Prix ACEtylène 2025

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Lauréats des Prix de l'ACEtylène 2025

Les Prix ACEtylène et de l’Imaginaire organisés par l’ACE, ont été remis le 27 novembre.

Prix de la conception lumière extérieure et paysagère : Myriam Laval, Sophie Loizeau et Vincent Thiesson (ON) Jardin mémoriel du 13-novembre 2015, Paris
Le trophée a été remis par TMC

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©Julien Falsimagne

Le projet d’éclairage du jardin mémorial du 13-novembre 2015, intitulé « Les lueurs de la mémoire », repose sur une conception poétique et symbolique. Le paysage de la nuit présente un projet qui met en valeur la douceur du lieu en renforçant l’intimité rendue par un éclairage doux et par des événements de lumière qui ponctuent le jardin. Le paysage nocturne offre un lieu apaisant où l’humain peut se recueillir en sécurité, dans une atmosphère de cocon. Le projet lumière exprime la mémoire, par la mise en place de points lumineux éparpillés dans la végétation.
Des éclats lumineux ambrés, disséminés dans le jardin, sont implantés selon la configuration de la voûte céleste du 13 novembre, établissant un lien intime entre ciel et terre, passé et présent. Cette lumière vibrante et scintillante incarne une mémoire vivante, rendant hommage aux victimes directes et indirectes. En novembre, les nuits raccourcissent. Si le jardin d’hiver de la partie végétale évoque la richesse et l’esthétique de la saison hivernale, la lumière participe, elle aussi, d’une mise en scène unique et propre au projet qui vient révéler ses espaces plantés, la structure des végétaux, ainsi que son enceinte minérale.

Prix de la conception lumière intérieure d’un établissement public : Hervé Audibert (atelier H.Audibert)
Musée zoologique, Strasbourg
Le trophée a été remis par Targetti

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©H.Audibert

Ouvert en 1893 autour des collections du médecin naturaliste Jean Hermann, le Musée zoologique de Strasbourg accueille de nouveau les visiteurs sur quatre plateaux de grande envergure. Conçu par l’agence Freaks Architecture, le musée a été scénographié par dUCKS Scéno. Le parcours muséographique commence dès l’entrée du bâtiment avec la traversée de la biodiversité où une multitude d’espèces sont présentées pour exprimer la richesse des différents écosystèmes. Pour éclairer cet espace complexe, des suspentes à double rail magnétiques ont été mises au point de façon à recevoir de nombreux spots orientés. Chaque spécimen est ainsi éclairé indépendamment et une programmation permet le discernement des différentes écozones.
Dans les espaces d’exposition, des rails ont été intégrés entre les lames de plafond pour accueillir wallwashers, cadreurs et spots destinés à l’éclairage de la plupart des éléments graphiques. L’éclairage des vitrines est assuré par des spots très compacts, positionnés sur des rails très basse tension. Leur intégration a fait l’objet d’un travail de synthèse pour les rendre le moins visibles possible tout en distribuant la lumière de manière homogène sur l’ensemble des collections. La totalité des luminaires est gradable pour opérer un réglage fin de l’intensité lumineuse projetée sur les spécimens et répondre aux contraintes de mise en lumière des collections fragiles.

Prix du patrimoine bâti : Stéphane Servant et Soizick Bihen (agence S. Bihen)
Valorisation touristique et environnementale, Le Quesnoy
Le trophée a été remis par iGuzzini

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©Nicolas Jouve

L’enceinte du Quesnoy a conservé ses remparts historiques intacts, illustrant l’évolution de l’art de la défense du XVIIe au début du XXe siècle, notamment grâce aux modifications apportées par Vauban. Les fortifications et fossés forment une ceinture verte autour de la ville. Les espaces naturels sont faiblement éclairés, propices à la quiétude et à l’observation, offrant un équilibre unique entre patrimoine, nature et sobriété lumineuse.
Les concepteurs lumière ont souhaité instaurer une charte lumière pour assurer une zone préservée dite « clair de lune » sur la ceinture de fortifications ; traiter la mise en lumière des portes en cohérence avec cette charte ; développer une balade nocturne.

Prix de la jeune conception lumière : Yann Jourdan (ProjetScénie)
« The Shield of light », renouveau du lustre du théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le trophée a été remis par Formalighting

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© ProjetScénie

Face à un système d’éclairage obsolète et irréparable, les concepteurs lumière ont réalisé une installation durable, modulaire et réparable, basée sur une analyse détaillée des problèmes liés à la configuration précédente. Les anciens équipements ont été recyclés et remplacés par des luminaires durables et efficaces. Le réglage électronique précis des leds a permis de réduire la dissipation thermique, de prolonger leur durée de vie et d’améliorer leur efficacité lumineuse. Une implantation optimisée a également amélioré l’efficacité lumineuse. Les composants électroniques centralisés à faible consommation d’énergie et le câblage léger ont réduit l’utilisation de cuivre. Enfin, des scénarios d’éclairages adaptés aux habitudes d’utilisation évitent toute consommation inutile et garantissent la préservation des peintures.

Prix petit budget : Anne Bureau agence (Wonderfulight)
Pont SNCF, quartier Euratlantique, Bordeaux
Le trophée a été remis par DGA France

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© Wonderfulight

Le projet de mise en lumière de la sous-face du pont SNCF a pour contexte une mission de maîtrise d’oeuvre de voirie et d’espaces publics dans les secteurs Saget, Paludate Nord et Paludate Sud du quartier de la ZAC Bordeaux Saint-Jean Belcier. Des circulations douces ont été aménagées sous le pont ferroviaire à proximité immédiate de la gare Saint-Jean et des quais de la Garonne, et une mise en lumière de la sous-face du pont a été proposée pour accompagner cet espace de transition d’un quartier à l’autre.
L’objectif était de faire de ce passage assez bas sous les voies de train une expérience agréable, un « moment » particulier dans les parcours urbains la nuit venue. Un jeu dynamique de lignes de lumière éclaire la sous-face métallique et met en valeur la structure de l’ouvrage tout en produisant l’éclairage ambiant pour les cheminements. Les mouvements de la lumière créent un effet de moirage sur les lattes métalliques du pont dans des teintes ambre, blanc chaud et blanc froid et évoquent la cinétique des trains passant au-dessus de l’ouvrage d’art.

Prix lumière éphémère : Julia Kravtsova Levée et Mathilde Camoin (Aura Studio)
Olga de Amaral – Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Le trophée a été remis par Prolicht

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© Aura Studio

Les espaces, dédiés à des projets d’exposition, sont équipés de supports pour matériel d’éclairage. La forte présence de lumière du jour au rez-de-chaussée a nécessité une attention particulière concernant la préservation des oeuvres et de scénographie.
Le projet a exigé un accrochage particulièrement complexe notamment au rez-de-chaussée avec la suspension des Brumas à toutes hauteurs, et a nécessité la prise en compte de l’utilisation de filtres miroirs sur les façades reflétant les oeuvres, mais aussi les faisceaux des projecteurs. Une étude précise des angles d’éclairage a été réalisée pour mettre en valeur les œuvres filaires.
Création au sous-sol d’une ambiance contrastée et d’une ligne lumineuse au sol réalisée à partir de gobos conçus sur mesure.

Coup de cœur du jury : Flore Siesling et Leslie Labonne (Studio Dichro)
DreamLab, Toulouse
Le trophée a été remis par Mawa

© Studio Dichro

DreamLab est un espace d’expérimentation et de jeu proposant une découverte immersive de la lumière. Cet outil poétique et pédagogique offre au public une expérience d’éveil artistique tout en abordant des sujets à la fois scientifiques (physiologie de l’oeil, physique de la lumière, psychologie chromatique) et politiques. Ce dôme géodésique est itinérant, il accueille des ateliers participatifs qui se déclinent selon les besoins. Il varie, de l’expérience sensorielle ludique ou méditative à des dispositifs de médiation destinés aux professionnels travaillant avec les espaces nocturnes, en passant par des supports d’expérimentation artistiques.
Ce projet se construit dans une démarche écoresponsable, en circuit court et avec des matériaux de récupération.

Grand prix de l’imaginaire : Pierre, Laura, Samuel et Camille (Radiance35)
GlowBusters| Discoplanète – Luci-ty
Le trophée a été remis par Ralum

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© Radiance35

Dans le ciel infini d’une ville futuriste en 2055, les tours scintillent d’un éclat particulier, produit par la lumière précieuse d’une biodiversité venue d’ailleurs. Des millions de lucioles, capturées sur Terre par des soucoupes volantes silencieuses, illuminent les places, les avenues et les ponts suspendus des cités extraterrestres. Chaque étincelle devient une étoile vivante, donnant vie à des parcs lumineux, des jardins suspendus et, plus loin, à d’étranges plantes disco dont les feuilles multicolores reflètent la lumière des lucioles comme autant de feux d’artifice miniatures. Des soucoupes volantes glissent silencieusement au-dessus des prairies et des jardins suspendus, indifférentes aux vaches qui paissent tranquillement en dessous. Elles viennent récolter les lucioles pour des cités lointaines. Sur ces mondes lointains, la lumière est une ressource rare, précieuse et respectée.
Ce futur fictif nous invite à réfléchir : et si la lumière, symbole universel de vie et de connaissance, pouvait devenir le fil conducteur de nos villes, de nos sociétés et de notre conscience écologique ? Le projet raconte le futur : une ville où la lumière devient matière poétique, où l’exploration de l’infini inspire le quotidien, et où la science-fiction devient un vecteur d’imaginaire, de conscience écologique et de rêves collectifs.

Prix de l’imaginaire spécial du jury : Carla Morganti et Abderrahmane Issad (ON)
Noctivue, toutes les planètes habitées par l’être humain
Le trophée a été remis par Chrysalis

© Agence ON

Un collyre high-tech offre à l’être humain une vision nocturne comparable à celle des félins, en exploitant la lumière résiduelle. Cette innovation réduit le besoin d’éclairage artificiel, limite la pollution lumineuse et valorise la sobriété lumineuse. Le concepteur lumière devient un scénographe de l’obscurité, créant des ambiances sensibles et naturelles. Grâce à une formule à base de nanoparticules, ce collyre agit directement sur la rétine en optimisant l’activité des cônes et des bâtonnets, et permettant la création du tapetum lucidum, une couche derrière la rétine qui reflète la lumière (particularité des chats), rendant ainsi l’oeil humain hypersensible à la lumière résiduelle. Il offre une autonomie d’environ 6 heures, durant lesquelles il devient possible de déambuler dans l’obscurité totale sans aucun éclairage artificiel. La simple clarté lunaire, les reflets urbains ou la luminescence naturelle suffisent à révéler l’environnement.
En questionnant la nécessité même d’éclairer la nuit, ce collyre esquisse un futur où la technologie ne génère pas plus de lumière, mais au contraire nous rapproche de l’obscurité et de sa beauté préservée.