À l’heure où le décret BACS et la volatilité des prix de l’énergie incitent les acteurs du tertiaire à mieux maîtriser leurs consommations, Schneider Electric innove pour renforcer son offre en matière de gestion technique du bâtiment, de microgrid et de flexibilité. Nathalie Champeaux, directrice Marketing digital Energy chez Schneider Electric France, revient sur l’évolution du marché, les solutions présentées au salon IBS, et les principaux axes d’innovation portés par le groupe.
Constatez-vous une accélération des demandes de vos clients pour installer des solutions de gestion du bâtiment ?
Nathalie Champeaux – Oui, nous observons une accélération, portée par le décret BACS et la volatilité des prix de l’énergie. Les petits bâtiments, jusqu’ici peu concernés par ces enjeux, cherchent désormais à réduire leurs consommations tout en maintenant le confort. Pourtant, selon l’Observatoire national du déploiement des BACS publié par le Gimélec, seuls 15 % des bâtiments tertiaires étaient équipés en 2024, contre 12 % en 2022. Si les grands bâtiments – supérieurs à 20 000 m² – sont largement couverts (84 %), le déploiement reste lent pour les surfaces intermédiaires – de 1 000 à 5 000 m². Il faut donc accélérer, non seulement pour répondre aux obligations, mais aussi pour profiter des bénéfices de ces systèmes, qui permettent d’atteindre jusqu’à 20 % d’économies d’énergie, avec des temps de retour sur investissement inférieurs à deux ans. Une meilleure pédagogie reste nécessaire sur le contenu du décret BACS, ses exigences, les classes de performance énergétique et les dispositifs de financement comme les CEE. Enfin, nous devons démystifier les systèmes GTB, encore perçus comme complexes ou coûteux.
Quelle solution présentez-vous sur le salon IBS ?
N. C. – Nous mettons en avant EcoStruxure Building Activate, notre GTB dédiée aux petits et moyens bâtiments tertiaires. Facile à déployer, notamment en rénovation grâce aux capteurs sans fil, elle permet de piloter à distance les équipements CVC, le confort et la consommation, avec une interface connectée et multisite. Elle répond parfaitement aux exigences du décret BACS, y compris sur des sites sans personnel technique. Nous présentons également des nouveautés sur EcoStruxure Building Operation, notre GTB historique pour les bâtiments complexes : une expérience simplifiée et un nouvel Automation Server, cinq fois plus performant. Autre innovation phare : le thermostat TRC, doté d’intelligence artificielle pour ajuster automatiquement les consignes de chauffage et de ventilation en fonction du comportement thermique des pièces. Enfin, nous dévoilons nos solutions Microgrid pour les sites tertiaires : bornes de recharge, stockage, EMS (Energy Management Systems) et supervision cloud. Ces systèmes permettent d’optimiser l’autoconsommation ou la revente d’énergie, notamment sur des sites complexes comme les aéroports, centres commerciaux ou parkings avec ombrières solaires.
Quels sont vos principaux axes d’innovation ?
N. C. – Nous innovons sur trois grands axes. D’abord, l’intelligence artificielle, intégrée aux équipements (comme le TRC) et à nos services d’analyse, afin d’optimiser automatiquement les performances et la consommation énergétique des bâtiments. Ensuite, les Microgrids, avec des solutions adaptées à tous les niveaux de complexité : du sur-mesure pour les grands projets à des offres standardisées pour les configurations plus simples. Cette logique de simplification s’applique également à nos GTB. Enfin, la flexibilité énergétique devient centrale. Nous développons des solutions compatibles avec l’initiative Flex Ready du Gimelec pour permettre aux bâtiments tertiaires de participer à l’équilibre du réseau. Intégrée dans nos GTB, cette flexibilité peut répondre aussi bien à des signaux d’urgence type Ecowatt qu’à des besoins plus anticipés, via des signaux du gestionnaire de réseau ou d’agrégateurs.
Propos recueillis par Alexandre Arène
Retrouvez Schneider Electric sur le salon IBS au Stand F2-G1




