3 Questions à Géraldine Trapp, responsable de conférences du congrès

Géraldine Trapp, responsable de conférences du congrès, qui nous donne son point de vue sur l’évolution du marché de l’énergie et les enjeux abordés durant ces deux jours de conférences et d’exposition.

Quel est votre regard aujourd’hui sur l’évolution du marché de l’énergie ?

 Le marché de l’énergie est toujours en mouvement : le contexte est très mouvant, voire instable, ce qui a des conséquences fortes sur les acteurs. Ils manquent donc de visibilité long terme sur le marché, ils ont des difficultés à s’investir dans des directions tranchées, et cette situation va même quelquefois jusqu’à mettre en péril certains.

C’est en effet un marché où les réglementations françaises et européennes changent très régulièrement. Malgré ces contraintes, ce marché offre de réelles opportunités et perspectives de débouchés. Quand les smart grids sont apparus et que nous avons réalisé notre première conférence sur ce sujet,  nous avons participé à l’évangélisation de ce nouveau concept : quantité d’acteurs traditionnels ou nouveaux se sont déplacés pour appréhender les tenants et les aboutissants de ce marché. On parle même maintenant d’une filière smart grids !

Nous sommes sur un marché qui se déploie de manière empirique : les technos smart grids émergent, les usages se développent et l’encadrement juridique ne vient qu’ensuite pour ne pas freiner cette nouvelle source de croissance économique. C’est un marché en devenir, avec un temps de réflexion assez long au vu des investissements nécessaires et d’une R&D complexe.

 

À quelles transformations majeures doivent aujourd’hui faire face les acteurs de la filière ?

 Comme dans beaucoup de secteurs, l’arrivée du numérique sème la zizanie, perturbe l’écosystème mais probablement pour son bien. Les acteurs traditionnels, les « utilities » ont vu les acteurs des NTIC, des télécoms, des SSII, débarquer sur leurs plates-bandes.

Après avoir eu peur de perdre des marchés, les utilities ont compris qu’il serait plus judicieux de travailler avec ces acteurs et non contre. Des partenariats ont vu le jour, des pôles de compétitivité (Sytematic, Advancity, S2E2…) puis des associations (telle l’association Think Smartgrids) réunissant des acteurs traditionnels et nouveaux, comme ceux cités précédemment.

La filière se met en place suite à une impulsion gouvernementale : les réseaux électriques intelligents étaient l’un des 34 plans de la nouvelle France industrielle. Une filière qui représenterait d’ici 2020 plus de 25 000 emplois directs, selon l’analyse que Dominique Maillard avait présentée en mai 2014 en tant que président de RTE et chef de file de cette filière. Philippe Monloubou, président du directoire de ERDF a repris le flambeau de cette association et doit dessiner maintenant les nouvelles perspectives.

Cette équipe de France des smart grids doit relever le défi de fédérer un panel d’acteurs complémentaires, mais quelquefois aussi concurrents ! La tâche est ardue car il faut également mobiliser le monde académique, institutionnel, la recherche, les start-up, les nouveaux acteurs du numérique à côté des acteurs classiques !

 

Quelle est la place de l’innovation sur ce marché en pleine ébullition ?

 L’innovation est au cœur du marché de l’énergie et est le moteur même du business !  L’innovation peut se révéler à tout niveau : le grid, en amont ou en aval. Sur ce dernier secteur, c’est particulièrement visible avec le développement de l’IOT dédié au marché de l’énergie ! Il y a une innovation que nous attendons avec impatience, c’est celle sur le stockage. En effet, beaucoup d’entreprises se sont lancées dans une course à l’innovation : qui arrivera le premier à sortir une batterie peu encombrante et peu chère pour le résidentiel ? Le géant américain Telsa ? La start-up britannique Powervault ? Ou d’autres encore…

Dès lors que la phase de R&D sera terminée et qu’on passera au déploiement industriel et que le business model de ces nouvelles batteries sera pertinent, il devrait y avoir une vraie révolution sur le marché de l’énergie. Cette révolution techno va permettre de lancer de manière effective et concrète l’autoconsommation résidentielle !

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *