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DCIM : la solution incontournable de gestion de l’infrastructure des datacenters

Un datacenter doit être fiable, efficace en terme de consommation d’énergie et évolutif pour suivre les besoins de l’entreprise. Pour cela il faut contrôler et gérer les infrastructures physiques, modéliser et planifier les changements, détecter les risques d’incidents ou de surcharges et gérer la sécurité du site. Les solutions logicielles DCIM associées à des capteurs et prises d’informations vont permettre aux responsables de datacenters de surveiller les infrastructures et équipements IT et de prendre les bonnes décisions, voire anticiper certains problèmes.

Pourquoi une gestion des infrastructures et de l’environnement d’un datacenter ?

Il y a une dizaine d’années la question se posait peu : les sites étaient de taille moyenne, les exploitants se préoccupaient peu du coût du m2 de salle, donc de l’optimisation de son occupation, le coût de l’énergie n’était pas toujours une préoccupation (un PUE de 2 à 2,5 était courant). Gérer un centre de données avec des outils comme des tableurs ou des enregistrements de quelques données physiques paraissait suffisant. L’arrivée de la virtualisation des systèmes, du « Cloud », de serveurs de puissance augmentant fortement la puissance au m2 dans les salles et la prise en compte de la hausse du coût de l’énergie ont changé la donne.

Le besoin d’outils performants de gestion des ressources et des infrastructures du datacenter est devenu une priorité vitale pour tous les exploitants et gestionnaires pour garantir un service sûr, fiable et rentable pour l’entreprise. En quelques années une offre de plus en plus élaborée de solutions logicielles dites DCIM est proposée aux opérateurs de centres de données pour planifier, surveiller et exploiter leurs installations du serveur à la baie, à la salle et au final à tout le bâtiment.

Des fonctionnalités de plus en plus nombreuses

Selon le cabinet Gartner, le DCIM se définit comme étant l’intégration de la gestion des systèmes IT et du bâtiment, dans le but de centraliser la surveillance, la gestion et la planification des systèmes critiques ( refroidissement, gestion des baies, alimentation électrique…) supportant une salle de serveurs. Mais depuis les solutions DCIM qui en 2010 équipaient, selon Gartner, moins de 10% des salles jusqu’aux logiciels qui en 2016 ont été installés dans 70% des centres de données, l’offre a particulièrement évolué.

Pour Raritan (groupe Legrand) les fonctions DCIM de base incluent :

  • Collecte de données en temps réel : consommations électriques et environnementales avec optimisation de la gestion des capacités.
  • Visualisation, suivi et gestion de toutes les ressources des centres de données : serveurs, installation de câbles, réseaux, infrastructures d’alimentation et de refroidissement.
  • Outils automatisés pour prendre en charge le déploiement rapide et fiable de nouveaux systèmes et de toutes les ressources physiques et logiques associées.
  • Outil de planification des capacités pour déterminer les besoins futurs d’espace au sol ou dans les racks, d’alimentation ou de refroidissement.
  • Création de rapports pour définir les objectifs opérationnels et mesurer la performance.

L’offre des fournisseurs de solutions DCIM s’enrichit régulièrement pour arriver à des solutions « DCIM-as-a-service » pour agréger, analyser des données réparties dans des plateformes complexes.

Ainsi pour Giordano Albertazzi, Président EMEA de Vertiv (anciennement Emerson Network Power) : « le DCIM continue de faire la démonstration de sa valeur, aussi bien sur le plan des problématiques prises en charge que par sa capacité à gérer l’écosystème toujours plus complexe du datacenter. Les opérateurs les plus visionnaires utilisent le DCIM pour relever les défis du datacenter tels que la conformité réglementaire, l’ITIL (Bibliothèque pour l’infrastructure des technologies de l’information) et la gestion des environnements hybrides. Enfin, les fournisseurs de colocation voient dans le DCIM un outil précieux pour analyser leurs coûts par client et pour fournir à leurs clients une vue à distance sur leurs ressources ». L’offre de Vertiv, TrellisTM est proposée depuis début 2017 en version 4.0.3 avec, selon Marc Masurel Vertiv IT Solutions Sales leader « des améliorations sur le renforcement des profils utilisateurs, diagrammes unifilaires modélisant la chaine « courant fort ». Pour les petits et moyens datacenters nous avons 4 nouvelles offres Trellis Quick Start, des offres complètement évolutives quant aux nombres de licences et modules disponibles. »

Eaton vient de lancer un nouveau logiciel de contrôle des datacenters, Intelligent Power ManagementTM, qui offre aux responsables informatiques une vue globale de leur installation. Pour Stéphane Egros, directeur marketing France d’Eaton : « Plutôt que d’adopter une approche cloisonnée en gérant et en contrôlant séparément les indicateurs énergétiques, physiques et environnementaux, les responsables informatiques peuvent opter pour un modèle de gestion et de contrôle global, transversal et défini par logiciel, qui prend en compte tous ces domaines. 
Ce logiciel permet aux opérateurs de prendre des décisions plus éclairées concernant l’amélioration à long terme de la conception des centres de données, et de prendre si nécessaire des mesures tactiques immédiates. »

Les dernières versions de DCIM offrent de nouvelles fonctionnalités avec des solutions modulaires pour s’adapter à tous les types de datacenter, de contexte et de niveau de maturité de l’exploitant des salles. Ce que confirme Damien Giroud, directeur France Solutions Datacenters de Schneider Electric « avec StruxureWare v.8 nous avons un système de licences par nombre de baies. La modularité concerne également les fonctionnalités : différents modules permettent de ne proposer que des fonctionnalités de base puis d’enrichir ces fonctionnalités dans le temps si le besoin s’en fait ressentir. La première brique StruxureWare Data Center Expert intéresse les petits datacenters avec une gestion fine des alertes et notifications permettant de détecter très en amont des déviations par rapport à un état normal et de notifier ces déviations aux équipes concernées. La seconde brique StruxureWare Data Center Operation est bien adaptée aux moyens datacenters. Une édition ‘Colo’ permet de gérer des espaces et équipements alloués à des colocataires, ainsi que les données les concernant. Il existe plusieurs autres modules comme ‘Capacity’ qui permet d’utiliser au mieux les capacités de l’infrastructure sans rien sacrifier aux exigences de disponibilité en optimisant le placement des équipements dans les baies en fonction de contraintes physiques ou le module ‘Change’ pour des exploitants gérant annuellement un nombre important d’ajouts, déplacements ou retraits de matériels. » Des outils comme « Client Web » permettent un accès facile depuis un navigateur ou un appareil mobile aux salles ou aux contenus des baies pour visualiser la puissance consommée, l’espace disponible, la température ou encore l’humidité depuis la page web. L’utilisation de vues 3D permet par exemple de visualiser les flux d’air et températures dans la salle mais aussi de simuler la panne d’un climatiseur pour prévoir ce qu’il faut faire en mode dégradé.

Ainsi pour Marc Masurel : « la visualisation 2D/3D permet aux utilisateurs locaux et distants de tourner, d’agrandir les images et voir toute la salle, les baies et les profils de température de l’air au niveau de chaque baie. Et Trellis Thermal System Manager assure le suivi du profil thermique du datacenter avec des informations détaillées sur chaque baie pour l’identification et l’élimination des points chauds. »
Dans tous les cas ces logiciels doivent être assez intuitifs pour une mise en service et prise en main facilitées, y compris pour un exploitant qui ne passe que quelques heures par mois à utiliser sa DCIM.

Pour Damien Giroud « cette offre logiciels doit s’accompagner d’une offre de services étoffée :

  • Installation et configuration à la mise en service,
  • Transfert de compétence ou formation pour prendre en main le logiciel,
  • Maintenance périodique pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité de la solution logicielle,
  • Accompagnement pour assurer la montée en compétence des exploitants dans la durée,
  • Contrats de supports donnant accès aux mises à jour logiciels et à une assistance téléphonique. »

Jean-Paul Beaudet

Parole d’expert

  1. Pourquoi faut-il aujourd’hui implémenter une solution DCIM dans un datacenter ?

Le Datacenter est une usine numérique, qui va recevoir dans sa vie d’exploitation, plusieurs générations de matériels. Le DCIM est l’outil qui permettra de gérer au mieux les ressources, les changements, les mouvements de matériels. Il est aussi une brique importante dans la gestion de la disponibilité et du rendement énergétique.

  1. Les solutions DCIM sont-elles adaptées à tous les datacenters, petits ou grands, neufs ou en rénovation ?

Oui, quand il s’agit d’optimisation et de disponibilité, pour peu que les infrastructures informatiques exploitées soient critiques, il est important d’avoir une vision globale et des outils de gestion des infrastructures et ressources. Module-IT a ainsi implémenté des DCIM pour des petites salles de sociétés de services. Cela permet notamment de générer des tableaux de bords pour les clients. Construction ou rénovation, ce qui compte c’est la criticité des matériels hébergés.

  1. Comment réussir la mise en oeuvre et l’exploitation du DCIM par les utilisateurs ?  

Implémenter un DCIM, comme tout outil logiciel, est relativement simple dans sa phase initiale, c’est-à-dire avant que l’IT soit installé. Aussi, nous prévoyons pour chaque implémentation, une première phase de paramétrage et de formation, et revenons une ou deux fois après plusieurs mois d’exploitation. C’est à ce moment que les règles de gestion sont affinées, que les seuils d’alertes sont ajustés et que les tableaux de bords sont enrichis. Cela permet également de refaire une ou deux journées de formation aux exploitants et d’approfondir ainsi l’accompagnement au changement.​

Filière 3e:
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