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Nouvelle industrie : la digitalisation au service de la compétitivité et de la durabilité, par Virginie Charles, déléguée Industrie, Gimelec

L’industrie se transforme et se modernise. Elle opère une mue indispensable combinant innovation, nouvelles normes environnementales et sociales et refonte profonde de son modèle pour ne pas compromettre les générations futures dans leurs besoins vitaux.

Même si, aujourd’hui, le rythme de déploiement des solutions technologiques n’est pas celui initialement prévu, ceci principalement dû au fait de l’obsolescence des infrastructures industrielles, des investissements de modernisation importants à réaliser ou du manque de compétences en interne, les entreprises ont bien pris conscience de l’enjeu incontournable de performance industrielle qui se dessine*. Par ailleurs, les orientations de réindustrialisation de la France, d’industrie verte et de souveraineté se sont largement immiscées dans le débat public, obligeant chacun à regarder différemment son engagement tant environnemental que sociétal.

L’industrie fait sa transition
Alors même que la maturité technologique poursuit son chemin au cœur de l’industrie française, nous pouvons progressivement constater que nous changeons d’horizon, passant de l’Industrie du Futur (concept miroir de l’Industrie 4.0 en France) à l’Industrie de demain. Une certaine forme d’urgence se fait ressentir sur les forts enjeux de (ré)industrialisation. La décarbonation, l’efficacité énergétique, le cycle de vie des produits, l’écoconception ont impulsé un autre rythme et un autre fonctionnement aux industriels. Désormais, l’implémentation de nouvelles technologies n’est plus une fin en soi ni seulement un indicateur de productivité. L’industrie se transforme et se modernise. Elle opère une mue indispensable combinant innovation, nouvelles normes environnementales et sociales, et, refonte profonde de son modèle pour ne pas compromettre les générations futures dans leurs besoins vitaux.

Digitalisation, compétitivité et durabilité
Pour le Comité Industrie du Gimelec regroupant une centaine d’entreprises concevant et déployant des technologies électriques et numériques dans les domaines de l’automatisme, de l’entraînement, de l’instrumentation et de l’IT-OT, cette « nouvelle industrie » repose sur 3 axes majeurs se complétant l’un l’autre : la digitalisation des process au service de la compétitivité et de la durabilité.

Notre feuille de route est d’ailleurs d’ores et déjà, axée sur les piliers fondamentaux « décarbonation des process industriels » et « réduction de l’empreinte environnementale des produits et des systèmes ». Pour répondre à ces exigences cruciales pour notre territoire et nos industries, nous orientons nos réflexions sur la connectivité avec des technologies d’automatisation comme l’intelligence artificielle industrielle, l’interopérabilité, la cybersécurité industrielle, ou encore la 5G industrielle, ouvrant la voie sur un autre pilier primordial : la « gouvernance de la data ».

L’innovation, pilier de la nouvelle industrie
Face à ces enjeux de transition vers une industrie décarbonée, d’innovation et de digitalisation au service de la compétitivité et de la souveraineté, il est nécessaire d’investir sur l’employabilité. Qui dit « nouvelle industrie », dit besoin de compétences adaptées. Il faut attirer des candidats en proposant un programme ambitieux de formations, comprenant de la montée en compétences, de la visibilité sur un avenir porteur de sens, de l’attractivité envers les métiers de l’industrie et, surtout, de l’inclusion. Pourquoi se priver d’une partie de la population, alors même que nos industriels n’arrivent pas à recruter actuellement ?

Cocréer une industrie durable, souhaitable, et valorisante pour notre nation, est un objectif honorable, que nous portons avec fierté.

* Source Baromètre de l’Industrie 4.0 Wavestone.

Retrouvez l’interview page 26 (J3e février 2024) :

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