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Les collectivités dans la dynamique de rénovation énergétique

Le collège "pilote" de Longjumeau

Répartition des types d’énergie sur le patrimoine du CG91

Pour le Conseil départemental de l’Essonne (CG91), tout a commencé par l’établissement d’un schéma directeur énergie (SDE) qui a marqué le point de départ de la mise en œuvre d’une démarche globale d’efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables et de sobriété énergétique sur le parc bâti départemental.

Avec à la clé trois questions à traiter : Quels objectifs réalistes se fixer au regard du contexte réglementaire, géographique et économique ? Quel plan d’actions pluriannuel concret et soutenable au regard des différents facteurs d’influence sur la consommation et la dépense énergétique des sites ? Enfin, avec quel calendrier ?

Samantha Robino, chef de projet Energie au sein du CG91

« Ce qui a emporté le lancement du plan et son adoption à l’unanimité, c’est l’implication et la communication à tous les niveaux, directions générales concernées mais aussi relais par des élus sensibilisés au contexte environnemental et économique. Il a été ainsi possible de diffuser et d’expliquer au maximum son contenu, en particulier l’approche économique en coût global, à un public élargi, notamment élus et services concernés », précise Samantha Robino, chef de projet Énergie au sein du CG91.

Le patrimoine bâti départemental est concerné en totalité, soit 100 collèges pour une surface d’environ 700 000 m², et 161 bâtiments (services centraux, sociaux, culturels et sportifs…) pour une surface de 200 000 m².

« Pour faciliter les arbitrages et optimiser le planning de réalisation, nous avons mis en place un comité de pilotage stratégique réunissant tous les élus et directions concernés par les économies d’énergie et la transition énergétique », précise Samantha Robino.

Mais la réussite du plan d’actions passe également par des moyens humains compétents et en nombre suffisant (compétences ingénieur thermicien, économe de flux, management global de la politique énergie, contrôleurs pour le suivi des actions des exploitants…) et si possible structuré au sein d’un service Énergie. C’est notre objectif à moyen terme quand nous aurons fait la preuve que nos actions apportent d’importants résultats, à l’échelle du patrimoine du département.


L’objectif Grenelle mais avec une finalité en 2030

L’objectif Grenelle pour 2020 n’est pas atteignable pour le CD91 car l’effort financier et humain serait trop important et insoutenable. Un objectif intermédiaire a donc été décliné pour 2020, avec une finalité pour 2030. En synthèse :
2020 :
– Réduction de 10 à 15 % de consommation en énergie finale et de 22 % des émissions de gaz à effet de serre.

2030 :
– Tendre vers 20 % d’énergie renouvelable dans la consommation énergie finale.
– Réduction de 20 % de la consommation en énergie finale à laquelle s’ajoutent  les résultats attendus de la mobilisation des deux leviers liés à la sensibilisation et formation des utilisateurs y compris dans les sites loués, ainsi qu’à l’amélioration de l’exploitation et de la gestion technique.
Ces objectifs supplémentaires de résultats sont de l’ordre de 7 à 10 % d’ici à 2020 et de 12 à 15 % sur la période 2020-2030.
– Réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre.
Pour un coût moyen d’investissement annuel de 7,7 M€, voté en 2014 comme soutenable pour le CD91, et dont une partie relève de la poursuite de politiques antérieures (réhabilitations, extensions, gros entretien renouvellement GER…).


 

Plan pluriannuel de 2015 à 2030

Exemples d’actions parmi les 12 du plan

Réalisations

Formaliser la politique énergétique du département sur le patrimoine bâti par la définition de niveaux de performance attendus dans les programmes – Réalisation systématique d’audits énergétiques sur les opérations en programmation avec simulation de scénarios de travaux d’économie d’énergie (à TRI < 20 ans).

– Formalisation des référentiels techniques Énergie et de conduite d’opération (partie CVC, notice Énergie & Environnement) intégrée aux programmations en cours.

Développer la politique EnR – Potentiel EnR systématiquement étudié (bois, géothermie, RCU, ECS solaire thermique…) : 8 collèges en cours en 2015.

– Usage d’électricité verte dans l’achat d’électricité (100 % en 2016).

Mettre en œuvre une PPI de rénovation énergétique – Programme pluriannuel de renouvellement de chaufferies : en 2014, passage de 23 à 18 chaudières sur 9 établissements, avec des gains sur le dimensionnement de 23,3 % et sur les consommations estimées de 14,5 %. Gain réel sur le collège de Longjumeau : 21 %.

– Programme pluriannuel de réfection d’étanchéité avec renforcement de l’isolation des toitures terrasses.

Poursuivre les études de faisabilité de montages technico-financiers pour réduire le calendrier et garantir la pérennité des objectifs – Première étude sur le contrat de performance énergétique (CPE) multisites.
Optimiser l’achat d’énergie et la gestion des contrats – Mutualisation de l’achat de gaz via l’adhésion à un groupement de commandes (SIGEIF) pour intégration dès le marché 2014-2016. Gain de l’ordre de 20 % sur le prix de la molécule.

– Mutualisation de l’achat d’électricité via l’adhésion à un groupement de commandes (Sipperec) pour intégration dès le marché 2016-2018.

– Électricité : optimisation des tarifs et abonnements par rapport aux puissances souscrites avant la bascule au 01/01/16.

Optimiser les contrats d’exploitation-maintenance CVC – Contrat de type P2 P3 avec intéressement aux économies d’énergie de chauffage sur les 33 sites les plus énergivores, hors collèges, depuis juillet 2013 (système de bonus malus avec l’exploitant).

– Démarche similaire de mutualisation des contrats de maintenance et de la gestion pour les collèges en réflexion.

Mettre en œuvre un plan de conduite du changement adapté et durable, à l’attention des occupants des sites départementaux – Collège : Louis Pasteur – Longjumeau, sur 2 années scolaires 2014/2015 et 2015/2016 :

– Pour 2014/2015 : audit technique et humain et pose de sondes/wattmètres pour mesurer tous les postes énergétiques et organisation de groupes de travail pédagogique et technique.

Planification des actions avec les enseignants avec intégration au projet d’établissement et premières actions techniques sur le chauffage, le suivi des consommations et l’informatique.

– Pour 2015/2016 : réalisation des actions pédagogiques (notamment démarrage de sensibilisation des classes de 5e en novembre 2015), poursuite des optimisations techniques (cuisine, chauffage…), bilan partagé en fin d’année scolaire.

– Constat important : plus de 50 % de la consommation électrique est liée à l’informatique et à la cuisine (hors RT 2012).

Solliciter les financements possibles liés à l’énergie

Taux d’emprunt préférentiel : BEI, investissement socialement responsable (ISR).

– CEE : 208 000 € en 2014.

– Subventions Ademe/Région : sur la construction avec certification (HQE, Effinergie + ) ou appels à projets bois.

 

Jean-François MOREAU:
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