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Iván Navarro au 104 (Paris) avec Planetarium

Iván Navarro Constellations 2019. © Bertrand Huet Tutti_Detail 1

 

Iván Navarro, né en 1972, à la veille du coup d’État de Pinochet au Chili, grandit pendant la dictature. En 1997, après un Bachelor of Fine Arts à l’Université Pontificale Catholique de Santiago, il s’installe à New York. Son œuvre, à l’esthétique minimaliste, exposée et représentée à l’international notamment par la galerie Templon, n’a de cesse d’interroger les mécaniques de pouvoir et d’enfermement à travers des jeux de lumière et d’optique, détournant les sources électriques du quotidien en des sculptures à forte charge critique. L’artiste utilise la lumière comme matériau de base, détournant des objets en sculptures électriques et transformant l’espace par des jeux d’optique. Au-delà de son aspect ludique, son œuvre est hantée par les questions de pouvoir, de contrôle et d’emprisonnement. Toujours présent en filigrane, le détournement de l’esthétique minimaliste devient le prétexte d’une subtile critique politique et sociale.

Avec Planetarium, Iván Navarro nous immerge dans une constellation de vidéos, sculptures et autres objets lumineux et sonores. Corps célestes et terrestres s’y confondent pour mieux appréhender les mécanismes de pouvoir à l’aune de nos obsessions métaphysiques, telles que l’identité et la mémoire.

« Lueur d’orientation des mages au cœur du désert ou réutilisées en emblème de fierté des drapeaux nationaux, les étoiles guident et accompagnent les hommes dans leurs questionnements depuis la nuit des temps », écrit Iván Navarro. Célèbre pour ses sculptures de néon et ses détournements d’objets jouant sur les illusions d’optique, l’artiste chilien pour cette exposition met en scène et en réseau des vidéos, sculptures, objets lumineux et sonores comme autant de planètes. Inspirée par le documentaire La Nostalgia De La Luz de Patricio Guzmán, Planetarium réfléchit sur les mécanismes du pouvoir, en regard d’énigmes métaphysiques telles que l’histoire, l’identité et la mémoire collective. En superposant les couches temporelles et physiques, l’artiste joue des correspondances entre corps célestes et corps terrestres pour confondre un « terrorisme politique » toujours en cours.

Ivàn NAVARRO
Shrapnel V  2020
LED, peinture sur verre, bois, miroir sablé, miroir sans tain et électricité
121.90 x 121.90 x 15.34

Iván Navarro. Shrapnel ©Courtesy Templon. Paris – Brussels

 

Ivàn NAVARRO
Sediments 2018
Néon, boîte en cerisier, miroir, miroir sans tain et électricité
129.50 x 191.80 x 29.20 cm

Iván Navarro. Sediments ©Courtesy Templon Paris – Brussels Frank Jankowski

 

Iván Navarro. Traffic light; ©Courtesy Templon Paris – Brussels. Photo Frank Vinken

Ivàn NAVARRO
Traffic 2015
Feux de signalisation et électricité
550 x 550 cm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Iván Navarro. Homeless Lamp, The Juice Sucker ©Courtesy Templon Paris – Brussels.

Ivàn NAVARRO
Homeless Lamp, The Juice Sucker, 2004-2005
Tubes fluos, métal, roues, câbles électriques, électricité d’un réverbère et vidéo
102 x 132 x 76 cm

 

 

 

 

 

Pour la première fois, Iván Navarro, qui a tant joué de la frontière entre design, architecture et sculpture, s’empare du pinceau. A l’intérieur des miroirs sans tain, il a gravé puis peint, dans une gestuelle répétée, les milliers de touches de couleur vive qui métamorphosent la lumière des LED en explosions ou phénomènes célestes. Cathartique, cette pratique relève chez l’artiste d’une interrogation sur le couple moderne homme-machine. A l’objet, au miroir d’apparence industrielle, il oppose l’arbitraire de la main, l’unicité de la touche et la fragilité de l’être.

Galerie Templon – du 30 janvier au 27 mars 2021
30 rue Beaubourg 75003 Paris
01 42 72 14 10
Mardi-samedi : de 10h à 19h

Isabelle ARNAUD: Rédactrice en chef de la revue Lumières
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