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De la COP 21 à la COP 22

Mis au point à Paris lors de la COP21 en novembre dernier, l’accord sur le climat a été adopté par 177 états le 12 décembre. C’est une avancée majeure pour la protection de l’environnement. Pour la première fois, l’urgence est reconnue par la majorité des pays pollueurs. La notion de reconnaissance de justice climatique a été mise en place. Enfin, les négociateurs ont posé l’objectif de maintenir la hausse de la température entre 1,5 et 2 degrés.

 

La COP21 : le temps des décisions.

 Le 5 février 2016, les ambassadeurs des pays concernés aux Nations Unies à New York se sont réunis pour évoquer le suivi de la COP21, ainsi que les enjeux de la COP22. Le 22 avril, à l’occasion de la « journée de la Terre », s’est tenu la cérémonie de signature en présence de Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations Unies. Ainsi, 175 parties (174 pays et l’Union européenne) ont signé l’Accord de Paris. Un chiffe historique qui dépasse le précédent record de 119 signatures pour une journée d’ouverture à la signature d’un accord international, détenu par la Convention de Montego Bay sur le droit de la mer en 1982. 55 chefs d’État et de gouvernement, dont François Hollande, le vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli, et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, ont fait le déplacement à New York. « Nous avons entamé une course contre la montre, a mis en garde le secrétaire général des Nations unies. Ensemble, transformons les engagements de Paris en actes (..) pour que l’esprit de solidarité de Paris vive encore ». Ban Ki-Moon a exhorté « tous les pays à agir rapidement » à ratifier l’accord pour une entrée en vigueur « le plus tôt possible ». Pour François Hollande, l’engagement principal des nations doit désormais être de « donner un prix au carbone » afin de renchérir le coût des activités polluantes. Le président Français s’est ainsi engagé « à cette tribune » et « au nom de la France » à ce que ce prix soit fixé « d’abord en France, en Europe, et ensuite dans le monde entier ». En effet, la France travaille, avec l’ensemble de la communauté internationale, et en lien avec le Maroc qui assurera la présidence de la COP22, à transformer en actions concrètes les principes posés à Paris. La présidence d’une COP dure une année, jusqu’à l’ouverture de la COP suivante. Du 16 au 26 mai, à Bonn en Allemagne, les pays membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) étaient réunis pour négocier et traiter des avancées mise en place pour agir dans la lignée de l’accord, avant la COP22 à Marrakech. Mercredi 8 juin, les sénateurs ont adopté le projet de loi, permettant à l’exécutif de ratifier l’accord. François Hollande doit ainsi ratifier l’Accord sur le climat le 15 juin. La France est le deuxième pays d’Europe, après la Hongrie à ratifier l’accord.

La COP22 : le temps de l’action.

«La COP 21 a été celle de l’engagement et grâce à la contribution de tous, la COP 22 sera celle de l’action», a déclaré Hakima El Haïti, ministre marocaine chargée de l’environnement, et envoyée spéciale pour la mobilisation au sein du Comité de pilotage de la COP 22 prévue du 7 au 18 novembre à Marrakech. Autrement dit, ce sera la traduction opérationnelle des accords de Paris. Actuellement, les pays signataires représentent plus de 93% des émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique. Seulement, pour atteindre l’objectif fixé à Paris – contenir le réchauffement planétaire entre 1,5 et 2 degrés, seuil au-delà duquel l’impact sur l’environnement serait irréversible – il reste du monde à convaincre. En effet, la ministre marocaine a rappelé lors d’une réunion du Comité de pilotage à Rabat, que 350 centrales à charbon sont en construction actuellement à travers le monde. Et 500 milliards de dollars de subventions sont accordés aux énergies fossiles. Le paradoxe entre les engagements pris et les ambitions affichées est bien là. La feuille de route de la COP22 aura donc pour objectif, comme mentionné plus haut, de contribuer à l’adoption des mécanismes d’opérationnalisation de l’Accord de Paris, mais aussi d’adopter un plan d’action en termes d’atténuation, d’adaptation et de financement.

Le Maroc est un pays très engagé en faveur de l’environnement. C’est l’un des premiers etats à avoir signé la Convention de Rio en 1992. Il s’est de plus donné une mission : contribuer à la mise en place de mécanismes pour rassembler les 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020, au profit des pays les plus vulnérables aux changements climatiques. Notamment les pays insulaires. Le financement proviendra d’un large éventail de sources. Publiques, privées, bilatérales et multilatérales. Il devra aussi inclure le recours à des sources alternatives et l’accroissement des contributions venant des sources existantes et des flux en provenance du secteur privé.

La COP22 débutera le 7 novembre 2016 à Marrakech, et se terminera le 18 novembre.

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