Depuis 1998, la RATP entreprend la modernisation et la rénovation de stations de métro parisien. Cette vaste opération, baptisée « Un métro + beau » (MÉTRO2030), constitue à ce jour la transformation la plus ambitieuse jamais menée dans le réseau depuis sa mise en service, en 1900. Le programme vise la modernisation de 268 stations, avec pour objectif d’offrir un environnement plus accueillant, plus sûr et plus durable. Stéphane Aubry, directeur général de Sécurlite*, nous livre l’histoire d’un partenariat de longue date avec la RATP, et comment la marque équipe tous les secteurs, et plus particulièrement les fosses de maintenance.
C’est au cœur des années 1990 que débute l’histoire entre Sécurlite et la RATP. À l’époque, la société sarthoise fournit de simples lampes. Trois décennies plus tard, la collaboration s’est transformée en un véritable partenariat industriel. La marque française a progressivement élargi son savoir-faire, développant des familles entières de luminaires adaptés à chaque étape du parcours du passager : de l’entrée en station jusqu’à la montée à bord du métro. Mais c’est dans les ateliers de maintenance, là où la robustesse, l’étanchéité et la durabilité ne sont pas des options mais des impératifs, que Sécurlite propose aujourd’hui ses produits avec des luminaires capables de résister au temps, aux chocs et aux conditions extrêmes.
La capacité à s’adapter
« Nous pouvons équiper les accès, les escaliers, les quais, les couloirs de correspondance… Nos produits doivent s’intégrer au centimètre près dans des espaces déjà existants, explique Stéphane Aubry*. Sécurlite conçoit ainsi des bandeaux lumineux et des appareils entièrement sur mesure, capables de remplacer les anciens équipements sans modifier les structures en place. L’entreprise a vu cette activité croître de manière spectaculaire avec la “ledification” du réseau parisien. Nous avons livré des luminaires répondant aux critères très précis du cahier des charges RATP : flux lumineux, température de couleur, résistance mécanique, étanchéité, endurance… » Cette exigence trouve un écho direct à La Ferté-Bernard, où se situe le site de production. Là, l’usine joue un rôle clé dans l’adaptation des gammes. Dans le bureau d’études, deux techniciens se consacrent plus particulièrement aux projets spécifiques.
C’est dans ce cadre qu’est née Aleane, une gamme de luminaires conçue pour l’éclairage des fosses de maintenance. L’objectif : proposer un appareil adapté aux contraintes du terrain, réutilisant les fixations existantes, limitant les travaux d’installation et facilitant la pose grâce à des versions précâblées. « Nous cherchons à rendre chaque intervention plus simple et plus rapide », résume Stéphane Aubry.
Des luminaires étanches et résistants
Aleane illustre la philosophie de la marque : simplicité d’usage, performance et résistance. Extra-plat, antivandalisme et antiarrachement, ce luminaire est doté d’un diffuseur opalescent en polycarbonate de 3 millimètres et d’un réflecteur symétrique ou asymétrique. Les fermetures sont sécurisées, les surfaces traitées contre les graffitis, et spécialement résistantes aux huiles et hydrocarbures.
Un autre produit, Urbaline, a lui aussi été choisi par la RATP et installé dans le centre de maintenance des bus du 13e arrondissement de Paris ; il est équipé d’un diffuseur opalescent en polycarbonate et affiche une résistance aux chocs IK11+ (50 joules) et un indice de protection IP65, garantissant une totale étanchéité à la poussière et aux projections d’eau.
Dernier-né de la gamme, Résilio pousse encore plus loin les standards de robustesse. « C’est un luminaire tubulaire IP67/69K et IK10, capable de supporter les nettoyages haute pression et les chocs violents », précise Stéphane Aubry. Sa durée de vie atteint 100 000 heures, avec une garantie de huit ans. Résilio résiste également aux vibrations et à l’effet piston – ce phénomène caractéristique des tunnels de métro où le déplacement d’une rame provoque une onde d’air comparable au mouvement d’un piston mécanique. Ces équipements sont également protégés contre les surtensions fréquentes sur les réseaux ferrés, gage de fiabilité et de sécurité sur la durée de vie étendue.
Gérer les consommations
Dans les ateliers de maintenance, les allées s’étendent souvent sur plusieurs dizaines de mètres, mais ne sont pas occupées en permanence. « Nous fabriquons nos propres détecteurs de présence, explique Stéphane Aubry. Ils permettent d’adapter l’éclairage en temps réel, de baisser l’intensité quand il n’y a personne, et donc de réduire la consommation sans compromettre la sécurité. » Autre innovation : la compatibilité des luminaires avec les réseaux d’éclairage secourus. Dans les zones passagers, en cas de coupure de courant, les appareils basculent automatiquement sur une alimentation de secours ou en mode autonome. Un atout crucial pour garantir la continuité de service dans les infrastructures critiques.
Responsabilité environnementale
Au-delà des technologies, Sécurlite revendique une valeur forte, le « fabriqué en France », cher à la Régie avec laquelle la marque partage une vision commune de la responsabilité environnementale et sociale. La production locale limite les transports, réduit l’empreinte carbone et soutient l’emploi industriel français. « Nous sommes tous concernés par notre impact, qu’il s’agisse de nous, fabricants, ou des grands donneurs d’ordre comme la RATP, ajoute Stéphane Aubry. Dans un marché largement dominé par les produits importés, Sécurlite fait figure d’exception : les fabricants français ne représenteraient aujourd’hui que 10 à 15 % des équipements installés dans le pays. »
*Voir « Perspectives » du N°52 de Lumières.
Cahier technique RATP :
- Éclairage à la RATP : allier confort, sécurité et maintenabilité (Cahier technique 1/5)
- Éclairage à la RATP – Sécurlite : La résistance en maintenance (Cahier technique 2/5)
- Éclairage à la RATP – Sammode : Garantir la durabilité (Cahier technique 3/5)
- Éclairage à la RATP – Holight : L’innovation comme force de proposition (Cahier technique 4/5)
- Éclairage à la RATP – ACTiLED : La réparabilité au cœur des projets (Cahier technique 5/5)
