
Spécialiste des solutions de protection électrique et de gestion de l’énergie, Mersen a poursuivi en 2024 sa politique d’innovation avec le lancement de nouveaux produits, notamment pour les marchés de l’énergie (photovoltaïque, stockage, IRVE). Simon Landrivon, responsable communication EMEA de Mersen Electrical Power, dresse les perspectives du marché de la protection électrique (surtension et surintensité) pour l’année à venir.
Pouvez-vous dresser un bilan de l’année 2024, incluant vos nouveautés, vos marchés cibles et le dynamisme du segment de la protection contre les surtensions ?
Simon Landrivon – Cette année 2024 s’est terminée sur un nouveau record pour l’ensemble du Groupe, qui a annoncé un chiffre d’affaires consolidé pour l’année 2024 de 1 244 millions d’euros, soit une croissance organique de 2,6 % par rapport à 2023. Pour ce qui est de l’activité du Groupe en Europe, elle a été en croissance modérée, portée par la croissance sur les marchés du transport (ferroviaire, aéronautique et véhicule électrique) et du semi-conducteur SiC, pondérée par la baisse dans les énergies renouvelables et la distribution électrique. Nous avons lancé cette année la solution ProGrid, un interrupteur sectionneur de 800 V côté AC. Son développement a eu lieu en étroite collaboration avec les principaux opérateurs de réseaux en Allemagne, et mesure les flux d’énergie dans les réseaux locaux à basse tension. Ce produit intègre un nouveau mécanisme d’ouverture breveté. Nous continuons à développer notre offre de fusibles à destination des applications de stockage d’énergie et des IRVE, par exemple la gamme ABAT. Mersen est positionné sur la globalité du marché des IRVE, qu’il s’agisse des véhicules électriques ou des engins de chantier. Nous protégeons également les installations solaires dans leur ensemble, côtés AC et DC (onduleur central, boîtes de jonction, armoires électriques), du panneau aux réseaux pour les bâtiments.
Quelles sont vos perspectives et celles du marché de la protection contre les surtensions pour 2025 ?
S. L. – Le groupe Mersen est positionné sur les marchés de la transition énergétique, qui sont des marchés d’avenir. Nous avons des positions fortes sur les marchés comme le véhicule électrique, les semi-conducteurs, et les énergies renouvelables, photovoltaïque et éolien. Le datacenter est un autre marché en croissance, qui nécessite des parafoudres et des fusibles pour répondre à un impératif : la continuité de service. Nous aurons des nouveautés en 2025 sur ce segment. Chez Mersen, les équipes marketing travaillent main dans la main avec la force de vente et les clients, pour orienter les équipes de R&D vers le développement de produits adaptés. Notre mission consiste à identifier des équipements de protection capables de réduire l’impact des variations de tension sur les équipements sensibles, dans le but d’augmenter leur durée de vie.
Mersen a engagé une stratégie RSE comprenant la réduction de ses consommations énergétiques. Pouvez-vous nous expliquer ?
S. L. – Prenons l’exemple de notre site de production, situé à Saint-Bonnet-de-Mure, dans la région lyonnaise. Nous avons défini un plan pour réduire ses consommations et ses émissions de CO2. Nous avons notamment opéré la transition de notre système de chauffage du gaz à l’électricité, ce qui nous a permis de décarboner 1 800 m² de surface. Nous avons également changé notre compresseur à air, ce qui a généré 15 % d’économies d’énergie et repeint les 379 m² de toiture en blanc, ce qui a engendré une réduction de la température de 2 à 3 °C dans le bâtiment. Les ombrières du parking ont été couvertes de panneaux solaires, qui assurent 20 % des besoins du site. Les portes des quais de chargement ont été isolées pour éviter les déperditions. Enfin, nos déchets sont recyclés à 92 % et nous intégrons désormais des matières recyclées dans la fabrication de certains produits ou de nos packagings, notamment sur la gamme Surge-Trap® K.
Propos recueillis par Alexandre Arène