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Mesures, l’incontournable thermographie infrarouge

Destinées avant tout pour un usage militaire, les caméras thermiques font leur apparition dans l’industrie dans les années 60. Elles sont de suite destinées à la détection sans contact pour mesurer les problèmes d’échauffement mécaniques puis très vite électrique. Elles sont depuis devenues un outil de maintenance préventive indispensable. Mais le coût des caméras thermiques limitait leur usage aux grandes entreprises ou aux organismes de contrôle. Depuis peu des fabricants ont sorti des modèles à prix très accessibles donnant droit à de nouvelles applications pour l’installateur électrique et les particuliers. Mais il est nécessaire de se former pour savoir mesurer et interpréter les résultats.

Contrôle des installations électriques par thermographie infrarouge
Simple à utiliser, la caméra thermique infrarouge nous révèle les problèmes thermiques, notamment pour le bâtiment en matière d’isolation et de perméabilité à l’air. Dans le cas de l’électricité, son utilisation a pour objectif de déceler les échauffements anormaux et de détecter la perméabilité à l’air des prises installées (important pour les maisons BBC).

Thermographie Testo

L’électricité est une des premières causes d’incident. Pour les entreprises, un incendie peut avoir des conséquences économiques tragiques. La maintenance préventive des installations électriques doit permettre de prévenir ces risques, de garantir la sécurité des personnes et d’optimiser la productivité. Le décret du 14 novembre 1988 impose une vérification et un contrôle visuel des raccordements, des dispositifs de protection, de l’état des installations et de leur maintien dans le temps. Mais ce contrôle visuel ne détecte en aucun cas les échauffements notamment électriques. La thermographie est utilisée pour les contrôles qualité des lignes de production ou les inspections d’armoires électriques. Cette technologie permet de mettre en valeur des problèmes non visibles à l’œil nu, explique Alain Mignot pour Livingston.
La thermographie infrarouge permet la mesure de températures de surface et de déceler les anomalies et les échauffements anormaux (mauvaises connexions, surcharges, déséquilibre de phases, contacts défaillants, sous calibrage…) et de prévoir les éventuelles interventions. Les points chauds indiquent souvent l’existence de problèmes opérationnels, par exemple des pannes de raccords électriques, un mauvais alignement mécanique, une interruption dans l’isolation, une surchauffe de moteurs ou de composants. La thermographie permet ainsi de mettre en place des actions préventives qui éviteront l’arrêt intempestif d’une chaîne de production par exemple et les coûts qui en résulteront précise Alain Mignot. L’origine de ces échauffements peut être multiple : mauvais serrage, mauvais sertissage d’une cosse, équilibrage de la charge entre les phases ou bien encore vieillissement précoce du matériel type contacteurs, disjoncteurs, télérupteurs.
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Thermographie Fluke

Mesure des ponts thermiques
Dans le secteur du bâtiment, la thermographie infrarouge permet d’évaluer la qualité de l’isolation thermique d’une habitation et la présence de ponts thermiques dans d’une construction. Pour l’installateur électrique, disposer d’une caméra thermique s’avère utile pour mesurer la bonne mise en place des prises électriques et des ponts thermiques engendrés. Elle peut remplacer l’utilisation du détecteur métallique car elle révèle ce qui se cache derrière le mur (rail métallique, bois, plâtre humide…). Le nombre de construction BBC grandissant et l’arrivée des maisons à énergie positive en 2020, l’installateur électrique est certain de fournir une installation électrique aux normes plutôt que de devoir ré-intervenir dans le cas de perméabilité à l’air trop importante. Il justifié ses résultats auprès de l’organisme certificateur.

Comment prendre les mesures ?

Il faut d’abord faire un balayage systématique de l’ensemble de l’installation électrique en fonctionnement en charge normale pour avoir la température ambiante. Les anomalies sont localisées spatialement, un réglage des paramètres de l’objet (émissivité, ambiance…) permet le calcul direct de la température maximale observée et éventuellement la surchauffe. Un calcul complémentaire peut, dans le cas où le système n’est pas à sa charge normale, permettre

Alain Mignot
Inventory & Service Manager chez Linvingston
Livingston propose à la vente et à la location une gamme de caméras infrarouges pour les diagnostics des installations électriques et mécaniques, imagerie des installations de gaz, pour les applications médicales et vétérinaires et pour les applications en R&D.
Electricien+ – Vos ambitions européennes en location sont plus fortes depuis le rachat du groupe Microlease
Alain Mignot – De plus en plus de clients à travers le monde se rendent compte que définir leur stratégie de solutions d’approvisionnement comme la location ou l’achat de matériel d’occasion est un moyen beaucoup plus efficace que de procéder à un achat direct. Les clients sont aussi plus attentifs à la gestion de leurs inventaires respectifs. Cela se traduit par une demande grandissante auprès des fournisseurs de test & mesure, en particulier auprès des loueurs. La combinaison des deux entités Livingston et Microlease signifie que nous serons en mesure de répondre à ces besoins croissants chez tous les clients afin d’opérer des économies sur la gestion de leurs assets. Les capacités en terme de services et de produits des deux sociétés combinées offre de nouvelles perspectives. Il y a beaucoup de domaines complémentaires en termes de produits, de pays et de savoir-faire. Cela fait de nous la première société de location et de gestion d’inventaire en Europe.
E+ – Quelle gamme de services de location proposez-vous ?
AM – Nous proposons des services de location courte et moyenne durée à partir d’une semaine jusqu’à plusieurs mois mais aussi des solutions de financement sous forme de location-vente.
E+ – Vous distribuez également des produits pour détecter les câbles et tester les installations électriques
AM – Nous louons aussi des produits pour détecter les câbles enterrés ou pour tester les installations électriques (mesure de qualité du réseau, enregistreurs de données, mesureurs de terre…)

d’estimer la surchauffe ramenée à son fonctionnement normal. La surchauffe étant calculée, nous rapprochons celle-ci de la cinétique de dégradation et donc des degrés d’urgence : U1, U2, U3.Cette détermination est très importante car elle permet une véritable localisation dans le temps ; d’où une gestion aisée du traitement des anomalies. Un cliché dans l’infrarouge et une photo dans le visible mémorisent le défaut.

Tous les corps émettent des rayonnements que capte la caméra. La caméra infrarouge va enregistrer des points de luminance qui vont composer l’image thermique. Des algorithmes mathématiques vont les traduire en températures. Pour une mesure précise, il est préférable de pointer l’objet chaud dans une ambiance froide. Plus le différentiel entre les zones « froides » et « chaudes » est important, meilleurs seront les résultats obtenus. Pour que la mesure corresponde à la réalité, l’installateur doit les phénomènes thermodynamiques. Ainsi, si la prise de mesures dans l’armoire électrique est faite à la mise en route, la valeur est faussée. Idem le câble du plancher chauffant monte plus vite en température que la dalle béton dans laquelle il est coulé. La mesure devra être faite quelques heures après le début de chauffe.

Certification, habilitation et formation
Pour les modèles « entrée de gamme », cette formation est simplement de type « prise en main » chez les distributeurs en regroupant plusieurs clients. Mais les assurances demandent de plus en plus un contrôle des installations électriques. Pour le réaliser, l’installateur doit délivrer un certificat Q19. Celui-ci ne peut être délivré que par un professionnel qualifié APSAD, à l’issue d’un contrôle de l’installation électrique par thermographie infrarouge. Ce contrôle est une vérification des installations électriques par thermographie infrarouge. Le certificat Q19 est régi par la réglementation  APSAD D19, élaborée par la FFSA et le CNPP. Il établit un véritable cahier des charges pour la réalisation des contrôles d’installations électriques par thermographie Infrarouge. Il n’existe pas actuellement en France de formation diplômante et l’interprétation est très variable en fonction des secteurs d’activité. Il n’existe pas de formation indépendante et elles sont réalisées par les fabricants. Ainsi Testo dispose d’un centre de formations agréés qui permet un travail sur son propre travail quotidien sur un ou plusieurs jours, y compris pour les inspections électriques. De leur côté Flir, Testo, Chauvin Arnoux font de même et leur site internet respectif propose un prise en main et les principes de mesures.

Essai du Flir One
Electricien+ a eu le privilège de tester le premier Flir One de Flir Systems reçu en France.
Cet accessoire d’imagerie thermique transforme un iPhone 5/ 5s en véritable caméra thermique infrarouge. Après avoir téléchargé l’application sur l’App Store, il suffit de se laisser guider pour faire les mesures thermiques.
Prise en main
Il est extrêmement facile de mettre en place cet accessoire tant le produit est logique. Une coque se place d’abord sur l’iphone puis il suffit de clipser l’ensemble sur la caméra proprement dite.
Mesures
Déconcertant de facilité, Flir One permet de détecter les points chauds d’une installation. C’est un premier pas dans la mesure et c’est surtout le moyen pour l’installateur de connaitre son réel besoin, avant de passer à une caméra à 500€ comme la Flir TG165.
David Le Souder: Rédacteur en chef magazine Electricien+ en charge du développement de www.filière-3e.fr Dirigeant de l'agence de communication Mediaclass et responsable marketing opérationnel indépendant; Master marketing industriel. De 1998 à 2007 : responsable communication chez SICK AG De 2007 à 2009 : responsable communication chez Siemens Industry Automation and Drives Technology Depuis 2009 : responsable marketing opérationnel indépendant.
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