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Les chantiers verts : des engagements concrets pour limiter les nuisances sur les chantiers

Une réflexion sur l’environnement proche du chantier

La notion de « chantier vert » a d’abord été développée par le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), un service interministériel qui développe des programmes de recherche incitative et des actions d’expérimentations en matière de construction et d’urbanisme.

A la suite du sommet de la Terre de Rio de Janeiro de 1992, le PUCA a mené un programme d’expérimentation entre 1993 et 1996 avec l’association HQE sur la notion de « chantier vert ». A l’issue de ces expérimentations, le PUCA a défini quatre grands thèmes d’action pour les maîtres d’ouvrage qui souhaitent s’engager dans cette démarche : l’écoconstruction, l’éco-gestion, le confort et la santé.

La mise en place d’un chantier vert repose ainsi sur l’engagement du maître d’ouvrage à prendre en compte dans le cahier des charges l’environnement immédiat du projet dans toutes ses dimensions, en liant ainsi architecture, urbanisme et paysage. La limitation des nuisances auprès des riverains, des ouvriers travaillant sur le chantier et la préservation du milieu naturel sont les objectifs de cette démarche. Elle s’incarne dans des engagements concrets, inscrits dans le cahier des charges du projet, distinguant trois cibles d’importance égale : les flux entrants du chantier (le choix des engins et des matériels), le chantier lui-même (les techniques de construction, la gestion des déchets…) et les flux sortants du chantier (l’évacuation des déchets, les nuisances vis-à-vis des riverains…).

Le chantier vert : un avantage qualitatif

La notion de chantier vert s’est imposée comme une véritable méthodologie d’action pour les maîtres d’ouvrage. Elle comporte en effet plusieurs intérêts pour les différentes parties prenantes du projet :

  • Pour les maîtres d’œuvres, la mise en place d’un chantier vert permet d’améliorer la conception du projet à travers la mise en place d’une réflexion plus aboutie sur l’intégration des infrastructures dans leur environnement et sur leur qualité environnementale.
  • Pour les maîtres d’ouvrage, il s’agit de mieux répondre à la demande de leurs clients, en améliorant par exemple les aspects environnementaux ou encore la performance énergétique du projet.
  • Pour les riverains, la mise en place d’une démarche de chantier vert représente une diminution notable des nuisances liées au bruit, aux flux entrants sur le chantier (engins de chantier…) et aux flux sortants (pollutions, déchets…)

Des exemples de chantier vert

Plusieurs projets publics et privés ont adopté cette méthode dans leur conception. Le programme de logement social de la Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique « l’îlot à énergie positive » sur l’Île de Nantes (44) en donne un exemple documenté par la PUCA. La maîtrise d’ouvrage a opté pour cette démarche à partir d’un cahier de prescriptions environnementales et de développement durable, défini au début des travaux. Le déroulé du chantier a fait l’objet d’une attention particulière, en choisissant d’appliquer le référentiel HQE sur les choix intégrés des procédés et produits de construction et sur la qualité de l’air, et en adoptant des démarches de réduction des nuisances (notamment sonores) pour les riverains lors des travaux.

Certains maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage se sont également dotés de leur propre charte « Chantier vert », comme la société BNP Paribas Immobilier. Depuis la promulgation de la charte du groupe en 2005, tous les chantiers en promotion doivent respecter les engagements liés à la réduction de l’impact environnemental, à l’optimisation des déchets de chantier, et à l’information des riverains et du personnel de chantier.

Sur les sites de projets particulièrement sensibles au niveau environnemental, l’adoption d’une charte Chantier vert peut permettre de limiter les impacts sur le milieu naturel. Sur le chantier du projet de domaine Center Parcs à Roybon, une charte chantier vert comprenant plusieurs engagements concrets a été mise en place par le maître d’ouvrage : dates de travaux choisies en fonction des dates de reproduction de la faune, balisage des secteurs sensibles du site pour éviter la dégradation des sols, ou encore techniques de construction des cottages par l’assemblage de pièces préfabriquées et en ossature bois pour diminuer les nuisances sonores et les déchets du chantier.

Floriane Tron: Journaliste Filière-3e A travaillé au Figaro et chez Muze. Titulaire d'un double diplôme français espagnol en communication et publicité ainsi que d'un diplôme en relations presse.
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