Louvre Abu Dhabi

© Louvre Abu Dhabi. Photographe Mohamed Somji, Maîtrise d’ouvrage : TDIC (Tourism Development & Investment Company) – Architecte : Ateliers Jean Nouvel, Jean Nouvel, Hala Wardé, Anna Ugolini, Jean-François Bourdet, Athina Faraut, Damien Faraut – Muséographie : Jean Nouvel, Renaud Piérard – Assistance à maîtrise d’œuvre pour l'Agence France-Muséums : Laurent Escaffre, Ingélux – Conception lumière : 8'18" - Rémy Cimadevilla, Georges Berne, Loris Tretout, David Charetier, Julien Caquineau – Matériel d’éclairage : Artemide, Bega, DGA, Erco, Firalux, KKDC, LED Linear, Lucibel, Luxiona- Troll, Prolicht, Zumtobel – Installateur : ASO / DSS - Neofytos Avraamides
© Louvre Abu Dhabi. Photographe Mohamed Somji, Maîtrise d’ouvrage : TDIC (Tourism Development & Investment Company) – Architecte : Ateliers Jean Nouvel, Jean Nouvel, Hala Wardé, Anna Ugolini, Jean-François Bourdet, Athina Faraut, Damien Faraut – Muséographie : Jean Nouvel, Renaud Piérard – Assistance à maîtrise d’œuvre pour l'Agence France-Muséums : Laurent Escaffre, Ingélux – Conception lumière : 8'18" - Rémy Cimadevilla, Georges Berne, Loris Tretout, David Charetier, Julien Caquineau – Matériel d’éclairage : Artemide, Bega, DGA, Erco, Firalux, KKDC, LED Linear, Lucibel, Luxiona- Troll, Prolicht, Zumtobel – Installateur : ASO / DSS - Neofytos Avraamides

« Le Louvre Abu Dhabi veut créer un monde accueillant, associant dans la sérénité les lumières et les ombres, les reflets et les calmes. Il veut appartenir à un pays, à son histoire, à sa géographie sans en être la traduction plate, le pléonasme qui signifie l’ennui et la convention. Il est inhabituel de trouver dans la mer un archipel construit. Il n’est pas fréquent qu’il soit protégé par un parasol qui crée une pluie de lumières. C’est un projet basé sur un signe majeur de l’architecture arabe : la coupole. Mais ici, la coupole est une proposition moderne par le décalage qu’elle affiche avec la tradition. Double coupole de 180 mètres de diamètre, plate, géométrie radiante parfaite, perforée dans une matière tissée plus aléatoire, créant une ombre ponctuée d’éclats de soleil. La coupole luit sous le soleil d’Abu Dhabi. La nuit, le paysage protégé est une oasis de lumière sous un dôme constellé. Le Louvre Abu Dhabi devient ainsi le but d’une promenade urbaine, jardin sur la côte, havre de fraîcheur, abri de lumière le jour et le soir, son esthétique se veut en accord avec sa fonction de sanctuaire des œuvres d’art les plus précieuses. » Jean Nouvel

Né d’un accord intergouvernemental signé en 2007 entre les Émirats arabes unis et la France, le Louvre Abu Dhabi est le premier musée universel du monde arabe. Liant Abu Dhabi avec le nom du Louvre, ce musée présente des œuvres d’intérêt historique, culturel et sociologique, anciennes et contemporaines, provenant du monde entier. L’accord engage douze établissements publics culturels français réunis au sein de l’Agence France-Muséums. Jean Nouvel s’est laissé guider par la dimension exceptionnelle du site de Saadiyat : une île lagunaire, vierge, entre le sable et la mer, entre ombre et lumière. La « cité musée » du Louvre Abu Dhabi s’étend sur presque 64 000 m², dont 6 000 m² consacrés aux collections permanentes et 2 000 m² aux expositions temporaires.

Louvre Abu Dhabi. Rain of light © Louvre Abu Dhabi. Photographe Roland Halbebe
Louvre Abu Dhabi. Rain of light
© Louvre Abu Dhabi.
Photographe Roland Halbe

Une oasis de lumière sous un dôme constellé
Jean Nouvel donne le ton : « Double coupole plate, à géométrie radiante parfaite, perforée dans une matière tissée plus aléatoire, ombre ponctuée d’éclats de soleil, le dôme luit sous le soleil d’Abu Dhabi. La nuit, le paysage protégé est une oasis de lumière sous un dôme constellé. » Cette coupole de 5 m de hauteur, conçue pour à la fois laisser passer la lumière du jour et protéger le bâtiment des rayons ardents du soleil oriental, coiffe les deux tiers de la ville-musée. Posée sur quatre points d’appui, elle revêt des proportions planes et, animée par une trame aléatoire de perforations géométriques inspirée du moucharabieh, elle tempère les salles et les modules du musée, jouant subtilement avec ombre et lumière, fraîcheur et chaleur. La nuit, le site apparaît en négatif : une oasis de lumière sous un dôme constellé.
Cette constellation, comme tout le projet d’éclairage du musée, on la doit à l’équipe française de l’agence de conception lumière 8’18’’. La légendaire complicité de l’architecte et du concepteur lumière plasticien Georges Berne a opéré une fois de plus, au sein de cette titanesque étude conduite pendant dix ans, par Rémy Cimadevilla, désormais cogérant (avec François Migeon) de l’agence. « Nous avons initié la mise en lumière du dôme en collaboration avec Yann Kersalé, explique Rémy Cimadevilla. Nous cherchions à l’animer d’un scintillement de milliers d’éclats à la nuit tombée. Nous avons choisi des appareils linéaires étanches (Zumtobel), équipés chacun de deux tubes fluorescents T5 de 5 000 K et 3 000 K. Ils sont placés régulièrement sur les contreventements de la structure du dôme (voir schéma) de façon à les rendre totalement invisibles aux visiteurs. »

© 8'18''. Rémy Cimadevilla
© 8’18 ». Rémy Cimadevilla
Au total, 4 500 luminaires, équipés chacun de deux tubes T5 de 1,50 m, ont été positionnés sur la structure et sont gradables séparément. La structure est composée de 128 zones (carrés) et offre deux allumages : soit en blanc froid, soit en blanc chaud. © 8’18’’ – Rémy Cimadevilla
Au total, 4 500 luminaires, équipés chacun de deux tubes T5 de 1,50 m, ont été positionnés sur la structure et sont gradables séparément. La structure est composée de 128 zones (carrés) et offre deux allumages : soit en blanc froid, soit en blanc chaud.
© 8’18’’ – Rémy Cimadevilla

 

L’ensemble de l’éclairage est piloté en DALI et a été divisé en près de 200 circuits. L’éclairage artificiel est asservi à la lumière naturelle et peut varier à la fois en intensité et en température de couleurs (système de gestion Zumtobel). « Bien que la nuit tombe à 17 h 30, le dôme ne s’allume que vers 21 h et reste à 1 % jusqu’à 22 h, à la fermeture du musée. À ce moment-là, il monte à 50 % en blanc froid et reste allumé jusqu’à 1 h ou 2 h du matin », détaille Rémy Cimadevilla.

Les plafonds lumineux entrelacent verre et lumière : des wallwashers fluorescents sont disposés en périphérie, tandis que des projecteurs LED ont été intégrés au « tissage » de la structure. Louvre Abu Dhabi – Challenging Modernity © Louvre Abu Dhabi - Photographe Marc Domage.
Les plafonds lumineux entrelacent verre et lumière : des wallwashers fluorescents
sont disposés en périphérie, tandis que des projecteurs LED ont été intégrés au
« tissage » de la structure.
Louvre Abu Dhabi – Challenging Modernity
© Louvre Abu Dhabi – Photographe Marc Domage.

Fenêtres immatérielles
À l’intérieur, les galeries constituent une véritable ville que le visiteur traverse, cheminant d’un bâtiment à l’autre à travers de larges espaces publics. Ici, la dentelle argentée de la coupole filtre les rais de lumière qui dansent sur les façades de dalles béton immaculées, percées ça et là de baies lumineuses. S’il ne s’agit pas d’illusion d’optique, il est bien question de fenêtres virtuelles. « Nous avons travaillé très en amont avec Jean Nouvel, car ce principe d’éclairage fait partie du concept architectural à part entière », souligne Rémy Cimadevilla. Ces niches de lumière, aux dimensions variables, s’ouvrent en fait sur une « boîte » aux parois tout en arrondi et qui dissimule les sources. Des barrettes LED de 3 000 K et 5 000 K sont intégrées dans des luminaires, fabriqués sur mesure (Lucibel) et dotés d’une optique asymétrique qui a permis d’obtenir une grande uniformité. Les fenêtres intérieures bénéficient d’une intensité plus élevée le jour, tandis qu’à l’extérieur, elles ne s’allument qu’à la tombée de la nuit.

Les fenêtres virtuelles, conçues en même temps que le projet architectural,
dissimulent des barrettes LED qui varient en intensité et température de couleur.
Louvre Abu Dhabi © Doc. 8’18’’ – Photographe Vincent Laganier,
Light ZOOM Lumiere.

Les tisserands de verre et de lumière
Mariant mythologie et technologie, les concepteurs lumière ont créé, pour les plafonds des espaces d’exposition permanente, des tapis de lumière qui répondent aux sols de pierre grise. Véritables entrelacements de verres et de lumières, ces plafonds sont composés de lignes et de carrés qui assurent l’éclairage général des salles. Des luminaires wallwasher fluorescents (Erco) ont été disposés sur toute la périphérie. Même si les œuvres ne sont pas amenées à changer très souvent, les concepteurs lumière ont prévu une gestion de l’éclairage qui permettra de conserver l’installation existante mais de programmer différemment la mise en lumière pour chaque nouvelle scénographie. « Les luminaires TFL Erco offrent une optique précise qui produit un éclairage très homogène sur les murs. Nous avons fourni des éléments d’angle afin que les concepteurs puissent créer une bande linéaire de lèche-murs à la bonne distance des parois. », explique Benjamin Heine, service Marketing, Erco.
L’intérieur des plafonds lumineux est composé de dalles de verre entre lesquelles s’intercale une trame de cubes où sont installés des projecteurs LED, positionnés en fonction de la muséographie. « Nous sommes partis de Cata d’Artemide, commente Rémy Cimadevilla, que nous avons modifié. » Les appareils sont fixés en retrait sur des rails au-dessus du plafond et les cubes fermés par une plaque de verre. Afin de pouvoir répondre au cahier des charges de la conception lumière et d’intégrer les luminaires dans cet espace, plusieurs modifications ont été nécessaires. « Tout d’abord, nous avons dû revoir la partie optique du Cata, détaille Alain Taillandier, directeur Europe de l’Ouest/MEA chez Artemide, notamment en développant de nouvelles focales (de 8° à 48°) et des accessoires différents. Nous avons développé un système twist and lock qui permet de changer les optiques sans avoir besoin de démonter le spot de son support. » En tout, 1 600 projecteurs ont été installés et positionnés différemment dans chaque salle pour s’adapter au mieux à la scénographie. Le produit a également été installé dans les « skylights ».

Toujours dans le « tissage » de ces tapis lumineux, les concepteurs lumière ont intégré 26 000 points lumineux LED, dont la moitié en émission directe et l’autre en indirect. Les allumages ont été coordonnés aux différents verres, marquant ainsi les effets lumineux pour chaque galerie. À noter que l’éclairage de sécurité a également été intégré dans les trames. Dans les galeries aux parois de bronze, ce sont les Parscan d’Erco qui ont été sélectionnés. « Nous avons su adapter notre produit, notamment en rallongeant le bras du luminaire entre l’adaptateur du rail et la tête du projecteur et en ajoutant des accessoires, déclare Benjamin Heine. En général, qu’il s’agisse des Pollux ou Quintessence, tous les projecteurs installés au Louvre Abu Dhabi ont été retravaillés afin de répondre au mieux à la demande de 8’18’’ ainsi qu’au confort visuel des visiteurs.

Une orchestration scénographique pour chaque salle d’exposition temporaire
Chacune des galeries d’exposition temporaire a bénéficié d’une étude éclairage spécifique. « Nous avons anticipé le plus possible, explique Rémy Cimadevilla, afin que ces salles offrent la plus grande polyvalence, mais surtout modularité possible. »

©8'18''. Georges Berne
©8’18 ». Georges Berne

Une des galeries, par exemple, met en œuvre des lignes à LED uniformes, de 4,50 m de long, pilotées par un système motorisé qui permet de gérer des effets graphiques intéressants en fonction de la nature des œuvres exposées. La conception, la réalisation, la mise en œuvre des solutions éclairage relèvent à la fois d’une grande créativité, d’un travail d’orfèvres, de savoir-faire complémentaires associés à des prouesses technologiques. Toutes les lumières ont été savamment programmées, encodées et orchestrées à l’aide du système de gestion Linetec (Zumtobel) qui a permis de transformer le pilotage complexe de milliers d’appareils en scénarios d’effets lumineux fluides qui se succèdent en douceur. « Il n’y a pas un seul projecteur à découpe au Louvre, et même si certaines œuvres bénéficient d’un éclairage d’accentuation, tout le musée est nappé d’une lumière diffuse, maîtrisée et contrôlée », conclut Rémy Cimadevilla.

Louvre Abu Dhabi, UAE – Architecte : Ateliers Jean Nouvel – Conception lumière :  8’18 »

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