Entretien avec Pascal Toggenburger nouveau président de la FFIE

Pascal Toggenburger vient d’être élu pour trois ans à la présidence de la FFIE (Fédération française des Intégrateurs Electriciens) ; il succède à Emmanuel Gravier. Il dirige deux sociétés d’électricité et de services : Toggenburger SA, spécialisée dans l’installation d’équipements électriques depuis 1957 à Troyes et composée de 30 salariés, et Park’n Plug SAS, opérateur de recharge indépendant pour véhicules électriques, qui réunit 15 salariés. Pour rappel, la FFIE représente 7 300 entreprises du secteur de l’électricité et de l’intégration de solutions techniques et technologiques. Pascal Toggenburger présente à smarthome Electricien+ les grandes orientations de son mandat.

Le métier d’électricien est de vraiment savoir tout faire, de l’installation à la maintenance. En tant que président de la FFIE, je suis là pour animer ce réseau d’entrepreneurs. Je connais bien la FFIE puisque j’en étais le vice-président, et je suis depuis longtemps engagé dans les organisations électriques et du bâtiment. L’activité est très riche et il est vrai que la hausse des coûts des énergies va obliger chacun d’entre nous à réagir et à investir pour moins consommer. Cela ne fait que quelques jours que je suis en poste, mais je voudrais conduire différentes actions sur des problématiques diverses au cours des trois années à venir.

Valoriser le rôle des intégrateurs électriciens, incontestables acteurs clés de l’efficacité énergétique et numérique des bâtiments
Les énergéticiens intégrateurs de solutions doivent apporter de la nouveauté pour répondre aux attentes. Beaucoup de clients vont se tourner vers le photovoltaïque. Les pure players étant surchargés, c’est à nous d’être prêts à réagir. De même, le sujet des bornes de recharge de véhicules électriques (IRVE) est majeur. Le changement sur les mobilités est en route et près de 4 000 entreprises ont déjà été formées pour répondre aux sollicitations. Toutes les voitures présentées au Mondial de l’Auto étaient électriques ou hybrides rechargeables. Nos intégrateurs électriciens ont un véritable boulevard qui va leur permettre de mixer l’ensemble des usages électriques dans les bâtiments aussi bien résidentiels que tertiaires.

Se concentrer sur les évolutions technologiques
Il faut poursuivre l’évolution des technologies dans les entreprises. Je souhaite qu’il y ait au conseil d’administration de la FFIE des professionnels reconnus dans l’intégration de solutions IT et des tableaux connectés afin d’apporter des solutions digitales dans un immeuble tertiaire. Les électriciens doivent apporter à leurs clients toutes les solutions imaginables pour répondre aux besoins. Mais il n’en reste pas moins qu’il faut proposer de nouvelles offres de gestion de l’électricité, en plus de la demande plutôt basique émise par le client. Et c’est normal, chacun son métier. L’électricien se doit d’être force de proposition. Seuls les électriciens ont une vision concrète à 360°, c’est-à-dire le stockage, la production photovoltaïque, la régulation et l’efficience de l’installation électrique en intégrant la gestion des systèmes connectés.

Renforcer le développement des compétences
Au-delà des paroles et de la vulgarisation des technologies, je souhaite pouvoir proposer en région des applications avec des démonstrateurs sur le modèle du Lab by FFIE. À destination des installateurs, ces démonstrateurs auraient pour vocation de faire comprendre et mieux appréhender ces nouvelles technologies. Cela irait de la simple prise en main de matériels de fabricants afin de rapidement installer, paramétrer et maintenir ces produits. Mais cela pourrait aller vers une montée en compétences métiers ou encore l’apprentissage de logiciels spécifiques. Pour se développer, il faut s’adjoindre de nouvelles compétences dans l’entreprise, mais aussi réfléchir à créer ses propres applications métier, pour la gestion thermique ou encore les IRVE.

Optimiser l’offre de services
Un électricien peut également développer son propre logiciel pour déployer une nouvelle activité et répondre à la demande de nos clients. C’est une autre manière de réfléchir, plus proactive. Le frein le plus important est finalement de pouvoir sortir de son métier de base et de consacrer du temps au développement de nouveaux services. L’un des rôles de notre fédération est précisément d’inciter nos adhérents à découvrir de nouvelles possibilités, en leur ouvrant les yeux, en leur facilitant l’accès à la formation, aux qualifications, à ces marchés. Je veux mettre en avant les entreprises qui ont déjà réussi ce défi pour servir d’exemple. Je voudrais vraiment qu’à la fin de mon mandat, la FFIE puisse attirer un grand nombre d’entreprises vers des valeurs technologiques plus fortes et que la Fédération soit reconnue pour cela. Ça valorise d’autant plus les entreprises en les positionnant sur des marchés récurrents à fort potentiel. Nos adhérents doivent apporter à leurs clients tous types de propositions pour répondre aux demandes formulées. C’est à nous, organisation professionnelle FFIE, de les convaincre.

Propos recueillis par David Le Souder

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