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3 Questions à Olivier Martimort – Gérant de la société NanoSense

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Quels sont les domaines d’intervention de la société NanoSense ?

La bonne gestion de la qualité de l’air intérieur est généralement perçue comme un facteur d’économie d’énergie, mais c’est également un facteur de santé et de confort qui joue de façon indéniable sur l’absentéisme ainsi que, et c’est moins connu, sur la productivité. Quand on sait qu’au-delà de 1 500 ppm de CO2 le cerveau humain tourne au ralenti et mémorise difficilement et que la grande majorité des mesures effectuées dans les salles de classe montrent des niveaux supérieurs à 3 000 ppm, on se demande si on ne devrait pas échanger les temps de récréation avec les temps de cours. En effet, après 10 minutes à 30 élèves confinés dans une salle de classe sans VMC, il est déjà temps de réoxygéner les cerveaux.

 

Quelle est votre nouveauté ?

On présente en ce moment une sonde qui mesure la qualité de l’air intérieur et permet de contrôler la ventilation ou le traitement de l’air. On détecte donc l’air expiré, autrement dit le CO2, ainsi que les composés organiques volatils (COV) qui sont des éléments toxiques issus du bois, des colles, de certains matériaux ou encore des produits d’entretien. On régule et on contrôle également l’humidité et la température. Cela permet de gérer la ventilation : les bâtiments modernes sont maintenant étanches à l’air, c’est un peu comme des thermos, et l’air doit donc être régulé et contrôlé. On dispose pour cela de la VMC (ventilation mécanique contrôlée), et pour la contrôler, on utilise des capteurs qui permettent d’ajuster au mieux la ventilation selon les besoins des occupants, ce qui nous aide à éviter, par exemple, de rejeter inutilement de l’air chaud dehors en plein hiver et, ainsi, d’économiser de l’énergie. Cette solution est un compromis en triangle entre la santé, l’énergie et le confort : on pourrait en effet ventiler toute la journée, ce qui serait très bon sur le plan sanitaire, mais coûterait beaucoup en énergie. Sur de courtes périodes, être exposé à des airs plus ou moins viciés n’est pas très grave : si l’air de la salle de bain est de mauvaise qualité (produits chimiques), mais que l’air du bureau ou de la chambre à coucher est de bonne qualité, les risques sont minimes. Ce qui pose problème, comme souvent, ce sont les expositions longues et récurrentes.

 

Quels sont vos enjeux pour les années à venir ?

La réglementation française impose de façon progressive un contrôle de certains COV toxiques, comme le benzène et le formaldéhyde, avec des taux qui vont diminuer jusqu’en 2023. On commence en 2015 par les jeunes enfants, avec les écoles maternelles et les crèches, avant de passer aux écoles primaires, aux collèges, puis aux lycées pour finalement englober tous les ERP (établissements recevant du public) d’ici 2023. Nous sommes donc bien avancés dans le développement d’une sonde de qualité de l’air intérieur, qui va être capable d’identifier les COV réglementés tels que le formaldéhyde, le benzène et, prochainement, le naphtalène qui est un futur candidat à une nouvelle réglementation. Cela permettra, en étant sélectifs, d’économiser encore plus d’énergie et de ne ventiler que sur ce qui est vraiment toxique et cancérigène. En effet, le formaldéhyde, qui est réglementé depuis plusieurs années (même si la mise en place est progressive), est un cancérigène avéré reconnus par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) depuis seulement quelques mois, et le benzène depuis plusieurs années. Beaucoup de colles de bois, par exemple, contiennent du formaldéhyde (agglomérés), et même le bois naturel, étonnamment, en contient. Il sera difficile, voire impossible, d’éliminer toutes les sources de pollution de l’air intérieur, c’est pourquoi la ventilation à la demande a, de notre point de vue, un grand avenir.

Filière 3e:
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