Portrait – Électricien3e n°39

Bruno Cloarec a fondé son entreprise de domotique Home Touch en 2009. Installé à Saint-Nazaire, il fait fréquemment la navette avec Paris pour aller à la rencontre de nouveaux clients. Cet homme aux multiples casquettes maîtrise autant le métier d’intégrateur que celui de domoticien. Il nous livre son expérience et sa vision du métier.

Un professionnel aux multiples casquettes

Ce Breton de 50 ans né en Normandie nous reçoit dans un des deux show-rooms de la marque Protis, un magasin de meubles contemporains haut de gamme qui lui concède un espace pour capter la clientèle. La rencontre avec l’enseigne s’est faite par hasard alors qu’il démarre son affaire dans la domotique. « Nos deux sociétés étaient sur un projet commandé par une banque bretonne. Si ce chantier s’est fait sans nous, je leur ai présenté ma société et proposé d’installer mon matériel dans leur boutique. Le courant est bien passé et depuis nous évoluons dans une relation basée sur le respect et la fidélité. » Force est de constater que les solutions proposées par Bruno Cloarec s’intègrent à merveille dans l’univers design de la marque et lui permettent sans nul doute d’accéder à une clientèle fortunée, comme c’est encore trop souvent le cas en matière de domotique. Pourtant l’homme d’affaires, qui a débuté sa carrière comme intégrateur vidéo et sonorisation dans le secteur des collectivités locales et des entreprises, est confiant : « Je suis optimiste, tout est à faire. Le marché va grandir, c’est inéluctable. »
D’abord technicien, Bruno Cloarec s’intéresse très vite au côté commercial qu’il ne quittera plus. « Ces deux aspects sont intimement liés. Nous vendons des produits techniques très évolués ; pour bien les vendre, il faut les maîtriser. »
L’homme d’affaires, qui a été amené à travailler aux quatre coins de France, attache une certaine importance à la mobilité et à l’expérience qui en découle. « Je me suis toujours fixé de ne pas rester trop longtemps dans une même société. » De fait, il se décrit comme un homme « touche à tout » : commerce, industrie, administration et aujourd’hui grand public. Pourtant, à l’époque, cette cible n’était pas au centre de ses préoccupations. En 2008, alors qu’il est employé dans une société qui évolue dans l’univers de la croisière et du yachting, il entre- tient des relations avec une clientèle aisée qui s’intéresse à la domotique. Il quitte la société la même année et développe une activité domotique dans le résidentiel tout en continuant à exercer dans le secteur professionnel qu’il connaît bien. Convaincu qu’il est plus facile de vendre en recréant un environnement, le domoticien exploite deux sites complémentaires, l’un axé sur le résidentiel et l’autre sur la bureautique, situés stratégiquement dans les beaux quartiers de Paris. « La vitrine Internet est un outil indispensable, mais avec des retours peu satisfaisants. Internet sert à attirer le client. À nous, professionnels, de faire le reste. »

S’il existe bel et bien un marché, celui-ci est aujourd’hui considérablement en retard par rapport à nos voisins européens. « Les Français ont peur de ne pas maîtriser la technicité et ont des inquiétudes quant à la fiabilité du matériel. Notre métier consiste à effacer ces craintes. » Le professionnel se dit aussi agacé par le manque d’implication des architectes : « Ils sont très en retard sur les solutions domotiques, qu’ils n’intègrent pas aux constructions. Sans leur concours, la domotique ne pourra progresser. »

L’homme qui décrit sa fonction comme un métier d’écoute et de conseil se dit optimiste, mais souligne l’intérêt de la profes- sion à s’organiser. « Je préfère travailler avec des confrères qu’avec des concurrents. »

Emilie Rullier

 

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