Eclairage des commerces alimentaires

Franck CHARTON, délégué général de Perifem, association technique du commerce et de la distribution

« Trouver ensemble des solutions plus efficaces »
Les entreprises du commerce et de la distribution évoluent sans cesse et doivent répondre aux souhaits des consommateurs tandis que les innovations technologiques et les nouvelles exigences établies par les normes françaises et européennes requièrent un travail commun constant de recherche et de réflexion avec les partenaires de ces professions. Dans ce contexte, Perifem mène des études techniques dans de nombreux domaines : le bâtiment, l’énergie, l’environnement, la sécurité et les équipements, dont l’éclairage.

Quel est le rôle de Perifem ?
Notre association a 30 ans d’existence et compte 200 adhérents, distributeurs alimentaires ou spécialisés, centres commerciaux et leurs partenaires industriels, y compris les  fabricants de matériel d’éclairage. Ensemble, nous nous efforçons de trouver des solutions toujours plus efficaces au sein de trois missions principales : regrouper les enseignes afin d’échanger, de partager et de mutualiser les retours d’expériences ; intervenir auprès des pouvoirs publics dans nos différents domaines de compétences et bien sûr participer à l’élaboration de textes réglementaires ou normatifs. Pour ce faire, nous avons constitué des commissions qui travaillent sur différentes thématiques, telles que l’éclairage par exemple.

Quels sont les enjeux de l’éclairage pour vos adhérents ?
Nos adhérents, souvent représentés par les directeurs d’achats, considèrent l’éclairage sous l’aspect technologique et énergétique, et, paradoxalement, ne se focalisent pas forcément sur son pouvoir attractif et commerçant. Le côté « l’éclairage fait vendre » n’est pas toujours pris en compte. Dans les commerces alimentaires, une des principales préoccupations reste la maîtrise de l’énergie, éventuellement couplée avec le meilleur rendu possible. En 2010, Perifem a réalisé une étude avec l’ADEME intitulée « Site commercial à haute efficacité énergétique » qui présentait la répartition des consommations énergétiques en hypermarché selon les usages. Il s’est révélé que l’éclairage arrivait en deuxième position (24 % des consommations), juste après le froid alimentaire. Or, depuis, les enseignes se sont engagées à fermer ces meubles et les consommations ont chuté. Aujourd’hui, l’éclairage se retrouve parfois le plus gros poste de consommation et focalise les prescripteurs sur les gains énergétiques. Bien évidemment la LED rebat les cartes depuis quelque temps.

Vous voulez dire que la LED a supplanté la fluorescence ?
Je n’irai pas jusque-là : dans les constructions neuves, il est certain qu’elle prédomine largement, mais le coeur du marché se situe dans la rénovation. Les déboires des premières installations à LED avec, souvent, des produits exotiques ont considérablement freiné l’ascension de cette technologie. Aujourd’hui, les choses  rentrent peu à peu dans l’ordre, mais les hésitations subsistent car l’incertitude en ce qui concerne les  performances, la pérennité et le retour d’investissement persiste. Les enseignes restent dans l’expectative, en particulier en l’absence de normes. Depuis 2 ans, Perifem travaille sur les moyens à mettre en œuvre pour qualifier les produits et a engagé plusieurs actions. Nous avons notamment publié, à l’attention de nos adhérents, un guide EHI (traduit de l’allemand) qui fonctionne comme une aide à la prescription, et permet d’élaborer un début de cahier des charges. Notons également que le développement de la LED ne s’effectue peut-être pas aussi vite que dans les petits commerces car les enseignes ne refont pas leur éclairage aussi souvent. Nous en sommes conscients et c’est pour cela que nous avons participé à la rédaction d’une fiche d’opération standardisée, dans le cadre des CEE, intitulée « Installation de luminaires à modules LED dans les grandes surfaces commerciales ».

Cette fiche concerne l’éclairage LED de tous les commerces ?
Seulement les commerces d’une surface supérieure à 400 m². Elle devrait voir le jour en juin prochain. Pour les rénovations importantes, il va sans dire qu’une telle fiche va mettre la LED au premier plan, compte tenu des économies que cette technologie permet de réaliser tant en ce qui concerne les consommations que la maintenance, toujours difficile à mettre en place dans les grandes surfaces. En attendant que la normalisation sur les LED arrive, les tubes fluorescents T5 constituent toujours une solution économiquement intéressante, en particulier pour les rénovations de moindre importance.

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