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3 Questions à Gaël de la Rochère, président de Comeca

 

j3e – Renforcer votre présence à l’international pour assurer la croissance de Comeca, dont vous êtes devenu président, serait au cœur de votre stratégie…

Gaël de la Rochère – C’est l’axe fort de notre stratégie, en effet. Je voudrais rappeler que Comeca n’est pas, loin s’en faut, qu’un tableautier. Depuis près de 10 ans, le groupe s’est développé dans l’électronique de puissance, les automatismes industriels, le génie climatique et les équipements basse tension. Nos offres adressent aussi bien le marché français que les marchés internationaux, à l’exemple de Gemstart. Cette solution intelligente pour la gestion des installations et des tableaux de distribution électriques est aujourd’hui un standard dans l’industrie pétrolière et gazière. De la même manière, la marque Comeca EBT est devenue le nec plus ultra en matière d’équipements basse tension pour les secteurs industriels dont les exigences sont très élevées. Et nous avons Hazemeyer, notre autre fer de lance. Cette entreprise dispose de compétences et d’une renommée à l’international exceptionnelles, et nous entendons évidemment la maintenir parce qu’elle est un puissant vecteur de croissance. Notre groupe possède donc les armes et le potentiel pour réussir à l’export, qui sera de toute évidence l’investissement majeur de Comeca en 2013.

j3e – Quels sont vos objectifs ?

G. de la R. – Nous créons des filiales à Abu Dabi, pour couvrir la région du Moyen-Orient, en Malaisie (qui s’ajoute à la filiale existante en Indonésie) pour l’Asie, et en Australie. Notre filiale au Maroc, qui intervient en sous-traitance, verra ses activités se renforcer et se diversifier.

Deux cents de nos collaborateurs travaillent à l’international, dont 20 en management et technico-commercial. Nos équipes sont à pied d’œuvre et nous avons déjà de nombreuses commandes. Si l’on considère nos trois segments de marché cible (pétrole et gaz, production d’énergie et secteur minier), qui comptent un nombre bien identifié et limité de clients, cette force de vente est significative et nous permet d’envisager un déploiement rapide. Nous tablons sur une augmentation de 20 % de nos ventes d’ici à 2016. L’international devrait alors représenter 50 % de notre chiffre d’affaires global ; l’objectif étant d’atteindre un CA global de 180 M€, ce que réalisait Comeca avant la crise. Nous restons dans une vue raisonnable, avec un objectif atteignable.

 

j3e – L’international n’est pas votre seule arme pour y parvenir ?

G. de la R. – En effet. Nous allons continuer à développer notre activité tertiaire en France, par exemple dans le génie climatique où nous venons en complet support des grands installateurs pour la régulation et le contrôle des installations du point de vue énergétique.

Nos équipes travaillent par ailleurs au renouvellement de nos offres constructeurs. Il est clair que l’électronique et l’intelligence embarquée exigent de faire évoluer nos produits. Comment intégrer ces nouvelles fonctionnalités, rationaliser l’architecture des tableaux, optimiser leur ergonomie… Ces projets sont une priorité pour les deux prochaines années. La troisième priorité est l’investissement significatif que nous allons faire dans le domaine de la moyenne tension. Siemens a souhaité s’associer, par le biais d’un accord de licence, au projet initié par notre site de Chalon-sur-Saône. Cet accord porte sur l’intégration de cellules MT dans nos tableaux à travers une offre « packagée ». Que Siemens, un des leaders dans le domaine de la MT, se soit montré aussi volontariste dans ce projet est évidemment une reconnaissance de nos compétences. Cette montée en gamme est stratégique et devrait accélérer notre développement sur certains segments de marché, en particulier industriels.

Bien entendu, nous poursuivrons nos partenariats historiques avec Schneider Electric et Legrand en Basse Tension.

(1) Comeca Finance est la nouvelle entité qui détient le groupe Comeca. Joseph Francis, fondateur de l’entreprise en 1974, a cédé une grande partie de ses parts (80 % du capital) au fonds d’investissement de la famille de Didier Pineau-Valencienne. Aujourd’hui, le capital du groupe est détenu à environ 45 % par Malovat (structure d’investissement de la famille Pineau-Valencienne), 30 % par Joseph Francis et 25 % par Gaël de la Rochère et l’équipe de management à laquelle il est associé. Le groupe emploie plus de 1 100 personnes réparties sur près de 20 sites de production, en France et à l’étranger.

 

Filière 3e:
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