
Points de vue sur la transition énergétique en éclairage : Syndicat de l’éclairage, Osram (p.2), Philips Lighting (p.3) , Trilux (p.4), Groupe Zumtobel (p.5)
Apparu en France dès 2009, le terme « transition énergétique » a fait débat jusqu’à ce que, enfin, le 14 octobre 2014, l’Assemblée nationale vote une première version qui est transmise au Sénat pour vote en mars 2015. Faute de consensus, le texte repart pour un tour : les députés, puis les sénateurs, vont de nouveau l’examiner, mais au final c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot. Une transition qui ne cesse de transiter, en somme.
Quels sont les objectifs de la loi sur la « transition énergétique et la croissance verte » ?
– Réduction de la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 (par rapport à 2012) – Baisse de la consommation de ressources fossiles de 30 % en 2030 ;
– Part des énergies renouvelables portée à 23 % en 2020 et 32 % en 2030 ;
– Réduction de 75 % à 50 % du poids du nucléaire dans le mix électrique en 2025 ;
– Le « facteur 4 » : diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport aux valeurs de 1990 (avec un palier intermédiaire de diminution de 40 % en 2030).
L’éclairage : vital mais oublié ?
Si le Syndicat de l’éclairage se réjouissait en juillet 2014 qu’un texte soit enfin présenté à l’Assemblée nationale, il émettait cependant des réserves : « La transition énergétique ne pourra se faire sans un pilier essentiel pour concrétiser l’évolution radicale de la politique énergétique française : l’industrie de l’éclairage. Parfois oublié, l’éclairage est pourtant partout et vital : les industriels de l’éclairage fabriquent ces équipements et infrastructures souvent invisibles et qui rendent néanmoins le monde visible. L’efficacité énergétique est une priorité absolue. »
Le message de la profession a-t-il été bien entendu ? L’éclairage représente aujourd’hui 12 % de la consommation d’électricité française, soit 56 TWh par an. « Rien que dans le tertiaire, la rénovation des installations avec des équipements performants permettrait d’économiser 16 TWh par an », rappelle Inès de Raguenel, chargée des affaires publiques au Syndicat de l’éclairage. Les solutions efficaces sont depuis longtemps disponibles, mais la France, bénéficiant d’un prix du kilowattheure relativement bas, ne se mobilise pas assez pour rénover des installations vétustes pour 20 % d’entre elles. Même constat en éclairage extérieur : 30 % du parc installé en éclairage public doivent être rénovés.
La transition éclairagiste en marche
« Pourtant, précise Inès de Raguenel, les députés ont proposé deux amendements dont un offrait de doubler la longueur de la voirie pour les communes qui réduiraient leur éclairage public d’au moins 50 % et l’autre prévoyait une nouvelle répartition de la dotation de solidarité rurale en fonction du nombre de points lumineux non éclairés pendant au moins cinq heures par nuit. »
Il est avéré qu’éteindre des installations énergivores n’induit pas vraiment d’économies, l’abonnement restant le même, les coûts de maintenance toujours aussi élevés et, cet éclairage lorsqu’il est allumé, consomme autant…
L’extinction ne répond donc pas vraiment aux exigences de maîtrise de l’énergie et des coûts d’exploitation. Les technologies performantes existent, encore faut-il raisonner à long terme et en coût global. Aussi, nous avons demandé à quatre fabricants de nous présenter leurs solutions concrètes en matière de transition énergétique.