Les femmes ambassadrices du développement économique

Livoarsoa, responsable de la commission du village d’Ambohimalaza. ©Électriciens sans frontières

Pour répondre au besoin de développement des zones rurales, où l’accès très limité à l’énergie a un impact direct sur les activités quotidiennes et l’émancipation des femmes, Électriciens sans frontières a créé « Café Lumière ». Cette plateforme énergétique multiservice alimentée principalement par l’énergie solaire permettra de développer à la fois des services marchands (froid, transformation agroalimentaire, artisanat, etc.) et des services individuels (charge de téléphone, bureautique, éclairage). Elle assurera aussi l’alimentation électrique des services publics (mairie, écoles, centre de santé) bénéficiant à toute la population et aidera à atteindre les objectifs du développement durable.

À Madagascar, l’ONG implantera des Cafés Lumière dans six villages ruraux du Vakinankaratra. Les bénéficiaires seront tout particulièrement les femmes, actrices économiques et utilisatrices privilégiées des centres de santé.

« Pour promouvoir l’accès de toutes et de tous aux énergies propres, il faut écouter les femmes et miser sur leurs initiatives ! », estime Hervé Gouyet, président d’Électriciens sans frontières.

Trois futures bénéficiaires de Café Lumière à Madagascar nous racontent leur quotidien et l’impact que cette plateforme aura sur leur vie personnelle et professionnelle.

Manatsoa a 49 ans, elle est épicière dans le village d’Ambatonikolahy : « Chaque famille du village est concernée par le stockage au frais des denrées alimentaires. Avec l’arrivée de l’électricité, je pourrai conserver les aliments au sein de mon épicerie et, surtout, je pourrai changer ma façon de cuisiner. Je cuisine au charbon et au bois de chauffe, mais cela génère beaucoup de fumée, et je sais que ce n’est pas bon pour ma famille. J’ai toujours vécu ainsi, mais l’arrivée d’un Café Lumière me rassure. L’électricité, que ce soit à l’école ou à la maison, aidera mes petits-enfants à réussir leurs études. Ils pourront partir habiter en ville où la vie est certainement plus simple. J’espère qu’ils n’oublieront pas de venir me voir de temps en temps (rires) ! »

Livoarsoa a 35 ans, elle est responsable de la commission du village d’Ambohimalaza. Pour elle, Café Lumière représente un avenir meilleur. Avec l’arrivée de l’électricité, elle aimerait devenir « vaccinateur villageois ». « Cela nécessite un peu de matériel comme une glacière dans laquelle je pourrai conserver des vaccins pour l’élevage. » Si ses sept enfants font leurs devoirs grâce à une lampe alimentée par un petit panneau solaire qu’elle a pu acheter, elle doit encore cuisiner tout son stock de nourriture chaque jour, faute de pouvoir le conserver au frais. « Café Lumière est un projet qui va être bénéfique pour tout le village. En plus de la lumière dans l’école ou le centre de santé, cela va générer de l’emploi et de l’activité. »

C’est dans le même village que vivent Hortense et son fils, qui doit utiliser une lampe à pétrole pour faire ses devoirs. Café Lumière lui permettra de se servir des lampes solaires et ainsi d’éviter des problèmes de santé dus à la combustion du pétrole.

Hortense a 22 ans, elle est fabricante de yaourts et éleveuse de poules. « L’énergie permettra de meilleures conditions d’éducation pour mon fils, qui pourra poursuivre ses études jusqu’à l’université. En plus, je produirai et stockerai cinq fois plus de yaourts en achetant un réfrigérateur pour les conserver au frais et les vendre sur le marché ! »

La population (d’environ 20 000 personnes) aura accès à des services énergétiques modernes. Cela induira la création et l’essor d’activités économiques viables portées par des femmes, les conditions de vie des villageois s’amélioreront.

Qui sait ? La personne formée pour gérer le Café Lumière sera peut-être une électricienne…

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