
iGuzzini a « adopté » La Cène de Léonard de Vinci, en accord avec la Surintendance pour les biens architecturaux et paysagers de Milan. Le fabricant italien a réalisé un nouvel éclairage avec des appareils à LED de dernière génération, qui font ressortir la richesse chromatique et les détails du chef-d’œuvre de Léonard de Vinci.
La Cène, peinture murale à la détrempe, qui montre le dernier repas de Jésus entouré de ses douze apôtres, a été réalisée de 1494 à 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan. Dès 1584, l’œuvre est considérablement dégradée et, en 1652, elle est si peu considérée qu’on décide de percer une porte (peinte en gris aujourd’hui) entre le réfectoire et les cuisines, au point de détruire la partie inférieure de la fresque représentant les pieds du Christ.
Des restaurations à répétition
La première restauration est effectuée en 1726 par le peintre Michelan- gelo Bellotti, qui aurait lavé la fresque avec un produit corrosif et l’aurait ensuite repeinte lui-même ; suivent alors plusieurs restaurations en 1770 et 1901, mais, en 1943, le mur de la Cène, victime de l’humidité causée par la destruction de la voûte suite à un bombardement aérien, nécessite une nouvelle intervention réalisée en 1947 par Mauro Pellicioli. Il utilise une gomme-laque, diluée dans de l’alcool, qui semble consolider la pellicule de peinture sur la paroi.
De 1978 à 1999, Pinin Brambilla Barcilon, sous la direction de Pietro. C. Marani, restaure la fresque afin de restituer « le vrai Léonard ». Une mise en lumière est alors réalisée à l’aide de luminaires fluorescents placés au pied de la fresque et d’halogènes en éclairage d’ambiance, le tout représentant une consommation de 3,5 kW.
Redonner sa lumière à l’œuvre d’origine
Le bureau d’études, de iGuzzini, a commencé les premières recherches en laboratoire dès 2014 ; son directeur, l’ingénieur Piergiovanni Ceregoli, explique devant la célèbre fresque : «Nous avons opté, dès le départ, pour la technologie LED, mais il a nous a fallu ensuite ajuster la source pour rendre à cette œuvre magistrale sa lumière et ses couleurs d’origine.» Et c’est en collaboration avec conservateurs de musée, architectes, artistes et le ministère de la culture qu’un travail de longue haleine est effectué.
Toutes les nuances ont été étudiées à la loupe. Ainsi, la température de couleur de 3 800 K a été choisie pour souligner le plus fidèlement possible la couleur de la peau ainsi que les rouges, avec un indice de rendu des couleurs de 95.
Les projecteurs Palco utilisés ont été modifiés pour s’adapter précisément à l’effet souhaité. Ils sont positionnés devant et à quelques mètres de la fresque, et dotés de volets coupe-flux afin de concentrer la lumière sur la peinture. Si l’éclairage est fixe, il bénéficie cependant d’un système de gradation DALI qui a permis de régler l’intensité lumineuse de façon à obtenir 50 lux au centre du tableau et 35 lux côté ouest.
« La lumière joue un rôle clé dans la compréhension des œuvres, et ce nouvel éclairage, en plus de nous permettre de redécouvrir la fresque de Léonard de Vinci, nous offre aussi de nouvelles émotions », souligne Giuseppe Napoleone, conservateur de La Cène.