Réaménagement urbain à Hyères

© Didier Boy de la Tour La mise en lumière de l’avenue Joseph Clotis à Hyères, signée Marc Aurel, s’inscrit dans le cadre du réaménagement urbain du quartier.

En 2010, la municipalité hyéroise avait lancé une consultation afin de définir un projet urbain d’ensemble ainsi qu’une stratégie de mise en œuvre cohérente. Les études avaient préconisé le traitement de plusieurs espaces clés dont le secteur de l’avenue Joseph Clotis. Le designer Marc Aurel en a conçu la mise en lumière adaptée au nouvel aménagement urbain signé de l’architecte paysagiste Vincent Guillermin.

© Rip Hopkins En collaboration avec iGuzzini, Marc Aurel a adapté le luminaire Anello qui offre une double émission lumineuse directe/indirecte.
© Rip Hopkins
En collaboration avec iGuzzini, Marc Aurel a adapté le luminaire Anello qui offre une double émission lumineuse directe/indirecte.

Percée en 1861, l’avenue est déjà, à l’époque, un lieu de promenade bordé de palmiers de part et d’autre, qui porte le nom d’avenue de l’Impératrice. Au nord, il n’y a pas encore de constructions, mais s’étendent les jardins à l’arrière des immeubles de l’actuelle avenue Général-de-Gaulle. C’est en 1864 que sera édifié au sud le casino, actuel hôtel de ville. Après 1870, elle prend le nom de boulevard des Palmiers. À la fin du XIXe siècle, apparaîtront les premières constructions avec l’église anglicane et la poste, auxquelles succéderont, au début du XXe siècle, d’autres bâtiments tels que la galerie des Palmiers. Elle porte actuellement le nom de Joseph Clotis, maire de la ville de 1947 à 1958. La ville, accompagnée de Var Aménagement Développement, opérateur en charge de la concession d’aménagement, a travaillé à la requalification de l’avenue Clotis qui était identifiée comme « quai d’accueil » et analysée comme l’espace institutionnel le plus représentatif, soulignant la vocation du centre-ville à devenir un vecteur important pour promouvoir l’image de Hyères.

L’avenue Clotis, repensée en espace partagé

La nouvelle avenue Clotis devait être un lieu de vie, une zone de rencontre pensée en espace partagé, et donnant une place importante aux piétons, avec des commerces et des terrasses, un aménagement urbain de qualité. Le projet conserve une seule voie de circulation automobile ; l’espace gagné a permis d’élargir le trottoir nord pour faciliter les cheminements piétons et inciter à la promenade et au développement de terrasses de cafés. Les revêtements de sols, entièrement en pierre naturelle, de l’avenue Foch à l’avenue Gambetta, marquent l’entrée d’un espace public qualitatif. Le statut institutionnel de l’hôtel de ville est réaffirmé par la création d’un parvis piétons où l’on trouve quatre bassins entourés de nouveaux palmiers et de petits arbustes.

Un projet lumière selon trois principes

Dans ce projet, la mission du designer Marc Aurel, outre la conception d’une collection de mobilier urbain, assises, vases, corbeilles, cendriers, etc., portait sur l’éclairage public de l’ensemble de l’avenue Clotis et la mise en valeur du patrimoine architectural et paysager. Pour des raisons d’économie d’énergie et de maintenance, la municipalité a opté pour des sources LED uniquement.

Le projet lumière s’articule autour de trois principes :

  • la création d’un fond de scène par la mise en valeur de l’alignement de l’ensemble des façades historiques par un nappage de lumière ;
  • la ponctuation de l’espace piétonnier et les « salons urbains » par un luminaire bas à la lumière défilée non éblouissante et au design contemporain pouvant s’intégrer dans ce contexte historique ;
  • la mise en valeur de la texture des troncs des palmiers de l’avenue.

Le luminaire Anello, créé par Marc Aurel pour iGuzzini, s’est imposé rapidement car il permettait de composer à la fois un alignement strict en cohérence avec celui des façades, mais aussi un alignement aléatoire avec des hauteurs de mâts différentes à proximité du jardin et, parallèlement, d’éclairer les espaces salons ponctuant l’avenue. De jour, son design structure la perspective de l’avenue, tandis que, de nuit, son disque de lumière se détache sur le fond de scène lumineux des architectures.

© Didier Boy de la Tour La forme et l’altimétrie d’Anello, conçus pour les espaces piétonniers, offrent un confort visuel et une esthétique qui se rapprochent des ambiances lumineuses domestiques.
© Didier Boy de la Tour
La forme et l’altimétrie d’Anello, conçus pour les espaces piétonniers, offrent un confort visuel et une esthétique qui se rapprochent des ambiances lumineuses domestiques.

Anello, un luminaire de « salon »

L’Anello est né dans le cadre du projet de rénovation du centre historique de la ville de Poitiers, pour lequel Marc Aurel a conçu un luminaire dont l’aspect ne soit ni austère ni purement fonctionnel, mais qui puisse au contraire s’insérer de façon harmonieuse dans l’aménagement des places et jardins, presque comme s’il s’agissait d’un objet familier dans l’espace visuel.

« Anello offre une apparence inspirée des appareils d’usage « domestique » qui occupent nos maisons : le concept repose sur l’idée de reconquérir l’espace public à travers des objets plus proches de notre quotidien », explique Marc Aurel.

Le luminaire, de forme circulaire, est composé d’un grand anneau aux bords généreux, dont la surface propose un jeu de géométries : la structure du groupe optique est réalisée en fonte d’aluminium noir brillant avec un écran externe en méthacrylate transparent et des éléments décoratifs internes de forme pyramidale, qui génèrent un effet optique particulier.

Équipé de sources LED, le luminaire (51 W) offre un éclairage direct/indirect. L’émission indirecte (vers le haut) s’effectue par le biais de modules de plusieurs LED, orientables à 30°, qui permettent de mettre en valeur les éléments environnants. Le nombre de modules peut être modifié sur demande (de un à quatre). L’éclairage général est assuré par un groupe optique de LED monochromatiques blanc chaud (3 000 K) qui procure une lumière douce et un confort presque « domestique ».

© Didier Boy de la Tour Le choix d’un éclairage 100 % LED a permis de réaliser d’importantes économies d’énergie.
© Didier Boy de la Tour
Le choix d’un éclairage 100 % LED a permis de réaliser d’importantes économies d’énergie.

Maîtrise d’ouvrage :
Ville de Hyères Les Palmiers
Maîtrise d’œuvre :
Vincent Guillermin paysagiste (mandataire)
Concepteur lumière :
Marc Aurel, Aurel design urbain
Solution éclairage :
iGuzzini

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