PREMIÈRE MONDIALE : LA CRÉATION D’UNE FILIÈRE INDUSTRIELLE FRANÇAISE DE DÉPOLLUTION DES BALLONS D’EAU CHAUDE

Dès le printemps 2025, les ballons d’eau chaude en fin de vie ne seront plus une source invisible de pollution. ecosystem, éco-organisme privé, à but non lucratif, agréé par les Pouvoirs publics, inaugure avec les établissements Decons, en Nouvelle Aquitaine, le tout premier centre au monde dédié à la dépollution et au traitement des ballons d’eau chaude (BEC) en fin de vie. Objectif : extraire les gaz à effet de serre contenus dans les mousses isolantes des ballons d’eau chaude.

Dès le printemps 2025, les ballons d’eau chaude en fin de vie ne seront plus une source invisible de pollution. ecosystem, éco-organisme privé, à but non lucratif, agréé par les Pouvoirs publics, inaugure avec les établissements Decons, en Nouvelle Aquitaine, le tout premier centre au monde dédié à la dépollution et au traitement des ballons d’eau chaude (BEC) en fin de vie. Objectif : extraire les gaz à effet de serre contenus dans les mousses isolantes des ballons d’eau chaude.

Ce lancement, fruit de la collaboration de nombreux acteurs de la chaîne de valeur – fabricants, détenteurs, récupérateurs de métaux et opérateurs de traitement – pose les bases d’une filière industrielle française inédite consacrée à la captation des gaz à effet de serre contenus dans les BEC. L’équivalent de 400 000 tonnes de CO2 pourront ainsi être captées chaque année, permettant de réduire leur impact sur le changement climatique, la destruction de la couche d’ozone et les pics de pollution à l’ozone.

LES BALLONS D’EAU CHAUDE (BEC) : UNE SOURCE INVISIBLE D’ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE

Omniprésents dans les logements, les ballons d’eau chaude assurent confort et hygiène à environ 16 millions de foyers en France. Mais derrière leur utilité, se cache une réalité méconnue : la mousse isolante qui tapisse leur paroi intérieure contient des gaz à fort pouvoir de réchauffement climatique, parfois jusqu’à 12 000 fois plus puissants que le CO2.

Inoffensifs tant qu’ils restent confinés dans les mousses contenues dans les parois des équipements, les gaz, destructeurs d’ozone, deviennent hautement nocifs pour l’environnement comme pour la santé humaine lorsqu’ils sont libérés, ce qui arrive lorsqu’ils deviennent des déchets lors du broyage des équipements.

Les gaz fluorés : une pollution planétaire

Héritiers des chlorofluorocarbone (CFC) des années 30, les gaz fluorés ont permis l’essor de la réfrigération, de la climatisation et de l’eau chaude domestique. Indissociables du confort moderne, ils ont aussi montré leur face sombre : la destruction de la couche d’ozone, une contribution massive au changement climatique, et des effets néfastes sur la santé. La découverte du « trou de la couche d’ozone » dans les années 80 ouvre la voie à l’adoption en 1987 du traité international connu sous le nom de Protocole de Montréal, relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Objectif : mettre fin au trou ozone vers 2060. Même si leur production est en voie d’extinction grâce au Protocole de Montréal et aux normes européennes, leur héritage polluant reste : on estime à 1,5 milliard de tonnes équivalent CO2 les émissions mondiales futures issues du non-traitement de ces gaz présents dans les équipements (réfrigérateurs, congélateurs, climatiseurs…) qui sont pour certains encore traités comme de simples déchets métalliques.

NAISSANCE D’UNE NOUVELLE FILIÈRE INDUSTRIELLE FRANÇAISE

Le centre pionnier du Vigeant marque une avancée majeure pour la filière du traitement des équipements contenant des fluides frigorigènes. Il sera rapidement suivi, au cours du second semestre 2025, par l’ouverture de quatre autres unités de traitement réparties sur le territoire national.
Au total, ce déploiement représente un investissement de plus de 60 millions d’euros, porté par les principaux acteurs de la filière – Derichebourg, Decons et CoolRec.
Par ailleurs, ecosystem consacrera chaque année plus de 50 millions d’euros au financement de la dépollution des ballons d’eau chaude, positionnant ainsi la France comme un véritable leader mondial en la matière.
Cette innovation majeure est le fruit de plusieurs années d’évolution réglementaire, conjuguées à deux ans et demi d’expérimentations puis d’un appel à projet national initié en 2022.

Les grandes étapes du projet :

2006 – L’année marque les débuts de la filière de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). A cette époque, 17% des ballons d’eau chaude (BEC) en fin de vie sont collectés en déchetteries. Les 83 % restants sont collectés par les entreprises de récupération et de broyage de métaux car les détenteurs de BEC –

plombiers, chauffagistes, entreprises de maintenance – leur vendent les BEC usagés pour leur valeur métallique. Résultat : les BEC usagés ne rejoignent pas la filière de collecte et de recyclage agréée.

2015 – Les récupérateurs de métaux ont désormais l’obligation de contractualiser avec les éco-organismes.

Conséquence : la collecte par la filière agrééepasse d’une moyenne de 4 000 tonnes/an à plus de 50 000 t/an.

2018 à 2021 – Après les phases de tests initiales qui ne donneront pas les résultats escomptés, la survenue de la crise sanitaire liée au Covid-19 viendra accentuer les retards et freiner le déploiement des opérations.

2022 – Après 2 années d’expérimentations infructueuses, ecosystem lance en 2022 un appel à projets de traitement des ballons d’eau chaude en milieu confiné. 2025 – L’unité de traitement Decons au Vigeant (86) entre en fonction, bientôt suivi par 4 autres centres de traitement des ballons d’eau chaude dans l’hexagone : COOLREC à Lesquin (59), Derichebourg Revival à Bonneuil-sur-Marne (94), Derichebourg Eska à Cheminot en Moselle (57) et Derichebourg Purfer à Saint-Pierre-de-Chandieu (69).

UN IMPACT DÉCISIF POUR LE CLIMAT

Un ballon d’eau chaude moyen (54 kg) représente 200 kg d’équivalents CO2, soit une équivalence de 900 km parcourus en voiture. Au total, ce sont 400 000 tonnes de CO2 eq/an qui peuvent être évitées rien qu’en France grâce à cette nouvelle filière.
Sur 27 ans (2023–2050), la France pourra éviter l’émission de plus de 10,8 millions de tonnes équivalent CO2 rien que pour les ballons d’eau chaude. En y ajoutant les équipements produisant du froid déjà traités (réfrigérateurs, congélateurs, climatiseurs, vitrines réfrigérées), on atteint plus de 15 millions de tonnes équivalent CO2.
Dans le monde, les gaz résultants des équipements produisant du froid en fin de vie sont estimées à 1,5 milliard de tonne équivalent CO2, ou l’équivalent des émissions de CO2 de près de 20% des centrales à charbon mondiales pendant 1 an.

Le traitement des ballons d’eau chaude, comment ça marche aujourd’hui ?

1. La collecte : Chaque année, des milliers de ballons d’eau chaude arrivent en fin de vie. Ils sont alors soit déposés en déchetterie par les particuliers eux-mêmes (dans 10 % des cas), soit repris par des professionnels de la récupération, qui les rachètent aux artisansplombiers après leur intervention chez les particuliers (dans 90 % des cas).

2. Le regroupement : Ces ballons, considérés comme des déchets dangereux, sont ensuite rassemblés dans des bennes.

3. Le captage : Ces bennes parviennent aux centres de traitement prestataires d’ecosystem, où les ballons sont broyés dans des salles hermétiques. Les gaz nocifs y sont capturés par des hottes aspirantes. Ils sont ensuite liquéfiés puis comprimés dans des bouteilles pour diminuer leur volume et optimiser leur transport.

4. La neutralisation : Les bouteilles sont ensuite envoyées dans un centre dédié pour que les gaz soient incinérés dans des fours à très haute température et ainsi neutralisés.

INFORMER, SENSIBILISER, MOBILISER

Dans le cadre de son agrément, les actions d’information et de sensibilisation figurent parmi les missions d’ecosystem au même titre que la collecte, la dépollution et le recyclage des déchets. Pour orienter les plombiers chauffagistes vers les gestionnaires de déchets partenaires d’ecosystem qui reprennent les BEC, tous les points de dépose sont géolocalisés :

https://pro.ecosystem.eco/plombiers

Un documentaire de 44 minutes, « Ces gaz qui soufflent le chaud et le froid », a été produit par ecosystem pour expliquer les enjeux de dépollution de ces équipements. Ce film a reçu le Trophée Argent au Deauville Green Awards 2024.  « Entreprise familiale, nous sommes acteur du recyclage des ferrailles et métaux non-ferreux depuis plus de 50 ans. Grâce à l’émergence de cette nouvelle filière industrielle, nous allons plus loin en investissant dans le développement de nouvelles technologies et sommes fiers de participer à l’évolution du recyclage et de réduire notre impact sur l’environnement. Avec notre réseau réparti sur tout le Grand Ouest, nous mutualisons les moyens et embarquons les différents acteurs à travers ce projet au-delà des enjeux concurrentiels. » a commenté David Decons, Président des Etablissements Decons.

« Chez ecosystem, notre raison d’être est de protéger l’environnement, les ressources naturelles et la santé. La création de cette nouvelle filière industrielle était donc une formidable opportunité pour nous, répondant à une ambition environnementale forte. Notre rôle a été de fédérer l’ensemble des parties prenantes du projet (récupérateurs, négociant en métaux, centres de traitement…), ces nouvelles unités nécessitant la mise en place d’un process inédit sur toute la chaîne de traitement. Nous avons ainsi trouvé un consensus sur un nouveau modèle économique dans le respect des intérêts de chacun. » a souligné Nathalie Yserd, Directrice générale d’ecosystem.

« Le GROUPE ATLANTIC, leader français du marché du chauffe-eau, s’est engagé dès 2021 auprès d’ecosystem pour mener une réflexion permettant de mieux dépolluer les mousses contenues dans les anciens chauffe-eau. La mise en œuvre de ce nouveau dispositif industriel de traitement en milieu confiné est essentielle pour éviter la dispersion de gaz fluorés encore potentiellement présents dans les mousses isolantes de certains chauffe-eau d’ancienne génération. Fier de participer à ce projet environnemental ambitieux, le GROUPE ATLANTIC a apporté tout au long du projet son expertise marché et produits. Il mobilise aussi ses clients installateurs et distributeurs en faveur de pratiques de dépôt des chauffe-eau en fin de vie vers les récupérateurs partenaires de cette démarche vertueuse. » a déclaré Isabelle SAVIDAN – Directrice RSE GROUPE ATLANTIC