PDG d’Alliance Group, qu’elle a fondé en 2001, Sophie Baron dirige son entreprise de construction de maisons individuelles avec trois maîtres- mots : le Respect, la Rigueur et la Réussite. Véritable ADN du groupe, cette philosophie des 3R, conjuguée à sa passion et à sa combativité, a valu à Sophie Baron d’être élue Femme de l’Économie en 2013 et de remporter en décembre 2015 la médaille d’or du challenge UMF avec son concept-house Plug&Live.
Il faut de l’audace lorsque l’on est une femme pour créer son entreprise, qui plus est, dès 2001 et dans un secteur masculin, celui de la construction. Depuis quinze ans, Sophie Baron démontre qu’une femme peut réussir et s’imposer dans un milieu exclusivement masculin. Pour elle, il ne s’agit pas de revendiquer une égalité, mais de faire valoir une complémentarité.
« Dans la société dans laquelle nous vivons, l’équilibre hommes/femmes est souvent précaire, et le plus souvent au détriment de ces dernières. On parle souvent d’égalité et de parité, je préfère parler de complémentarité. Nous avons tous un côté masculin et un côté féminin, nous devons juste savoir les utiliser à bon escient, au bon moment. En tant que femme, je pense que nous devons garder notre féminité, sans essayer de ressembler à des hommes, notamment dans nos modes de management : nous sommes différents, et ce sont ces différences qui enrichissent l’entreprise du fait de leur complémentarité. »
À compétences égales, être une femme peut même apporter un supplément d’âme à une entreprise. Avec une plus grande aptitude à accepter l’émotion dans leurs relations aux autres, les femmes sont naturellement plus empathiques et intuitives.
« L’acceptation des émotions permet souvent de ressentir des situations avant même de les avoir complètement étudiées et contribue à une meilleure écoute des femmes dirigeantes vis à vis de leurs collaborateurs, une écoute active et non-directive, permettant à chacun de s’exprimer en confiance. D’ailleurs, lorsqu’une entreprise doit garder le cap même par temps de tempête, la «rondeur» et la capacité relationnelle d’une femme est souvent un atout majeur dans son aptitude à expliquer et faire appliquer des décisions tout en suscitant l’adhésion de ses collaborateurs. »
« Il faut oser entreprendre.»
Ainsi, malgré un marché en baisse de 60% depuis quelques années, Sophie Baron, optimiste, positive et réaliste, reste fidèle à ses valeurs éthiques et à sa vision ambitieuse et avant-gardiste pour gérer son entreprise, dont la note Banque de France passée à 4+ en janvier 2016 frôle désormais l’excellence. Pour transmettre sa vision de l’entreprenariat, Sophie Baron s’engage en participant régulièrement à des forums dans des écoles ou dernière- ment en prenant la parole dans un film sur l’apprentissage à destination des jeunes. Son message : « Il faut OSER ENTREPRENDRE ! Oser avoir des rêves, être déterminé pour les atteindre, analyser les épreuves de la vie de façon positive pour grandir et progresser… »
Après un BTS en comptabilité gestion, Sophie Baron débute sa carrière au Crédit Immobilier en tant que conseiller dans la renégociation des prêts puis conseiller en prêt immobilier. Très vite, l’envie de créer son entreprise se dessine. Elle décide donc de changer de poste, au sein du même groupe, pour explorer la vente de maison individuelle. Encouragée par ses excellents résultats, Sophie Baron se lance dans l’aventure entrepreneuriale. « Bien que ma famille soit étrangère au monde de l’entreprise, j’ai très vite acquis le sens des responsabilités, doublé d’une rage de réussir. Persuadée de la viabilité de mon projet, j’ai démissionné, vendu mon appartement et investi toutes mes économies dans cette aventure. » En 2001, Sophie Baron a 30 ans, elle donne naissance à son premier fils et fonde Alliance Construction. Aujourd’hui, maman de deux garçons, elle dirige un groupe de 75 personnes et 14 agences sur 4 départements (44, 49, 85 et 79) avec une réelle stratégie de développement à long terme.
7,7% de femmes dirigeantes dans la construction
Les femmes représentent 48% de la population active et seulement 14% des dirigeants d’entreprise (KPMG, juin 2015). Le plus souvent, elles dirigent des entreprises de moins de 20 salariés dans des secteurs traditionnellement féminins, le social (22,4%) ou les services aux particuliers (18,6%). Au contraire, l’énergie, les biens d’équipement et la construction (7,7%), sont les secteurs où les femmes entreprennent le moins.