
En parallèle du congrès PLDC, qui se tiendra à Paris du 1er au 4 novembre, et dans le cadre de la PLDW (Professional Lighting Design Week), les organisateurs ont souhaité ouvrir à un public plus large une exposition sur le futur de la lumière des villes. Trois showrooms parisiens, Erco, Fagerhult et Zumtobel, accueilleront cet événement qui présentera le fruit des réflexions de huit agences de concepteurs lumière du monde entier et des 10 lauréats de la compétition internationale lancée en mai dernier sur ce même thème. Roger Narboni en est le commissaire.

commissaire de l’exposition « Le Futur de la lumière urbaine »,
assisté de Floriane Deléglise, architecte HMONP et conceptrice lumière.© IA
Pourquoi avoir choisi 2053 comme date pour cette exposition visionnaire ?
Roger Narboni – Il s’agit juste d’un clin d’œil : j’aurai 100 ans en 2053, donc dans trente-six ans ! J’ai effectué des recherches sur les espaces publics de 1981, et n’ai rien trouvé en matière de mise en lumière urbaine ! Tout était fonctionnel à l’époque. Nous avons parcouru un chemin incroyable depuis, ce qui m’a donné l’envie de nous projeter et de demander à des concepteurs lumière venus du monde entier d’imaginer le paysage urbain nocturne du futur. De plus, une des quatre sessions de conférences de PLDC est consacrée à la ville 4.0 ; il nous a paru intéressant de faire le lien avec l’exposition. J’ai choisi ces huit agences de conception lumière en fonction de leur expérience, de leur approche, de leur innovation en ce domaine et de ma propre sensibilité.
Sous quelle forme les thèmes seront-ils présentés ?
Sans dévoiler le détail de la scénographie, nous avons demandé à chaque agence de nous soumettre des visuels, il peut s’agir de vidéos, de dessins, d’images de synthèse, de réalité virtuelle, etc., qui seront proposés au niveau du regard de l’usager, sans montrer les façades ou les architectures du futur qui ne seront que suggérées…
L’exposition se veut ludique, créative et bien sûr, imaginative, pour laisser une belle part au rêve. Quels sont les thèmes abordés ?
Nous avons sélectionné six sujets qui, selon moi, composent, le paysage urbain et font l’objet de développements importants dans la mise en lumière de nos cités.
– Ambiances lumineuses piétonnes : imaginons les mutations de la ville et qu’il n’existe plus de frontières entre la chaussée et les trottoirs ; comment proposer des espaces sensoriels aux citadins, des zones de pause, des dilatations ?

– Biorythmes, bien-être, neurosciences en relation avec l’espace public : la lumière urbaine s’adapte automatiquement aux temps de la nuit afin d’entrer en résonance avec les biorythmes des usagers. Les lumières évoluent en fonction des lieux, de leur fréquentation et des usages pour apporter confort et bien-être aux citadins, par exemple au travers de cocons lumineux qui offrent des fonctions de luminothérapie et de chromothérapie.

– Architectures lumineuses, matériaux lumineux : et si, à la notion « d’éclairage public », de candélabres, on substituait celle de matériaux lumineux ? Les façades, les revêtements de sol se transforment en émetteurs de lumière, les luminaires en écrans LED.
– Bioluminescence : avec l’émergence de la nature en ville, les parois végétalisées sont colonisées par des plantes et des animaux bioluminescents, tandis que des systèmes d’éclairage biologique s’intègrent directement dans des aménagements paysagers et aquatiques.
– Obscurité, trame noire : une ceinture noire délimite les villes la nuit afin de créer des archipels lumineux isolés, tandis que, au coeur de la cité, des espaces obscurs invitent les usagers à se ressourcer ou tout simplement à contempler le ciel nocturne.
– Lumières autonomes, vêtements lumineux, drones : des lucioles autonomes portatives, programmables et rechargeables, en sustentation, éclairent le paysage urbain et créent des ambiances lumineuses personnalisées en fonction des besoins et des situations nocturnes. Les citadins sont eux-mêmes porteurs d’objets ou de vêtements lumineux qui leur offrent une mobilité nocturne autonome tout en les rendant visibles dans l’espace public. Les monuments historiques sont illuminés par des drones accompagnant les visiteurs, qui chorégraphient ainsi eux-mêmes les illuminations souhaitées.

En même temps, vous avez lancé avec PLDC une compétition internationale. Quel était le sujet du concours ?
Nous avons demandé à des étudiants, architectes, paysagistes, concepteurs lumière du monde entier de réfléchir à ce que sera la lumière urbaine dans dix ans. Dix projets nominés seront présentés dans l’exposition et parmi eux, trois lauréats seront récompensés et primés lors de la cérémonie de gala de clôture de PLDC. L’objectif est de faire rêver le grand public, mais aussi de faire participer de jeunes professionnels à cette aventure. Et tout cela sera présenté dans des ambiances lumineuses colorées et sonores créées spécialement dans les trois showrooms pour plonger les visiteurs dans quelque chose d’étonnant, d’attractif, de futuriste !
8 agences de conception lumière invitées : Arup (Angleterre), Concepto (France), LEA (France), Licht Raum Stadt (Allemagne), Light Design Collective (Espagne), LPA (Japon), Agence ON (France), Speirs + Major (Angleterre).
10 lauréats de la compétition internationale sur le futur de la lumière urbaine : 4TZ (Autriche), ZZZX-THU (Chine), LiDS lighting design studio (Russie), RAD architects (Pays-Bas), UrbanSenses (Pays-Bas), LAB.1 (Turquie), SmithGroupJJR (Etats-Unis).
Production : VIA Verlag.
Conservateur de l’exposition : Roger Narboni, concepteur lumière, assisté par Floriane Deléglise, architecte HMONP et conceptrice lumière.
Création sonore par : Nicolas Narboni.
Sponsors : Erco, Fagerhult et Zumtobel
Exposition
Du lundi 30 octobre au samedi 4 novembre 2017
De 10 h 00 à 20 h 00
Showrooms :
Erco : 6 bis, rue des Saints-Pères, 75006 Paris
Fagerhult : 10, rue Chaptal, 75009 Paris
Zumtobel : 10, rue d’Uzès, 75002 Paris