations du Hall 5 avec notamment la maison du futur allaient bien dans ce sens même si on peut regretter que la plupart des visiteurs d’Interclima+Elec n’en aient pas du tout entendu parler.

La maquette numérique et le BIM étaient eux aussi omniprésents dans certains halls et dans de nombreuses conférences mais n’est-ce pas l’arbre qui cache la forêt ? Est-ce qu’un projet BIM aboutit forcément à un bâtiment performant? Comment faire comprendre aux professionnels qu’il est insuffisant de travailler sur la maquette numérique sans y intégrer les nouveaux métiers et les solutions innovantes issues du numérique?

En définitive, le visiteur cherchant à mieux comprendre l’impact de cette révolution du numérique sur son métier est probablement resté sur sa faim. Le logiciel et le produit sont encore beaucoup trop mis en avant, sans beaucoup de pédagogie, là où la solution et le service devraient sauter aux yeux. Quelques exposants comme Schneider Electric ou Lifedomus par exemple commencent à aller dans ce sens avec des mises en situation de la technologie au service du bâtiment et de ses occupants mais ces démonstrations sont encore noyées dans un océan de technicité.

L’Ubérisation au Mondial du Bâtiment
A l’exception de quelques acteurs comme Jung installés dans le hall 5B, la plupart des acteurs de la domotique et de l’immotique étaient regroupés dans le hall 3 avec notamment :

Un espace Smart Home avec l’espace FFD / SBA ainsi que l’Alliance Enocean, l’association KNX, Bacnet, Avidsen, Debflex, Eltaco, Fibaro, Jeedom, Ingedomo, Lifedomus, Michaud, Nest, Netatmo, Ogga, Smarthome Europe, Vitec, QVivo, Trust Smart Europe, Wattlet, Zennio…

Un espace Smart Building avec notamment ABB, Beg, Belimo, Codra, Comwatt, Schneider Electric, Thermozyklus, Wago…

Les habitués du salon Interclima+Elec ont pu toucher du doigt la révolution en cours puisque 30% des exposants étaient présents pour la première fois. Tandis que certains grands acteurs historiques boudent toujours le salon au mépris des professionnels qui comptent sur cette occasion pour découvrir toutes les évolutions du secteur, les startups comme Nest, Netatmo ou Qivivo occupent le terrain et démontrent que les champions d’hier ne seront pas forcément ceux de demain. Les objets connectés entrent de plain-pied dans le bâtiment en démontrant au passage qu’ils ont besoin des professionnels pour exister. Le « plug&play » n’existent pas (encore) et le message aux professionnels est très clair : « vos clients demandent des services connectés et ont besoin de vous pour les mettre en œuvre car, pour un particulier par exemple, même un thermostat connecté aussi design qu’il soit n’est pas évident ni à choisir, ni à interfacer avec une chaudière ni à optimiser ».

Ce thème était d’ailleurs abordé dès le début du salon par Serge Le Men, vice-président de la Smart Building Alliance et François-Xavier Jeuland, président de la Fédération Française de Domotique dans une conférence intitulée « L’uberisation ou la rupture numérique dans le bâtiment ». Le bâtiment évolue fortement, les lignes sont en train de bouger et tous les acteurs sans valeur ajoutée seront tôt ou tard relégués au second plan.

Toutes les conférences Smart ont fait le plein et ont suscité énormément de débats :

« Le baromètre du marché de la domotique en France et en Europe » avec Adam Simon de Context, Benoit van den Bulcke de la FFDomotique, Christelle Manach de Netatmo.

« L’uberisation ou la rupture numérique dans le bâtiment » avec Serge Le Men de SBA et FX Jeuland de la FFDomotique

Présentation des 2 lauréats du « Grand Prix Smart Home & Building » avec Nicolas Barbé, Philippe Mousset, ainsi queJérémy Fleurus et Michael Valleix de Dom6.

« Le Living Lab, l’élément manquant entre les industriels et les constructions ! » avec notamment Francis Schwall de l’IFSB Luxembourg.

« Le bâtiment connecté, de nouveaux usages pour tous, un enjeu de taille pour la filière » animée par Aymeric Bourdin de J3E, avec notamment Didier Méritel de Carbone Equitable, FX Jeuland de la FFDomotique et Jérémy Dansou de Schnider Electric.

« Le smart au service de la future réglementation RT2018 » avec Alexis Sacksteder de Techologis, Minh Le de Qivivo et Michael Hutin de NVH.

Les nouveaux exposants issus des objets connectés et ce cycle de conférence « Smart » répondent parfaitement aux besoins des visiteurs qui cherchent des lieux de rencontre et de discussions avec des experts du secteur et qui sont désireux d’élargir leur vision du marché.

Conférence Grand Prix Smart Home & Building
Mettre en avant les compétences, la passion et les réalisations exemplaires des professionnels reste le meilleur moyen pour promouvoir le bâtiment connecté. Les 2 lauréats, EDI Barbé en résidentiel et Dom6 en tertiaire, ont brillamment présenté leur travail aux visiteurs du salon et démontré à l’ensemble de la profession qu’il est possible d’intégrer de l’innovation en s’appuyant sur des compétences techniques solides, une détermination constante tout au long du chantier et une passion habilement communiquée et partagée avec les autres intervenants.

Comme à chaque édition depuis 10 ans, le Grand Prix Smart Home & Building récompense des entreprises innovantes et capables de s’adapter aux bouleversements très importants liés à l’arrivée du numérique dans toutes les étapes de conception, de mise en œuvre et de maintenance des bâtiments. Les experts du jury réunis en juillet pour évaluer tous les projets en compétition ont été très impressionnés par la qualité des dossiers et les compétences des entreprises qui ont su mener à terme leurs projets malgré toutes les résistances aux changements que l’on connait dans le bâtiment.

Présence forte de la Fédération Française de Domotique
La FFDomotique était très présente que ce soit dans les conférences, sur les stands exposants et bien entendu, pour la première fois sur un espace « Smart » de 50 m² partagé avec la Smart Building Alliance. De nombreux professionnels ont pu, à cette occasion, découvrir les actions de la Fédération et parfois même demander à y adhérer. L’espace a constitué également un point de rendez-vous très convivial pour ses membres qui ont pu échanger entre eux et rencontrer d’autres acteurs du secteur que ce soient des fabricants, des promoteurs, des constructeurs, des organisations professionnelles, des installateurs, des bureaux d’études ou des journalistes.

 

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