Illuminer la ville

© Bruno Levy

Designer de formation, Marc Aurel travaille depuis 20 ans dans le domaine de l’espace public, développant ainsi une expertise sur tout ce qui touche à la ville de près ou de loin. Diplômé de l’École d’art et d’architecture de Marseille, il crée en 1995 son atelier de design urbain avant d’être rejoint en 2002 par Caterina, architecte urbaniste. Depuis 2012, il est membre du conseil scientifique et d’administration de l’École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée (ESADMM). L’agence Aurel design urbain compte aujourd’hui une équipe de six personnes, trois designers produits et une conceptrice lumière.

 

Vous êtes designer de formation, qu’est-ce qui vous a conduit à l’éclairage ?

Mon premier contact avec la lumière est intervenu en dessinant des luminaires, le premier étant la lanterne Clip pour Eclatec. Cette expérience m’a permis de m’intéresser à l’éclairage sous un angle plus technique. Il ne s’agissait pas pour moi de dessiner la boîte censée accueillir la lumière, mais de comprendre ce qui se passait à l’intérieur. Ce qui me passionne avec la lumière, c’est comment elle peut modifier notre perception de la ville. Ce chemin a été assez long, car rien ne me prédestinait à travailler sur la lumière. C’est grâce à cette approche objet que je suis arrivée à m’y intéresser. En développant une expertise plus pointue sur les usages et la pratique de la ville de jour comme de nuit, il m’était difficile de passer à côté de l’éclairage.

Quels sont vos domaines d’intervention ?

Associé avec ma femme Caterina Aurel, architecte urbaniste, nos domaines d’intervention sont en fait assez larges. Nous créons des collections de mobilier urbain pour les fabricants ou dans le cadre de projets d’appels d’offre, nous nous occupons également de la stratégie, du développement produit et de la direction artistique pour des entreprises. Mais nous faisons également des audits de positionnement et de consulting sectoriel, de près ou de loin, au mobilier urbain, aux usages et pratiques de l’espace public.

Plus récemment, vous avez développé avec iGuzzini le luminaire Anello. Comment s’est déroulée cette collaboration ?

Je voulais depuis longtemps travailler avec un fabricant italien, c’est le souhait de tout designer de collaborer avec l’industrie italienne historiquement proche des questions de design. Au départ, ce luminaire a été développé pour un projet bien précis : celui de la mise en lumière du centre-ville de Poitiers. Il n’existait rien sur le marché qui répondait à ce que je souhaitais en termes d’éclairage piétonnier à LED. J’ai donc dessiné l’objet que j’ai proposé à iGuzzini. Je voulais un luminaire à l’aspect domestique, qui utilise au maximum les caractéristiques et potentiels de la LED. Le luminaire a donc été pensé comme un support d’éclairage pouvant recevoir différents types de LED pour divers effets lumineux et directions de flux. En tout état de cause, iGuzzini a entièrement joué le jeu et s’est investi, autant au niveau matériel qu’humain. Si bien que la fabrication a été améliorée tout au long du projet pour s’adapter au mieux aux exigences de qualité et de performances souhaitées. Cinq ans après le début du projet, on peut dire qu’on a rempli notre mission : l’Anello est aujourd’hui reconnue et identifié comme étant une approche différente et innovante de l’éclairage piétonnier

© iGuzzini. Didier Boy de la Tour
© iGuzzini. Didier Boy de la Tour Place du Maréchal-Leclerc, Poitiers. Architectes urbanistes Ateliers Lion. L’Annelle a reçu le Janus de la Cité 2013, mention éco design et le prix MIAW “Eclairage urbain”.
© iGuzzini
© iGuzzini

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