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Recyclage : ESR devient ecosystem

Hervé Grimaud, directeur général adjoint d'ecosystem

Lumières – Pourquoi le changement de nom était-il nécessaire ?
Hervé Grimaud – ESR n’était que la raison sociale de la fusion d’Ecosystèmes et de Récylum, deux marques sur lesquelles nous avons continué à capitaliser le temps de choisir un nouveau nom. Pourquoi ne pas l’avoir fait dès le départ ? Nous voulions nous laisser le temps de repenser le projet d’entreprise. Les éco-organismes sont des structures relativement récentes et leur mission, telle qu’elle est imposée par la réglementation ou telle que la société lui donne un rôle à jouer, a évolué dans le temps. Nous avons donc voulu profiter de la fusion pour nous poser et réfléchir à ce qu’était cette mission. D’où le projet d’entreprise avec un seul nom évocateur de ce que représente notre rôle, plus lisible et plus visible : ecosystem.

Lumières – Cependant Récylum était très associé au recyclage des lampes et des luminaires dans l’esprit des professionnels…
H. G. – Au moment où la filière de recyclage des DEEE s’est lancée en 2005, les industriels concernés avaient dans un premier temps imaginé créer un seul éco-organisme qui se serait occupé de tous les DEEE. Cependant, la problématique de la collecte des lampes était tellement spécifique qu’elle justifiait qu’un éco-organisme lui soit dédié, en particulier à cause de la présence de mercure dans les lampes : or, le marché a évolué et les lampes à LED qui ne contiennent pas de mercure montent en puissance. Nous avons jugé qu’il était temps de penser consolidation pour apporter un service plus simple à l’ensemble des détenteurs de DEEE et nous permettre d’atteindre nos objectifs de collecte.

Lumières – Pourquoi « ecosystem » ?
H. G. – Il nous fallait un nom qui réponde à un cahier des charges précis, évocateur de notre mission d’éco-organisme. Nous avons soumis un certain nombre de noms à un panel de personnes qui ont commenté les différentes propositions et « ecosystem » a coché toutes les cases. Le terme est compris de la grande majorité des Français, il veut bien dire quelque chose proche de notre activité : la cohérence et l’équilibre du système, celui des ressources et de l’énergie, on y retrouve les notions d’écologie et d’économie, le descriptif d’une organisation qui donne confiance aux détenteurs. Les anciennes marques, tout comme les sites Internet, vont disparaître pour ne laisser la place qu’à un seul site : www.ecosystem.eco/fr

Lumières – Concrètement, comment le consommateur va-t-il identifier les nouveaux bacs de collecte ?
H. G. – Nous avons accéléré le remplacement des Lumibox des supérettes ; dans les supermarchés, les bacs métalliques font l’objet d’une opération
de maintenance et les étiquettes ecosystem ont été substituées à celles de Récylum ; les abris de collecte dans les déchetteries municipales, quant à eux, seront remplacés petit à petit.

Lumières – Est-ce que, au-delà du nouveau nom, ecosystem va se doter de nouvelles missions ?
H. G. – Notre mission connaît en effet une évolution : sous l’aspect réglementaire, et on le voit dans le cadre de la loi Économie circulaire [adoptée en première lecture au Sénat le 27 septembre 2019, ndr] qui demande aux éco-organismes de jouer un rôle dans la durée de vie des équipements, leur réparation, leur réutilisation… Quel rôle devons-nous vraiment jouer ? Nous ne sommes pas acteurs de la maintenance, mais comment pouvons-nous accompagner nos adhérents producteurs et leurs clients dans une extension de la durée de vie des produits ? On nous donne aussi un rôle d’accompagnement de l’écoconception. De plus, le recyclage perçu jusque-là comme un moyen de préservation des ressources a évolué ; aujourd’hui, il est plutôt vu comme la préservation de la santé au regard de tous les risques de pollution.

Lumières – C’est ce qui définit votre « raison d’être » ?
H. G. – Oui, et la volonté de tenir compte d’une disposition législative récente, le principe de « société à mission » qui peut se décliner en deux étapes : inscrire dans les statuts de l’entreprise une raison d’être, un rôle sociétal ; puis l’entreprise se donnera des objectifs au-delà des exigences réglementaires et mettra en place un organe de gouvernance dans lequel les parties prenantes indépendantes (collectivités territoriales, associations de consommateurs, etc.) viendront apprécier le respect de ces engagements, afin de devenir pleinement une société à mission.

Lumières – Vous lancez aujourd’hui des campagnes de communication, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
H. G. – Un spot télé spécifique aux lampes passe en ce moment sur les écrans. En parallèle, la tournée des « ampoules » a démarré en octobre avec la présence d’ampoules géantes et de taxis-ampoules dans neuf grandes villes : les citadins vont être sensibilisés aux bénéfices du recyclage et invités à passer à l’acte. Par ailleurs, nous avons mis en place une campagne transverse (qui concerne tous les produits pris en charge par ecosystem) avec cinq animateurs de télévision qui expliquent avec leurs mots et leurs propres expériences pourquoi il est urgent de bien recycler. Concernant les professionnels, nous poursuivons notre communication sur la collecte des luminaires, notamment via le projet Démoclès.

Isabelle ARNAUD: Rédactrice en chef de la revue Lumières
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