Alors que le Sénat se réunissait la veille pour examiner le projet de loi sur la transition énergétique, les employés de la centrale nucléaire de Penly se sont mis en grève mardi 4 novembre pour protester contre la réduction de la part du nucléaire prévue par la loi. Selon les syndicalistes, 15 à 19 réacteurs nucléaires pourraient être fermés dans les dix prochaines années. Dans le cadre plus global de la transition écologique, le gouvernement s’était en effet engagé à réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique français de 75% à 50% d’ici 2025. Promesse de campagne du Président de la République, cette mesure est à l’article premier du projet de loi « relatif à la transition énergétique pour la croissance verte » voté par l’Assemblée le 14 octobre dernier en première lecture.
Vivement critiquée par une partie de la droite, la réduction de la part de l’atome dans le bouquet énergétique français mettrait en danger les emplois de la filière nucléaire. La loi sur la transition énergétique est aussi perçue comme une atteinte à un secteur d’activité stratégique pour la France, qui se distingue par une avance technologique dans ce domaine. La CGT craint par exemple que le vote du projet de loi n’ait pour conséquence une révision à la baisse des 55 milliards d’euros prévus par EDF pour mener à bien un grand projet de rénovation du parc nucléaire français, et le prolongement de sa durée de vie pour 30 années supplémentaires. Le site de Penly avait en outre été retenu pour la construction d’un réacteur pressurisé européen (EPR), mais le projet a été définitivement abandonné en 2012 suite à une déclaration de la ministre de l’écologie de l’époque, Delphine Batho.