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IBS « Intelligent Building System », à l’aise dans son salon !

Conférence lors de l'édition 2015 du salon IBS

L’arrivée des objets interconnectés, pilotables à distance, a révolutionné le secteur du bâtiment. La connectivité a multiplié les nouveaux services : l’efficience énergétique, la sécurité, la performance d’exploitation… En quelques années, le « bâtiment » a migré vers l’univers du « smart building ». Il fallait bien un salon entièrement dédié à cette nouvelle dimension, c’est IBS qui s’en charge ! À sa naissance en 2010, les déjà 70 exposants, dont Schneider Electric et Legrand, accueillirent 2 000 visiteurs. Stephan Saraf, directeur de salon, se souvient, « la moitié d’entre eux étaient des exposants potentiels qui venaient aussi humer l’air et se rendre compte ». Cette année, 180 exposants répondront présent, et « le cap des 6 000 visiteurs devrait être dépassé, et encore nous sommes souvent en dessous de nos prévisions ». Avec un pourcentage de croissance à deux chiffres tous les ans, du nombre de visiteurs il y a de quoi être confiant. IBS, « c’est le rendez-vous de la profession, 0 % de curieux, 100 % de professionnels ! Visiter IBS c’est faire du contact utile, chacun essaie de proposer une solution globale, mais en réalité chacun a besoin de l’autre ».

Le format du salon, resserré sur deux jours, « privilégie l’efficacité ». Pas la peine de faire plus, « d’après de nombreuses enquêtes, les visites sont réduites à une demi-journée maximum », quel que soit l’événement. Un événement à mi-chemin entre le salon et le congrès, pour offrir aux visiteurs « une vision globale de leur marché, l’offre et la demande ». Ainsi, pas moins de 20 conférences sont proposées au public, organisées en quatre thèmes. Un premier dédié aux solutions et services pour le bâtiment connecté et interconnecté, un deuxième pour les normes, standards, protocoles sécurité pour les smart building, un troisième consacré à l’innovation digitale et BIM, le dernier dédié à la performance d’exploitation d’usage et efficience énergétique. C’est carton plein, « en général, plus des 2/3 des visiteurs assistent au moins à une conférence ». Par ailleurs, 20 ateliers exposants complètent l’offre proposée.

La vocation d’IBS est de servir le marché français, « les entreprises étrangères sont présentes  pour traiter le marché national ». En témoigne la fréquentation modeste des visiteurs étrangers, qui n’étaient qu’à peine 4 % à franchir les portes de l’édition 2015. Pour autant, IBS n’en poursuit pas moins sa montée en puissance. Le salon, cette année, pose ses valises au Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, « un haut lieu événementiel, plébiscité par les professionnels du bâtiment ». Justement aux professionnels, IBS « ne propose pas de prospective, mais la découverte des meilleures pratiques, celles éprouvées et testées dans le bâtiment tertiaire, industriel et collectif, et nos conférenciers n’abordent que les thèmes actuels, avec un horizon limité à 3 / 4 ans, pas plus ». Le numérique fait bouger les lignes et modifie déjà énormément les pratiques, « avec toutefois la nécessité de s’intégrer dans l’existant des infrastructures, des standards, des compétences », explique Alain Sevanche, directeur des conférences Usages & Services, IBS. Le marché « repose à 95 % sur la réhabilitation et la rénovation ». L’actualité de l’édition 2016 d’IBS s’annonce donc riche. On y parlera beaucoup d’accès en mobilité, « en cours de généralisation, le pilotage depuis son smartphone fait désormais partie du standing », mais pas que. Le « big data » sera aussi de la fête. Le bâtiment doit produire des données, « pour proposer de nouveaux services et générer ainsi une nouvelle valeur d’usage du bâtiment ». Le « big data » est une petite révolution, « le monde de l’informatique rejoint le monde de l’électricité ». On y parlera aussi de l’ouverture du bâtiment vers l’extérieur, « avec tous les problèmes de sécurité que cela peut poser ». Mais aussi avec toutes les promesses que cela véhicule, « une structure capable de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme », mais douée de la parole, en quelque sorte, « sera en capacité de communiquer son solde énergétique positif, via des négociations de bâtiments à bâtiments, sans aucune intervention humaine ». Et puis le BIM (Building Information Modeling), ou maquette numérique. Un système de partage d’information destiné à tous les acteurs concernés par le bâtiment, qui permet de modéliser toutes les phases de la vie d’une structure, de sa conception, en passant par sa maintenance, jusqu’à sa destruction. Même s’il n’existe à ce jour que très peu de BIM en fonction, « c’est déjà un mouvement de fond, et d’ici trois ans un bâtiment dépourvu de sa maquette électronique sera ringardisé », insiste Alain Sevanche. À bon entendeur…

En attendant novembre, et en guise d’amuse-bouche, certes la prospective n’est pas la tasse de thé d’IBS, mais puisque à n’en pas douter le salon perdurera encore longtemps, dans dix ans, de quoi y parlera-t-on ? Pour Alain Sevanche, il ne fait aucun doute que les thèmes de l’édition 2016 seront « la généralisation des systèmes prédictifs, la personnalisation des ambiances et des environnements, le partage et la flexibilité, la production et la consommation d’énergie en mode centralisé ». Visiblement, il y aura bien du grain à moudre pour IBS…

Olivier Durand

Filière 3e:
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