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DCIM : pour maîtriser la gestion des installations et améliorer la performance énergétique

Le marché mondial des logiciels DCIM se développe rapidement et devrait passer, selon une étude IDC de mai 2013, de 426 M$ en 2012 à 690 M$ en 2016.

L’environnement des datacenters, qu’ils soient petits ou grands, de quelques dizaines de serveurs à plusieurs milliers, a changé en quelques années, aussi bien au niveau des infrastructures (alimentations sécurisées, climatisation, free-cooling) que des équipements informatiques avec l’arrivée du « cloud computing » et de la virtualisation des serveurs. Les centres informatiques sont plus grands, plus denses, plus complexes. Les DSI (directeurs des systèmes d’information), mais aussi les responsables des infrastructures et bâtiments se trouvent confrontés à de nouveaux défis pour s’aligner sur les objectifs de leur entreprise ou organisation :

  • Contrôler et réduire les coûts énergétiques qui représentent une part importante des coûts d’exploitation ;
  • prendre en compte des impératifs de développement durable tels que l’utilisation d’énergies renouvelables ou les nouvelles réglementations du Green IT ;
  • améliorer la disponibilité de tous les équipements et réduire les temps d’arrêt ;
  • gérer la capacité pour utiliser à leur optimum les installations existantes ;
  • maîtriser l’espace dans la salle informatique;
  • améliorer la productivité du personnel en supprimant des tâches inutiles ;
  • s’adapter rapidement aux changements technologiques et à l’arrivée de nouveaux matériels qui devront trouver leur place dans le le datacenter.

Et le tout en composant avec des contraintes budgétaires plus fortes. Pendant longtemps, et c’est encore le cas pour de petits datacenters, les administrateurs ont utilisé un simple tableur ou un logiciel de visualisation pour gérer les équipements installés, avec le risque de rapidement atteindre les limites de tels outils dont la mise à jour devient vite problématique et qui ne sont plus adaptés pour gérer des écosystèmes dynamiques et interdépendants. D’où l’apparition et le développement d’outils adaptés et connus sous l’acronyme de DCIM (Data Center Infrastructure Management).

DCIM : un outil indispensable d’optimisation des datacenters
L’arrivée de ces suites logicielles dédiées associées à la mise en place de processus efficaces va permettre de répondre à ces nouveaux challenges et aux fonctionnalités souhaitées par 70 % des responsables de datacenters (selon une étude IDC) :

  • monitoring complet en temps réel incluant l’énergie et les températures ;
  • alertes et alarmes pour l’alimentation sécurisée et la climatisation ;
  • inventaire et gestion des changements ;
  • gestion des capacités, planification et gestion de projets pour faciliter le déploiement efficace des nouveaux équipements.

Ces solutions DCIM collectent et mettent à jour les données des ressources du datacenter, fournissent des informations et rapports détaillés pour gérer les capacités et ressources physiques (racks, armoires, serveurs, stockage, équipements de réseau, alimentations et climatisations), leur connectivité, les déplacements de matériels, les ajouts et modifications à effectuer.

« L’outil DCIM permet de suivre, contrôler et documenter le cycle complet de toute modification de la demande initiale jusqu’à son déploiement final ».

Cela permettra par exemple d’identifier au niveau des alimentations les équipements non redondants avant la maintenance d’une chaîne électrique, d’anticiper des risques de points chauds dans une baie, d’adapter la climatisation en fonction de la charge réelle. Cela permettra aussi d’identifier les équipements (serveurs par exemple) peu ou pas utilisés avant d’investir dans de nouveaux, voire dans une extension de salle non nécessaire ; de concentrer les tâches sur des serveurs et mettre en veille ceux qui sont sous-chargés, ou encore d’éteindre certains équipements non critiques en cas de panne ou maintenance au niveau de la climatisation ou de l’alimentation électrique. L’outil DCIM permet de suivre, contrôler et documenter le cycle complet de toute modification de la demande initiale jusqu’à son déploiement final en toute sécurité et en optimisant les performances de cette modification. La gestion de l’énergie est aussi un apport important du DCIM avec une mesure et une analyse de la consommation réelle d’énergie à partir de données collectées en temps réel dans tout le datacenter et allant jusqu’à la mesure de l’indice d’efficacité énergétique (PUE) et son historique. Cette analyse détaillée peut se faire au niveau d’une baie ou d’une salle pour permettre, par exemple, une facturation interne par service, ou par client pour un hébergeur. Et chaque watt gagné sur la consommation des machines va permettre de réduire l’énergie consommée par le refroidissement. Les solutions DCIM vont aussi modifier la façon de travailler au sein même des datacenters. Ces derniers sont devenus un véritable écosystème hétérogène et dynamique alors que l’on vient d’une organisation traditionnelle en silos avec une couche applicative et une couche IT gérées par le responsable IT, et une couche physique (espace, alimentations, refroidissement) gérée par les services généraux : deux budgets et deux organisations avec peu ou pas d’échanges d’informations. Le « cloud » a chamboulé tout cela : l’impact d’une panne est plus important et l’on a moins de temps pour résoudre les problèmes.

Un impact fort sur la réduction des coûts
L’utilisation du DCIM va avoir un impact fort sur les dépenses d’investissement (Capex) par l’optimisation des ressources disponibles dans le DC, une meilleure planification des investissements et en ne réalisant que les investissements strictement nécessaires (nouveaux matériels, extension de salle voire création d’un nouveau DC). Les dépenses d’exploitation (Opex) seront aussi réduites au niveau de la consommation d’énergie en rationalisant par exemple les infrastructures de serveurs, en améliorant la continuité de service, en diminuant les interventions humaines dans la salle, en anticipant les évolutions qui seront mieux planifiées. Pour les utilisateurs mettant en place une solution DCIM partielle ou complète, une durée de retour sur investissement (ROI) peut être calculée en chiffrant tous les gains. Une étude réalisée par Forrester Consulting pour le compte d’Emerson Network Power chez 12 clients utilisant sa solution DCIM a montré que le ROI ne dépassait pas 13 mois. Cet outil développé par Forrester Consulting peut être mis à la disposition de clients potentiels pour mesurer les bénéfices d’une telle implémentation. Les entreprises et DSI semblent l’avoir bien compris puisque le marché mondial des logiciels DCIM se développe rapidement et devrait passer, selon une étude IDC de mai 2013 (Datacenter Trends and Strategies : Competitive Analysis), de 426 M$ en 2012 à 690 M$ en 2016.

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AVIS D’EXPERT : 

« Aujourd’hui, ne pas avoir de DCIM pour un datacenter n’est pas une option »

Un datacenter (DC) c’est l’intégration de différentes technologies ou systèmes qui n’ont pas tous été faits pour les DC (par exemple les systèmes d’extinction d’incendie) et qui ne se « parlent » pas forcement tous entre eux. Avec le temps, on a ajouté des GTC/GTB qui n’ont pas été conçues pour les faire parler ensemble. On se retrouvait, il y a quelques années, avec beaucoup de logiciels différents non intégrés. Le DCIM est la réponse à ce problème avec un outil global de pilotage pour le DC afin d’assurer une mission fondamentale : une disponibilité maximale. Pour cela, il ne faut pas être aveugle et être capable de savoir ce qui se passe au niveau du PUE du bâtiment (l’indice d’efficacité énergétique), voire de chaque salle. Le concept d’une intégration globale est devenu vital. Le « cloud » a renforcé cette nécessité avec une plus forte concentration de puissance électrique sur une surface réduite (Haute Densité). Cette haute densité va augmenter les risques, par exemple d’élévation de température ou d’humidité. Et qui dit plus d’acteurs « cloud » dans un bâtiment, dit des bâtiments plus sensibles, donc il faudra agir plus vite en cas d’incident. L’arrivée du cloud va exacerber le besoin de DCIM. Dans les apports du DCIM le concept d’intégration est le plus important, suivi de la visibilité pour la gestion des capacités et la prise de décision pour atteindre ensuite l’efficacité énergétique. On ne peut agir que sur quelque chose que l’on connaît. Le datacenter tel que le conçoit Interxion est celui qui est maîtrisé par les équipes d’Interxion et pas par des sous-traitants. Il faut qu’elles aient des outils et qu’elles soient compétentes : ne pas avoir ses propres équipes de « Facility Management » n’est pas une option non plus.

On est encore aux premières années des solutions DCIM, il y aura des évolutions mais il faut vérifier les besoins couverts et tester les capacités de ces logiciels avant d’investir dans des outils coûteux, sinon s’appuyer sur des opérateurs de datacenters capables d’accompagner ces évolutions et de conserver l’état de l’art pour l’usage final de leurs clients.

FABRICE COQUIO, président d’Interxion France

Retour d’expérience de Prosodie (groupe Capgemini)

Pour notre centre informatique de Lyon nous souhaitions avoir un outil qui permette d’avoir une vue globale précise de nos infrastructures, ainsi qu’une remontée des différentes alarmes. L’outil StruxureWare Data Center Expert, de Schneider Electric, nous a paru adapté à ce besoin, tout en nous garantissant une souplesse d’utilisation, une évolutivité et une ouverture sur la supervision d’équipements multimarques. L’utilisation du module Data Center Operations devrait, à terme, nous apporter une aide dans la gestion de capacité de notre DC. L’attente est forte sur l’aide à la gestion de capacité de nos infrastructures pouvant nous apporter les informations nécessaires pour être proactifs et nous garantir une souplesse d’exploitation. La solution DCIM nous a permis d’avoir une meilleure visibilité sur la gestion de nos infrastructures et, surtout, d’avoir des informations en temps réel. Avant l’utilisation de cet outil nous faisions des relevés manuels de manière hebdomadaire qui étaient consignés dans des fichiers Excel. Nous avions des informations pertinentes mais pas en quantité suffisante, et pas forcément sur la globalité de ces infrastructures ni avec le niveau de détails que nous pouvons avoir aujourd’hui. Cela nous a aussi permis de revoir certains points au niveau de l’urbanisation des salles, de l’architecture des baies pour des projets récurrents avec un retour positif assez rapide.

Aujourd’hui, nous nous appuyons sur cet outil dans la gestion quotidienne, sur les évolutions des salles grâce au module Data Center Operations Lab qui permet de fonctionner en mode « bac à sable » sans impacter la version de production. La prise en main étant assez naturelle, la personnalisation et l’ergonomie permettent une souplesse et une facilité d’utilisation complétées par une remontée d’informations pertinentes en fonction des besoins de chacun.

Par Olivier Nambrard, responsable Support Technique Prosodie

Jean-Paul BEAUDET:

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