Un plan lumières pour le CRHU de Brest

© Soizick Bihen, Maîtrise d’ouvrage : CHRU de Brest Hôpital Morvan – Architecte : Atelier de l’île – Bureau d’études : IRH/Ploemeur – Conception lumière : Soizick Bihen – Graphiste : Téra-création – Solution éclairage : Comatelec, iGuzzini, Martin Architectural, SILL – Installateurs : Cegelec, Spectaculaires
© Soizick Bihen, Maîtrise d’ouvrage : CHRU Brest Hôpital Morvan – Architecte : Atelier de l’île – Bureau d’études : IRH/Ploemeur – Conception lumière : Soizick Bihen – Graphiste : Téra-création – Solution éclairage : Comatelec, iGuzzini, Martin Architectural, SILL – Installateurs : Cegelec, Spectaculaires

Situé en centre-ville, l’hôpital Morvan est le siège du CHRU (centre hospitalier régional universitaire) de Brest et jouxte la faculté de médecine. Il a fait l’objet d’un plan guide avec pour objectif de créer un fil conducteur aux aménagements relatifs à la requalification des espaces extérieurs. Il a été accompagné d’un cahier de prescriptions urbaines, architecturales, paysagères et environnementales, ainsi que d’un plan lumière réalisé par Soizick Bihen.

Le projet a été, dès le départ, élaboré en concertation avec l’architecte Marc Quelen et Isabelle Geffray, paysagiste. L’intervention de l’Atelier de l’île s’est appuyée sur les principes généraux d’orientation à l’échelle de l’ensemble du site de l’hôpital, issus du plan guide et établis pour requalifier la voirie et l’urbanisme, comprenant la voie d’accès, le parc de stationnement, les circulations piétonnes et automobiles, ainsi que l’identification des différents bâtiments. L’éclairage extérieur était ou inexistant ou vétuste, mettant en œuvre de grands mâts dotés de luminaires aux lampes sodium ou d’appareils fluorescents de teinte « industrie » pour ce qui concerne le passage piéton. « Le plan lumière devait à la fois souligner des éléments architecturaux existants, remettre aux normes les niveaux d’éclairement, accueillir le public la nuit en offrant un éclairage rassurant et confortable qui permette également de s’orienter facilement », explique Soizick Bihen, conceptrice lumière. Dans ce contexte, les exigences de la maîtrise d’ouvrage étaient claires : faire appel à une technologie moins énergivore afin de diminuer les consommations, apporter un traitement adéquat aux zones non éclairées jusqu’alors, telles que les abords des bâtiments, prendre en compte la notion de confort, au travers d’ambiances lumineuses agréables et accueillantes.

Une signalétique en couleur et en lumière
« C’est en suivant les propositions de réaménagements de l’Atelier de l’île que le projet s’est construit. Aux considérations urbaines et architecturales se sont ajoutées nos propres réflexions sur  le rôle que la lumière pouvait jouer pour apporter un certain réconfort avant de pénétrer dans les bâtiments eux-mêmes », précise Soizick Bihen. Ainsi, à l’extérieur même de l’hôpital, les arbres remarquables qui marquent l’entrée, un cèdre et un épicéa majestueux, bénéficient d’un éclairage réalisé par des encastrés aux iodures métalliques en 4 000 K, complété par des appareils à LED en 3 000 K. Par ailleurs, le site péchait singulièrement par manque de signalétique, rendant difficile l’orientation des automobilistes à l’intérieur de l’enceinte de l’hôpital. Pour y remédier, l’agence de graphisme Téra-création a conçu des numéros de bâtiment de 1,50 m à plus de 2 m de haut et dotés d’un code couleur qui permet d’identifier chaque bâtiment. Soizick Bihen a, là encore, pris le parti d’un éclairage à base d’encastrés aux iodures métalliques de 4 000 K. La conceptrice lumière a souhaité donner à l’ensemble du projet une note colorée et animée pour réveiller ces espaces qui demeuraient à la fois glauques et gris, tant en ce qui concerne l’aspect du bâtiment lui-même que les chaussées. Les escaliers intérieurs des bâtiments 1 et 3, par exemple, seront éclairés de l’intérieur, livrant à la nuit par transparence une lumière à changement chromatique doux et lent, de 21 h à minuit, et visible de loin. « L’utilisation de la couleur est venue d’une suggestion de la maîtrise d’œuvre ; le centre hospitalier est configuré comme une petite ville, mais sans ses attraits : tout y apparaissait terne, voire austère, avec ces masses grises architecturales qui se dressaient la nuit sans qu’il soit possible de les distinguer les unes des autres. »

Requalifier le passage central
Lorsqu’il pénètre dans l’hôpital, le visiteur, qu’il soit piéton ou automobiliste, emprunte un passage couvert, d’une trentaine de mètres, qui perce le premier bâtiment. Cette entrée ne bénéficiait que d’un éclairage de chaussée, laissant la plateforme centrale dans l’ombre. Tout un travail de requalification de ce passage a été mis en place au sein de discussions interdisciplinaires qui ont pris en compte la revalorisation urbaine, les modifications architecturales et l’éclairage. Les deux parois, de part et d’autre du passage central consacré aux piétons, ainsi que le sol, ont été transformés en écrans de projection.

©Soizick Bihen
©Soizick Bihen

En parallèle de la conception du projet, le CHRU lançait une campagne de photographie des soignants, employés et patients. « Lors de la présentation de la phase Pro, le CHU nous a proposé de travailler avec ces portraits en adéquation avec la politique de communication du CHRU, ce qui a permis aussi de valoriser des métiers et d’humaniser les murs gris et impersonnels du passage », précise Soizick Bihen.

Les portraits des soignants, avec leur nom et leur fonction, sont ainsi projetés sur les parois latérales. « Nous y avons associé des dessins d’inspiration scientifique évoquant un ensemble de neurones tantôt blancs, tantôt bleus, qui courent sur les murs. Toutes les images ont été obtenues au moyen de projecteurs LED à gobos de Martin Architectural, motifs que l’on retrouve au sol gravés dans le béton », ajoute la conceptrice lumière. Toujours en concertation avec la direction de la communication de l’hôpital, Soizick Bihen a ainsi créé plusieurs scénarios dont les séquences, qui se succèdent tout au long de la journée et de la nuit, utilisent ces visages et graphismes en fondu enchaîné.

© Soizick Bihen

Le cheminement piéton a quant à lui bénéficié d’un éclairage indirect et d’accentuation. Ainsi, la « dentelle » métallique du plafond central est éclairée par des réglettes LED d’une température de couleur chaude (3 000 K), disposées au-dessus des découpes en tôle perforée. La conceptrice a choisi de théâtraliser le cheminement piéton à proprement parler en installant au plafond des projecteurs LED à faisceau serré en 3 000 K qui ponctuent et animent le sol de taches de lumière. L’éclairage des deux chaussées de part et d’autre de la circulation piétonne devait être canalisé afin d’éviter des fuites de la lumière projetée : il a été réalisé à l’aide de luminaires LED de 4 000 K qui procurent une lumière douce et confortable.

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