L’association KNX France, représentante du standard mondial interopérable de communication pour la gestion technique des bâtiments, s’inscrit dans un marché en transformation, à la fois numérique et énergétique. Le 10 juillet dernier, l’association a renouvelé son bureau avec de nouveaux entrants, pour adapter sa structure et son fonctionnement aux besoins du marché. Rémy Ostermann, président de l’association et représentant de Schneider Electric, revient sur l’état du marché, les réponses concrètes qu’apporte le standard KNX face aux enjeux actuels, ainsi que sur les orientations du nouveau bureau.
Quelle est votre appréciation actuelle du marché des solutions de gestion du bâtiment ?
Rémy Ostermann – Le marché des solutions de gestion du bâtiment progresse, avec une croissance estimée entre 10 et 15 %, portée par la transition énergétique et les obligations réglementaires. Le décret tertiaire et le décret BACS en sont les principaux moteurs. Toutefois, la mise en conformité reste lente : à peine 15 % des bâtiments étaient équipés en 2024, contre 12 % en 2022. Un certain attentisme persiste, notamment face aux incertitudes réglementaires. Parallèlement, l’automatisation des bâtiments progresse, notamment via des solutions connectées et des plateformes de gestion multisites. Les objets connectés (IoT) ou le BIM gagnent également en importance. KNX s’inscrit dans cette dynamique d’intégration des systèmes pour réduire les consommations et optimiser la performance opérationnelle.
Comment les solutions KNX permettent-elles de répondre aux enjeux du marché ?
R. O. – KNX repose sur un standard ouvert, mondial et normalisé (ISO/IEC 14543), garantissant interopérabilité, évolutivité et cybersécurité. Il fédère plus de 500 fabricants dans le monde. Son architecture décentralisée facilite la conception modulaire et extensible, selon les besoins et les budgets disponibles. KNX propose des solutions hybrides avec des architectures sur IP, bus filaire ou en radio. Le logiciel unique ETS et indépendant de tout constructeur simplifie le paramétrage et il est maîtrisé par les intégrateurs formés qui accompagnent les acteurs de la filière, de la conception à la maintenance, en passant par le paramétrage des installations. Côté cybersécurité, les deux niveaux des produits KNX Secure – IP Secure et Data Secure – protègent les installations. Un outil en ligne, le KNX Security Check, permet d’évaluer le niveau de sécurité d’une installation KNX. C’est essentiel pour garantir la continuité de service, en particulier dans les bâtiments critiques comme les hôpitaux ou les plateformes logistiques, mais aussi dans le tertiaire. Enfin, l’interopérabilité, via des interfaces ou des contrôleurs avec d’autres protocoles, comme BACnet, renforce la robustesse et la cohérence des systèmes.
Le bureau de KNX France a été renouvelé. Quelles sont ses orientations ?
R. O. – Le bureau élu le 10 juillet dernier compte désormais 7 membres, représentant l’ensemble de l’écosystème : fabricants, distributeurs, formateurs et intégrateurs. À l’issue des votes, je conserve le rôle de président de l’association, Yann Plévin (Siemens) a été élu vice-président, et François Jouffrault (Rexel) trésorier. Le bureau intègre également Cyril Malinvaud (Hager) pour le collège Marketing, François Meyer (MF) pour le collège Formation et Marie-Pierre Poinsard (SBS Domotique) en tant que représentante du collège Intégrateurs KNX France. L’objectif est de continuer à structurer l’écosystème, renforcer la visibilité de KNX et faciliter son adoption en France. Cela passe par une approche de sensibilisation auprès des clients finaux et exploitants ainsi que par l’accompagnement des bureaux d’études et des metteurs en œuvre, au travers de la formation, et la valorisation de la complémentarité entre acteurs. Une réunion stratégique s’est tenue fin août pour fixer les priorités marketing et opérationnelles. L’objectif de KNX reste clair : accompagner la transformation du bâtiment en France avec des solutions ouvertes, fiables et pérennes.
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