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Marie-Pierre Poinsard, KNX France : « Les intégrateurs doivent être force de proposition pour pousser les systèmes de gestion du bâtiment. »

Marie-Pierre Poinsard, intégratrice et représentante du Collège Intégrateurs KNX France.

Vous êtes représentante du Collège Intégrateurs KNX France. Pouvez-vous nous expliquer vos missions et vos objectifs ?
Marie-Pierre Poinsard –
L’association KNX France a créé son Collège Intégrateurs afin que les professionnels français certifiés KNX Advanced puissent participer activement au développement de KNX en France. Les missions des intégrateurs membres du Collège KNX France consistent à offrir un accompagnement et une garantie importante tout au long de la vie d’un projet ainsi que des services, pour que les bâtiments soient performants, durables et sûrs. En effet, ce n’est pas le produit en lui-même qui nous intéresse, mais les fonctionnalités qu’il propose. Notre objectif est également de faire le lien entre l’association KNX France et les intégrateurs pour échanger de bonnes pratiques à mettre en application.

Comment la profession d’intégrateur s’organise ?
M.-P. P. –
Nous sommes amenés à interagir dans tous les métiers du bâtiment : tant au niveau de la prescription, de la mise en œuvre, de l’installation qu’à la maintenance. Nous intervenons dans tous les cycles de vie du bâtiment. Notre profession est de plus en plus plébiscitée dans le tertiaire, pour mettre en œuvre de l’automatisation et de la gestion de l’énergie et répondre aux exigences et aux évolutions normatives.

Comment les dernières normes et exigences du bâtiment impactent-elles votre métier ?
M.-P. P. –
Le décret tertiaire, qui fixe l’obligation de résultat et le décret BACS qui prévoit les moyens pour y parvenir sont très impactants. Le décret BACS rend obligatoire l’installation d’une GTB dans les bâtiments tertiaires dont la puissance nominale des systèmes techniques excède les 70 kW. L’objectif est de mettre en commun les systèmes techniques pour réduire les coûts énergétiques. D’autant que le coût d’installation d’une GTB est marginal à l’échelle du bâtiment. Mais sans sanctions, le déploiement à grande échelle sera long, et la plupart des propriétaires de bâtiments vont s’y prendre sur le tard. L’augmentation des prix de l’énergie est un catalyseur d’investissements. Les clients sont de plus en plus sensibles à ces problématiques et cherchent des solutions pour contenir l’augmentation de leurs factures. Certains ne savent pas que des solutions techniques existent. Les intégrateurs doivent être force de proposition pour pousser les systèmes de gestion du bâtiment auprès de leurs clients. Le métier d’intégrateur contribue à la transition énergétique grâce à la réduction des consommations. Réduire les coûts énergétiques est impossible sans la mise en œuvre d’automatismes, qui permettent de concilier confort et performance, avec des réductions des consommations à la clé de 15 à 50 % selon l’état initial des bâtiments.

Constatez-vous une féminisation de ces métiers ?
M.-P. P. –
Effectivement, je constate que le métier se féminise, mais assez lentement. Nous sommes 3 femmes sur 40 au sein du Collège Intégrateurs. Côté électriciens, le mouvement est plus poussif. Le métier d’intégrateur est dans l’air du temps, très pourvoyeur d’emplois, ultra-varié, nécessite d’être méticuleux et il s’agit d’un véritable métier-passion. Nous avons parlé économies d’énergie, mais il intègre d’autres dimensions, à l’image du maintien à domicile, qui rend de l’autonomie aux personnes âgées ou en situation de handicap. J’ai eu l’occasion d’installer des systèmes très aboutis, notamment des solutions de contrôle vocal pour piloter la télévision, ouvrir les portes, allumer et éteindre l’éclairage… Il y a une véritable dimension de service à la personne dans ce métier.

Propos recueillis par Alexandre Arène

Filière 3e:
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