
Guy Geoffroy
Président de l’association les Éco Maires, député-maire de Combs-la-Ville (77)
L’Association Les Eco Maires réunit depuis 1989 les maires et des élus impliqués et fédère des territoires qui se donnent pour mission de valoriser et de travailler davantage au service de la protection de l’environnement et du développement durable. Parmi ses objectifs : faire du développement durable dans une période de sobriété économique, accompagner son administration dans les besoins
des habitants de demain, réussir la transition énergétique. Son président, Guy Geoffroy, commente les enjeux liés à l’éclairage public dans ce contexte.
Quelles priorités les municipalités doivent-elles donner, selon vous, à leurs installations d’éclairage public ?
L’éclairage public représente 40 à 50 % de la facture d’électricité des communes. Il semble évident, voire urgent, de rénover notre parc. Il faut savoir que les retours sur investissement sont de plus en plus courts et qu’une mise à niveau des installations peut conduire à réaliser jusqu’à 40 % d’économies. Mais d’autres exigences doivent être prises en compte, notamment la fiabilité de l’éclairage et la sécurité des habitants. La conjonction de ces trois facteurs se trouve au cœur de la stratégie des collectivités.
Pourtant, de nombreuses communes n’hésitent pas à éteindre pour réduire la facture…
Il semble que ce soit de moins en moins le cas pour deux raisons essentielles : d’une part, les riverains éprouvent un sentiment d’insécurité lorsque tout est éteint, et, d’autre part, les économies ainsi obtenues ne reposent que sur les seules consommations, puisque l’abonnement reste le même. Certains maires peuvent être tentés d’éteindre au nom du développement durable et pour lutter contre la pollution lumineuse et préserver la biodiversité. Mais cela repousse encore le moment de renouveler le matériel et prolonge d’autant sa vétusté. Il peut être judicieux de proposer une extinction partielle, ou une baisse de puissance ou encore de faire appel à la gradation et la détection. Ces outils sont disponibles et permettent de répondre à la double exigence d’économiser et de lutter contre la montée du sentiment d’insécurité.
Quels sont leviers qui selon vous peuvent inciter les communes à rénover l’éclairage public ?
Il faut partir d’un bon diagnostic, d’un raisonnement en coût global et tenir compte de l’impact sur le développement durable. Les services techniques des villes ou bureaux d’études associés doivent tenir compte de chaque zone à éclairer, des fl des saisons pour les durées d’allumage, des travaux à réaliser sur le câblage. Ces études sont déterminantes pour ajuster le diagnostic et donc la rénovation. Les contraintes budgétaires imposent aux municipalités de faire des choix et le calcul du retour sur investissement conditionne le mode opératoire qu’il faudra mettre en œuvre. Si la LED suppose un investissement de départ plus important, elle apporte des réponses efficaces en termes de consommation, de possibilités de gestion et de durée de vie, mais ce n’est pas pour autant une solution universelle.
Vous-même, à Combs-la-Ville, dont vous êtes le maire, vous avez entamé une vaste opération de rénovation ?
Nous avons fait le constat, il y a une dizaine d’années, que notre éclairage datait de quarante ans et qu’il existait une grande dichotomie entre les quartiers anciens et les nouveaux. Aujourd’hui, nous avons rénové la moitié des installations d’éclairage public. Nous mettons en œuvre des mâts moins hauts, des puissances plus faibles, des luminaires capables de diriger la lumière et d’éviter le flux perdu vers le ciel, voire à l’intérieur des maisons. Nous faisons appel à une gestion plus fine et à la gradation. Une telle démarche suppose un bon diagnostic de départ afin d’ajuster au mieux la rénovation aux objectifs et de bénéficier d’un temps de retour sur investissement assez court. Avec l’arrêt de la mise sur le marché des ballons fluos la rénovation du parc d’éclairage public va devenir urgente et l’utilisation de sources efficaces une nécessité.