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3 questions à Jean-François Sol Dourdin, directeur du salon APS

 

Pour Jean-François Sol Dourdin, directeur d’APS, au-delà des évolutions technologiques qui seront présentées sur les stands ou lors des ateliers par les quelque 130 exposants attendus, cette édition 2013 devrait mettre particulièrement en relief un sujet très suivi par tous les acteurs de la sécurité : la refonte de la loi du 12 juillet 1983 avec un encadrement plus strict des pratiques en matière de vidéoprotection pour responsabiliser les acteurs du secteur.

j3e – À travers le salon APS, quelles tendances observez-vous dans le secteur de la vidéoprotection ?

Jean-François Sol Dourdin – Le marché de la sécurité est extrêmement dynamique par nature ; il y a des évolutions technologiques en permanence et cela se traduit, au niveau du salon APS, par un mouvement permanent d’entrants et de sortants. Nous voyons des développeurs ou des intégrateurs arriver sur ce marché pour proposer de nouveaux logiciels, pour développer une niche technique… Parallèlement, des entreprises disparaissent parce qu’elles n’ont pas su se positionner ou parce qu’il y a un phénomène de concentration lié à la convergence des technologies vers une offre globale vidéoprotection/anti-intrusion/contrôle d’accès. L’absence de barrière réglementaire à l’entrée favorise naturellement cette dynamique : n’importe qui aujourd’hui peut proposer ses services en matière de sécurité…

 

j3e – Pour autant, le marché semble se professionnaliser…

J.-F. S. D. – C’est vrai, sur le plan technologique comme au niveau des prestations.

La convergence des technologies, l’intégration des systèmes et des réseaux exigent des professionnels du domaine une technicité accrue, tout particulièrement de la part des installateurs, qui doivent absolument maîtriser ces notions s’ils veulent se maintenir sur ce marché. D’autant plus qu’on ne peut plus considérer l’installation d’un système de vidéoprotection sans prendre en compte sa maintenance. Le zéro défaut n’existe pas, en outre, les installations nécessitent des mises à jour ; la question du contrat de maintenance ne devrait même pas se poser. Entre le professionnel qui se contente d’installer un système et celui qui offre un suivi de l’installation en plus, il est fort possible que ce dernier soit gagnant.

La montée en compétence est donc indispensable, il y a d’ailleurs un développement important d’offres de formation, des labels ont été créés ; le besoin de se former est très marqué, c’est l’autre volet de cette professionnalisation.

Il s’agit de garantir la qualité de la prestation dans son ensemble mais aussi la qualité de l’entreprise avec laquelle on contracte, celle des opérateurs et des agents de surveillance.

La sécurité a longtemps souffert d’un modèle économique qui reposait sur le dumping et le moins-disant. Cela n’avait pas de sens.

 

j3e – La refonte de la loi du 12 juillet 1983 va bientôt changer la donne.

J.-F. S. D. – Cela va prendre du temps, mais en effet, c’est tout l’objectif. Cette réforme est depuis des années le cheval de bataille du Snes, de l’IFP, d’Agora… qui défendent aujourd’hui ce changement sous la houlette du Cnaps. Cette refonte de la loi de 1983 est nécessaire, et elle va bouleverser les conditions d’exercice des métiers de la sécurité. Certains professionnels s’en inquiètent car, dans cette réflexion sur la refonte de loi, on parle de formation et de certification qui toucheraient les directeurs d’entreprises de sécurité et peut-être même la direction des achats ! Si ce changement est nécessaire pour moraliser le secteur, il faut faire attention à ne pas aller trop loin ; ce qui importe est de responsabiliser les donneurs d’ordre et les offreurs car c’est bien leur volonté conjointe qui a permis cette tendance vers le moins-disant.

 

 

 

 

Filière 3e:
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