Année de la lumière en France – Entretien avec Costel Subran

©Éric Schaftlein

Costel Subran, docteur ès sciences, est président directeur général et fondateur de la société Opton Laser International, leader dans la distribution des lasers et autres produits photoniques en France et en Europe. Il est vice-président de la F2S (Fédération française des sociétés savantes), secrétaire de la SFO (Société française d’optique), administrateur du CNOP (Comité national d’optique et photonique). Il est un ancien chercheur et professeur des universités. Costel Subran donne régulièrement des cours et des conférences comme professeur invité à HEC, à l’Université Pierre et Marie Curie, à l’École Centrale, à l’Institut d’optique Graduate School. Il est l’auteur de plus de cinquante articles scientifiques et techniques, il a également collaboré à plusieurs livres dont le dernier, Innover ou périr, paru en 2014 dans la collection «L’Esprit Économique» des éditions L’Harmattan.

Cette année internationale est le fruit de l’initiative d’un grand consortium d’organismes scientifiques, qui regroupe de nombreux acteurs, au sein du CNOP (Comité national d’optique et de photonique), y compris la communauté scientifique, le monde de l’enseignement, les plates-formes technologiques, les organisations à but non lucratif et des partenaires du secteur privé.

Pourquoi avoir choisi l’année 2015 pour célébrer la lumière ?

2015 correspond à plusieurs dates clés anniversaires dans le domaine scientifique lié à l’optique et à la lumière. Tout d’abord, 1015 qui voit paraître le premier Traité d’optique, ouvrage en sept volumes, traitant de domaines scientifiques variés, écrit par Alhazen (nom latinisé d’Ibn al-Haytham). Le livre a eu une influence importante sur le développement de l’optique et de la science en général car il a transformé radicalement la connaissance de la lumière et de la vision, et a introduit la méthode scientifique expérimentale. En 1815, Augustin Fresnel, physicien français, s’oppose à la théorie corpusculaire de la lumière de Newton en vigueur jusque-là, et, par des expériences sur la diffraction de la lumière, pose les bases de sa théorie « vibratoire » de la lumière. C’est en 1865 que James Clerk Maxwell décrit la théorie électromagnétique dynamique de la lumière. Enfin, plus proche de nous, en 1915, Einstein a élaboré la théorie de la relativité générale, en montrant comment la lumière était au centre de la structure même de l’espace et du temps, et, en 1965, Penzias et Wilson ont découvert le fond diffus cosmologique, un écho électromagnétique à la création de l’univers. Autant de raisons de choisir 2015 pour commémorer l’ensemble de ces avancées majeures.

La coordination et l’animation de l’Année de la Lumière en France sont prises en charge par le Comité national d’optique et de photonique. Qu’est-ce que la « photonique » ?

Il s’agit de l’étude de composants permettant la génération, la transmission, le traitement ou la conversion de signaux optiques. Elle étudie donc les photons comme onde ou comme corpuscule et s’étend de l’ultraviolet à l’infrarouge, avec des applications qui résident principalement dans le domaine du spectre visible. En s’associant avec l’électronique et l’informatique, l’optique devient « photonique »  et s’est ouvert un champ immense d’applications, l’optique est ainsi présente dans tous les domaines de notre vie quotidienne, comme dans les techniques de pointe : sécurité, thermographie industrielle et médicale, contrôle de la pollution, analyse et contrôle non destructif, fibre optique, etc. L’optique photonique est au coeur de l’innovation. Elle est présente dans tous les corps de métier et indispensable à un développement harmonieux de nos technologies. La photonique est d’ailleurs reconnue au niveau européen comme l’une des six technologies clés.

Quels sont les objectifs du comité national français ?

La ligne directrice de notre comité national consiste à promouvoir notre héritage culturel et de mettre en relation les aspects scientifiques, artistiques et culturels à travers de nombreuses manifestations dans toute la France. Nous souhaitons montrer la place qu’occupe la lumière dans notre vie quotidienne et promouvoir les capacités de la lumière à apporter des solutions aux grands défis contemporains que sont l’énergie, l’éducation, l’agriculture et la santé, et à s’intégrer dans une démarche de développement durable. Les avancées technologiques sont devenues, en quelques décennies, exponentielles et alimentent des travaux de recherche sur les sources de lumière, les émissions spectrales, les matériaux. On assiste à un essor industriel pour recréer la lumière et mettre au point des éclairages performants, diversifiés et confortables. L’apparition des sources à LED révolutionne totalement les techniques de l’éclairage, et la notion d’« éclairage intelligent » s’impose comme une évidence. Cette révolution technologique associant lumière électronique et données numériques nous conduit vers une autre représentation du monde ; une nouvelle dimension culturelle où la lumière se fusionne volontiers à la matière sur nos écrans, mais aussi à toutes sortes de supports où des signaux et images de lumière s’animent et s’échangent en temps réel.

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

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Comité national avec le parrainage des prix Nobel de physique Claude Cohen-Tanoudji et Serge Haroche
Bureau exécutif
Costel Subran, président du comité national
Éric Lambouroud, responsable de la communication
Ivan Testart, responsable sponsoring et trésorier
Agnès Henri, secrétaire
Catherine Herce, responsable du site web
Vice-presidents
John Dudley – IYL2015-FEMTO-ST Étienne Klein – CEA
Michèle Leduc – IFRAF-ENS-CNRS
Gérard Mourou – Polytechnique

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