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Le Gimélec, agitateur d’électrons !

Luc Remont, président du Gimélec et directeur général Schneider Electric France

«Les technologies que développent nos entreprises, que ce soit dans les domaines de la gestion de l’énergie, de l’industrie du futur ou de l’intelligence des réseaux, sont source d’innovation et de croissance », affirme Luc Rémont, son président, aussi patron de de Schneider Electric France. Les industriels du Gimélec déploient leur savoir-faire dans l’intégration des énergies renouvelables, la performance énergétique des bâtiments, mais aussi dans la conception d’infrastructures de recharge pour les véhicules électriques ou l’optimisation des procédés industriels et la sécurisation énergétique de secteurs sensibles comme la santé et les datacenters. Les racines du Gimélec plongent au cœur du XIXème siècle. Alors que la révolution électrique bat son plein, en 1879, le Syndicat Professionnel des Industries Electriques (SPIE) est créé, lointain parent du Gimélec et de la FIEEC (Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication).

Le SPIE fédère les professions liées à l’électricité : constructeurs, producteurs et exploitants, participe à la promotion de la nouvelle énergie en vogue, organise l’Exposition Internationale de l’Electricité de 1881, et participe aux expositions universelles organisées à Paris. Plus tard, en 1945, devenu le Syndicat Général de la Construction Electrique (SGCE), il regroupe 25 chambres syndicales, qui témoignent du dynamisme de la profession et de la multitude de nouveaux métiers qui en émergent.

Dans les années 1970 et 1980, plusieurs syndicats constitutifs du SGCE fusionnent, afin d’assurer une représentation efficace de l’électrotechnique française en France et à l’étranger : l’appellation Gimélec verra le jour en 1983. Le syndicat joue alors, notamment, le rôle « d’interlocuteur-médiateur » entre EDF et les industries du secteur. Le Gimélec dont la vocation est « de promouvoir les technologies et le savoirfaire de ses adhérents auprès des utilisateurs, des marchés finaux », fédère à ce jour « un panel équilibré de 180 entreprises* », Sa structure, en quatre marchés et quatre « comités de marché », Industrie, Energie, Bâtiments et Infrastructures du Numérique, lui « permet une prise directe avec les enjeux du marché de destination. » Sa représentativité est éloquente, en témoignent « les 80 entreprises du Comité de marché Industrie [qui] représentent environ 80 % du marché. » Parmi les missions qui incombent, le syndicat représente et défend les inté- rêts de la profession auprès des pouvoirs publics, locaux, nationaux, européens et des professions partenaires, tels que les énergéticiens.

Grâce à sa « participation au processus de consultation sur les directives, lois, règlements et décisions du régulateur (CRE) », le Gimélec peut se prévaloir d’un certain nombre de succès, « l’extension et l’assouplissement du dispositif de suramortissement pour l’investissement productif, qui a permis un rebond de l’investissement des PME industrielles dans leur outil de production », ou « la certification des automatismes et systèmes d’information de l’industrie, du bâtiment et des réseaux électriques en matière de cyber sécurité », un travail réalisé conjointement avec l’ANSSI**.

Le Gimélec relaie auprès de ses membres « l’intégralité des informations et réglementations, qu’elles soient d’ordre communautaires ou par secteur, ainsi que les enjeux qui en découlent. » Le « Winter package » de la Commission européenne figure parmi ces enjeux traités en 2016. Ce « paquet hiver », composé de propositions législatives sur l’énergie, doit permettre de réduire la dépendance de l’Union vis-à-vis des importations d’énergie et de lutter contre le changement climatique. Un « paquet » qui contient des propositions relatives à l’efficacité énergétique du bâtiment tertiaire, sujet qui concerne éminemment le Gimélec. La normalisation constitue un cheval de bataille et pas le moindre, « nos actions, nous permettent d’avoir à l’échelle nationale, européenne et internationale, une homogénéité d’équipement qui garantit une évolution qualitative de nos marchés et une montée en gamme. » Cette mission, le Gimélec, l’assure par sa pré- sence dans les commissions et comités pertinents, « une centaine environ », et une veille sur les sujets stratégiques émergents : industrie du futur, codes réseaux, normalisation environnementale etc.

En 2017, le Gimélec compte accélérer le déploiement des solutions développées par ses membres « par une démarche plus forte et plus complète qui passera par un réseau d’alliances. » Le marché Energie, par le truchement de l’association « Think Smart Grids », promouvra la modernisation des réseaux d’électricité grâce aux « Smart Grids », ces systèmes électriques capables de maintenir une fourniture d’électricité efficace, durable, économique et sécurisée. Le marché Industrie, quant à lui, compte s’appuyer sur la mise en place d’outils opérationnels qui « permettent de dé- ployer la proposition de valeur « Industrie du futur » jusqu’aux PME / ETI, via « l’Alliance Industrie du Futur. »

Cette alliance, dont le Gimélec est membre fondateur, réunit des organisations professionnelles de l’industrie et du numérique, des partenaires académiques et technologiques sous une même bannière et un même projet : migrer le tissu industriel national vers les nouveaux systèmes, vers « l’usine 4.0. » Une alliance qui fait sens pour les entreprises adhérentes, ces dernières sont « toutes fortement exportatrices, et vont partout où il y a des marchés », mais c’est en France « qu’elles réalisent une large part de leur R&D et s’effectuent leur premier déploiement commercial ». Aussi, « s’assurer que la France continuera d’être un marché primordial du développement des data centers, des réseaux énergé- tiques intelligents ou encore des bâtiments connectés sera un marqueur de succès de nos actions présentes et à venir. »

Olivier Durand

 

Filière 3e:
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