Autoconsommation : agir pour la transition énergétique

Edith Berard

La transition énergétique est un enjeu mondial et les entreprises d’électricité sont directement concernées par ce projet qui touche leur cœur de métier. C’est pourquoi les entreprises adhérentes de la FFIE ont mis ce sujet au centre de leurs préoccupations. Elles se sont inscrites dans la démarche de la performance énergétique, aussi bien dans les constructions neuves indexées sur la RT2012 que pour la rénovation, où le parc immobilier concerné est considérable. Ainsi, elles ont fait l’effort de se former et s’informer pour obtenir les labels, les qualifications nécessaires éligibles aux plans gouvernementaux.

Par Édith Bérard, dirigeante de la société Grabolosa, entreprise locale d’installation implantée sur le secteur de Perpignan, administratrice de la FFIE – Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique –, et présidente des Pyrénées-Orientales du même syndicat.

Le photovoltaïque a fait l’objet d’un engouement à ses débuts en grande partie grâce à la rentabilité financière, puisque EDF était obligé d’acheter l’électricité produite à un tarif établi par le gouvernement et les pouvoirs publics. Lorsque le prix d’achat a diminué de manière assez conséquente, mais aussi suite à la parution du décret no 2010-1510 du 9 décembre 2010 suspendant l’obligation d’achat de l’électricité produite par certaines installations utilisant l’énergie radiative du soleil, le marché s’est effondré. Pourtant, même si la rentabilité via l’obligation d’achat n’est plus au niveau de ce qu’elle a été, cette énergie produite par le soleil n’en reste pas moins intéressante. L’autoconsommation place l’utilisateur au centre de sa démarche et s’attache en priorité à satisfaire les besoins énergétiques du bâtiment.

Elle permet d’utiliser une énergie locale et abondante et de réduire sa dépendance vis-à-vis du réseau national d’électricité. De plus, le développement du stockage lié à la baisse de consommation électrique des usages donne un nouvel élan à l’exploitation des énergies renouvelables.


Parlons le même langage
L’autoconsommation est le fait, pour un producteur d’énergie, de consommer lui-même et sur un même site tout ou partie de l’électricité solaire produite par son installation.
L’autoconsommation peut être totale ou partielle :
– L’autoconsommation totale (sans injection) est celle dont l’électricité produite est entièrement consommée sur le site où elle est raccordée.
– L’autoconsommation partielle concerne les installations avec injection du surplus sur le réseau.


Le photovoltaïque a fait l’objet d’un engouement à ses débuts en grande partie grâce à la rentabilité financière, puisque EDF était obligé d’acheter l’électricité produite à un tarif établi par le gouvernement et les pouvoirs publics. Lorsque le prix d’achat a diminué de manière assez conséquente, mais aussi suite à la parution du décret no 2010-1510 du 9 décembre 2010 suspendant l’obligation d’achat de l’électricité produite par certaines installations utilisant l’énergie radiative du soleil, le marché s’est effondré. Pourtant, même si la rentabilité via l’obligation d’achat n’est plus au niveau de ce qu’elle a été, cette énergie produite par le soleil n’en reste pas moins intéressante. L’autoconsommation place l’utilisateur au centre de sa démarche et s’attache en priorité à satisfaire les besoins énergétiques du bâtiment.

Elle permet d’utiliser une énergie locale et abondante et de réduire sa dépendance vis-à-vis du réseau national d’électricité. De plus, le développement du stockage lié à la baisse de consommation électrique des usages donne un nouvel élan à l’exploitation des énergies renouvelables.

Aujourd’hui, le développement de l’autoconsommation individuelle, collective (transitant par le réseau public d’électricité) ou en partage (plusieurs consommateurs-producteurs réunis par exemple au sein d’un même bâtiment) est un des leviers essentiels de la transition énergétique. Ce nouvel axe nous fais entrer dans une nouvelle ère du solaire photovoltaïque. Car consommer sa propre production d’électricité implique d’avoir une installation productrice d’énergie (solaire ou éolienne).

Avec l’autoconsommation, tout change : le client devient producteur et le réseau doit se transformer pour accueillir non plus quelques dizaines de sites de production, mais des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers. Avec un tel changement d’échelle, c’est l’ensemble du secteur électrique qui doit évoluer.

(c) Thinkstock

Mesures visant à développer l’autoconsommation
Plusieurs dispositifs permettent d’encourager l’autoconsommation individuelle, collective ou en partage : aides des régions, la CAC (convention Autoconsommation) d’Enedis ainsi que l’ordonnance autoconsommation parue à l’été 2016.

Des freins à ce développement
Mais d’autres peuvent être aussi un frein à ce développement, telle la loi Hydrocarbures qui fixe désormais un cadre légal et technique pour réaliser des réseaux intérieurs des bâtiments. Les dispositions de la loi votée en début d’année font rentrer les contraintes des réseaux publics dans les installations intérieures des bâtiments privés. Cette partie de la loi restreint considérablement les possibilités d’autoconsommation et crée une complexité administrative supplémentaire et profondément inutile, par exemple quand un propriétaire unique vend une partie du bien immobilier concerné. De plus, ces dispositions nous marginalisent considérablement sur le plan européen et creusent un écart avec les pays qui ont moins de contraintes et réalisent malgré tout des installations à niveau de sécurité équivalent.

C’est pourquoi il serait bon de faire évoluer rapidement ces dispositions, véritables freins à l’autoconsommation et à la croissante verte.

J’ai été particulièrement frappée de notre retard par rapport à l’Allemagne au regard du nombre de maisons équipées de panneaux solaires, alors que son niveau d’ensoleillement est largement inférieur à celui que nous avons, par exemple en Occitanie, région qui réunit tous les atouts pour le développement de la production énergétique solaire ou éolienne.
En effet, dans des pays comme l’Allemagne ou les États-Unis, l’autoconsommation en partage se développe sans aucune contrainte et, au contraire, y est fortement encouragée par leur politique interne depuis bien des années.

La valeur ajoutée de l’installateur électricien
Face aux enjeux de la transition énergétique, la compétence technique est un passage obligatoire vers l’autoconsommation du photovoltaïque dans le bâtiment. La connaissance des référentiels normatifs, dont la XP C 15-712-3, des règles d’installation des batteries, notamment vis-à-vis de la protection contre les risques d’incendie, mais aussi les notions fondamentales dans le choix des composants de l’installation sont des incontournables du métier.

Indépendamment de ces aspects techniques et réglementaires, le rôle de l’installateur électricien, disposant par exemple d’une qualification photovoltaïque délivrée notamment par Qualifelec, est d’apporter toute la sécurité et la fiabilité nécessaires dans la réalisation comme dans la maintenance de l’installation PV du client. Il a également un rôle de conseil auprès de ses clients. En effet, trop d’installateurs sans aucune qualification ont émergé en se décrétant spécialistes en photovoltaïque, ce qui a contribué à l’augmentation des sinistres ainsi qu’à la mauvaise image qui règne encore dans l’esprit de beaucoup…

Le photovoltaïque dans le bâtiment constitue un véritable levier de croissance et participe activement à la transition énergétique. Il est moteur de l’innovation, outil de valorisation patrimoniale et générateur d’emplois. Il s’intègre dans l’architecture des bâtiments et améliore leur performance énergétique. Avec l’autoconsommation, le client a la perspective de maîtriser sa facture énergétique, dont on sait que sans action elle est destinée à augmenter de façon exponentielle, et c’est sur ce point que nous devons communiquer.

En conclusion, je dirais que l’autoconsommation à partir de l’électricité photovoltaïque constitue un modèle économique d’avenir et amène le consommateur à devenir acteur de la transition énergétique.

1 Commentaire

  1. bonjour
    – passionné de photovoltaÏque depuis longtemps(avant 1970..)
    – ayant realisé des CSPE :Centrale Solaire Photovoltaïque Experimentale
    -avant la mise en place de la CSPE sur nos facture d’électricité
    -farouche partisan de l’autoconsommation
    – enfin une explication CLAIRE et loyale
    -production environ 50% de ma consommation (4500 kw+3500 km de voiture électrique en2017)
    -dommage que le »net metering » (consommation-production) ne soit pas la règle ce qui simplifirait
    les installations donc le coût
    cdt

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