Labels et certifications : garants de la bonne transition du bâtiment

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Dans le domaine énergétique et environnemental, les normes, réglementations, certifications et labels fixent des règles strictes sur les prestations rendues et les produits fabriqués. Les normes se sont multipliées depuis longtemps. S’y ajoutent les certifications et labels relatifs à la qualité de la construction, à la performance énergétique… Comment s’y retrouver et quelles sont les clés ?

 


Avis d’expert

Andromaque Simon

Andromaque Simon, consultante développement durable, fondatrice de Green Imagineering.

« Certifications et labels ne font pas forcément un bon projet » 

Qu’apportent les labels et certifications à un projet de construction ?
Andromaque Simon – Labels et certifications ne font pas forcément un bon projet. Par contre, un projet ambitieux obtient un bon passeport HQE ou score Breeam car, avec la certification, les objectifs environnementaux du projet ne sont pas perdus de vue dans la durée et les fondamentaux du projet perdurent. Dernièrement, une pléthore des certifications et labels s’offre aux maîtres d’ouvrage, ce qui nécessite une stratégie adaptée à chaque bâtiment selon sa destination et sa commercialisation (WiredScore, OsmoZ…).

Comment se déroule un projet Breeam ou HQE ?
A. S. – Les certifications Breeam et HQE sont proches dans leur contenu mais assez différentes dans le processus. Les études nécessaires à l’obtention des crédits sont similaires. En HQE, des audits de certification sont nécessaires en sus de la mission d’études, alors qu’en Breeam, les évaluations des études sont envoyées en Angleterre pour vérification et consolidation du score. Pour ce qui est de la durée et de l’équipe impliquée, une étude représente une charge de 40 à 50 jours sur la durée du projet et implique toute l’équipe de conception, le maître d’ouvrage et souvent le preneur. Les certifications sont mises à jour tous les 3 ans pour renforcer les exigences et suivre les avancées techniques. Malheureusement, au lieu de nous simplifier la vie et de valoriser les efforts des équipes, les certifications peuvent devenir chronophages et alourdir le processus sans réelle valeur ajoutée.

Les évolutions récentes avec l’introduction du label E+C- vous semblent-elles suffisantes ?
A. S. – Certainement pas, comme c’est bien noté dans le Manifeste pour une frugalité heureuse*, les efforts sont insuffisants. C’est parfaitement pertinent d’inclure l’impact carbone dans la réglementation thermique, mais le résultat est illisible et le minimum requis ne dépasse pas la RT 2012. C’est dommage de perdre du temps précieux et de sous-exploiter les compétences de nos filières d’ingénierie et construction, qui sont capables de fournir des bâtiments innovants, économiques et frugaux.

Jean-François Moreau

* ICEB – www.asso-iceb.org

1 Commentaire

  1. Bonjour. Si nous suivons vos raisonnements concernant les qualifications « Qualifelec », tous les Artisans Électriciens, tel que moi, qui ont 20 ans d’expérience et plus, nous sommes mauvais, juste parce que nous ne voulons pas rentrer dans un système « d’agréments » qui nous coûte cher. Je ne veux pas rentrer dans une bataille ridicule mais avec un diplôme universitaire niveau 2 en domotique-immotique, je n’ai, rien à envier à mes collègues estampillés « Qualifelec… » que je rencontre chez mon fournisseur de matériel électrique. Que devrait-on dire alors des jeunes qui sortent des écoles, et qui tentent l’aventure de l’auto-entrepreneur ou même de l’entreprise individuelle ???
    Qualifelec comme Promotelec ne sont que des associations qui ont eu les moyens de se dire incontournables et qui nous le font »payer ». Bons chantiers à tout le monde du bâtiment – il y a de la place pour tous. Il suffit juste de ne pas traiter l’autre d’incapable ou alors dites moi comment faire pour prendre ma retraite. Salutations.

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