Portrait – Electricien3e n°40

Installateur électricien de formation, Olivier Parisi croit à l’avenir de la domotique. Pour cet homme volontaire qui a créé la société SEGP il y a une quinzaine d’années, les électriciens qui ne prendront pas le tournant se dirigent vers un futur incertain. Portrait d’un professionnel « qui s’est donné l’envie de vouloir faire autre chose ».

Installateur électricien de formation, Olivier Parisi croit à l’avenir de la domotique. Pour cet homme volontaire qui a créé la société SEGP il y a une quinzaine d’années, les électriciens qui ne prendront pas le tournant se dirigent vers un futur incertain. Portrait d’un professionnel « qui s’est donné l’envie de vouloir faire autre chose ».

OLIVIER PARISI

La volonté d’apprendre et de se perfectionner

La carrière d’Olivier Parisi a débuté sur un malentendu. Lui voulait faire de la mécanique, il aimait les voitures. La conseillère d’orientation de son établissement lui dégote une formation d’électromécanicien. Sans rancune. Son BEP en poche, il va jusqu’en terminale adaptation sans aller jusqu’au bout. « Le système ne me convenait pas. Du coup, j’ai arrêté mes études. » Olivier Parisi arrive donc dans le secteur du bâtiment électrique très tôt. Consciencieux et méticuleux, le bouche à oreille fait son œuvre et il gravit les échelons. À 26 ans, alors qu’il est chef de chantier pour la rénovation de 20 logements, la société qui l’emploie dépose le bilan. « Les artisans et architectes que je côtoyais sur le chantier m’ont affirmé que, si je me mettais à mon compte, ils auraient du travail pour moi. » Depuis, Olivier Parisi s’est spécialisé dans la rénovation. « Ce qui me plaît, c’est de voir un site à moderniser, de monter un projet, de le voir se concrétiser et de me dire que j’y ai participé. »
Le tournant de la domotique se fait lorsqu’un architecte le contacte pour un chantier en domotique de 600 m2 en plein Paris. S’il ne s’y connaît pas, Olivier Parisi a cette volonté d’ap- prendre et de se perfectionner. Il accepte. « On travaillait avec un produit KNX, j’ai suivi une formation de trois jours chez le constructeur pour apprendre les bases et le principe du système, la programmation et le pilotage. »
L’apprentissage, le leitmotiv d’Olivier Parisi. « J’aime les défis, apprendre, maîtriser. Je n’arrive pas à comprendre les électriciens qui restent « à la version 1.0 ». » L’installateur considère être dans le bon wagon, et s’interroge sur l’avenir des électriciens qui travaillent dans la rénovation s’ils ne prennent pas le train en marche. « J’ai le sentiment d’avancer avec mon temps et d’être en adéquation avec les dernières technologies du marché afin de tou- jours proposer les meilleures solutions à mes clients. La domotique
explose. Je suis certain qu’elle va détrôner le secteur électrique traditionnel. Je ne vois pas comment on pourrait s’en passer. » Quand on lui rappelle que cette technologie existe depuis 20 ans et qu’elle ne s’est toujours pas démocratisée, l’homme répond : « À l’époque, c’était une usine à gaz, les produits n’étaient pas fiables. Les architectes et les installateurs qui se sont lancés se sont pris les pieds dans le tapis, ça a refroidi tout le monde. Aujourd’hui, les systèmes développés sont beaucoup plus simples et fiables. » Olivier Parisi en est tellement convaincu qu’il se transforme à ses heures en communicant. Il explique l’intérêt de la technologie pour convaincre les professionnels et la clientèle de franchir le pas. « Je parle du système MyHome Legrand/Bticino qui est à mon sens le plus simple à maitriser et le plus abouti sur Via- deo, j’invite des architectes, j’interviens dans des conférences dans les écoles d’architectes, j’anime des visites en partenariat avec Legrand/Bticino dans leur Concept Store. Je passe mon temps à en parler. » Il a d’ailleurs un blog sur lequel il présente ses réalisa- tions en attendant d’avoir le temps de faire son site Internet. Sa cible privilégiée : les architectes. « Ils sont compliqués, mais j’instaure une relation de confiance et d’écoute. Je ne réalise pas un chantier, je monte un projet avec eux. Je réfléchis en prenant en compte les autres corps de métier et, ça, les architectes apprécient. » L’entrepreneur s’investit tellement qu’il parvient à obtenir l’autorisation des propriétaires de faire visiter les lieux aux professionnels.
« Pour l’électricien qui veut se donner la peine d’apprendre, s’il est force de proposition, c’est une garantie de travail. Il ne faut pas avoir peur de passer des heures à apprendre pour maîtriser un pro- duit. »
En 2012, Olivier Parisi estime que la domotique représentera 60 % de son chiffre d’affaires et 80 % de la demande.

Propos recueillis par émilie Rullier

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