La biomasse : 1ère source d’énergie renouvelable en France

Jean-Louis BAL, Président du SER Colloque Biomasse ©

Le Colloque Biomasse a eu lieu mardi 30 juin dernier à l’Espace Saint Martin, à Paris. Tous les acteurs de la filière agricole ainsi que de la filière bois étaient présents pour échanger sur le thème des bioénergies. Ils ont mis en relation les atouts du secteur afin de développer sa compétitivité dans l’économie monde. Les enjeux de ces investissements relatent ceux de la COP21, eux même enclavés dans le principe du développement durable. La mise en valeur de la biomasse en matière d’énergie permet un apport financier pour les acteurs ainsi que de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. La biomasse se définit comme facteur de capitaux à l’heure du déploiement de l’économie circulaire dans les territoires.

Les bioénergies s’affirment comme une réponse positive à la transition énergétique. La France est la 3ème forêt d’Europe et la 1ère puissance agricole européenne. Il est donc indispensable de prendre en compte ce système de production d’énergie afin de lutter contre les émissions de Gaz à effet de serre. La biomasse constitue la moitié de l’objectif 2020 en France, objectif voulant être fixé pour la COP21 qui se déroulera fin 2015. Ce secteur est un atout pour l’utilisation des ressources naturelles locales et participe à l’amélioration de l’autonomie énergétique du pays. La biomasse est la première source de production d’énergie renouvelable. La transition énergétique, c’est le déploiement de l’économie circulaire. Le principe est de faire de nos déchets une matière première, s’alliant parfaitement avec les cycles naturels. La biomasse est un secteur pouvant développer sa croissance grâce à la mise en place de ce principe circulaire.

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Principe de l’économie circulaire © ADEME

 

Un encadrement juridique pour une filière exponentielle

La Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unis sur le changement climatique en décembre à Paris permettra de débattre des juridictions à venir pour réguler le secteur. Le Projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, défendu par la ministre de l’écologie, Ségolène Royale, accompagne les acteurs de la filière. La mise en place de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt en relation avec le Programme National d’action forêt bois encadre les projets. Le Comité Stratégique filière bois et Contrat de filière réfléchit sur les lois de finances et les plans industriels afin d’améliorer la compétitivité du secteur. D’ici 2020, la biomasse devrait représenter 40% de la production d’électricité.

Le bois énergie : 1ère source d’énergie renouvelable

Chaufferies bois : la progression du parc en France (Projets prévisionnels aidés par l’ADEME de 2000 à 2011)
Chaufferies bois : la progression du parc en France
(Projets prévisionnels aidés par l’ADEME de 2000 à 2011)

Le bois est une énergie non soumise aux crises politiques car c’est une ressource importante en terme d’effectif et de valeur en France. Il existe cependant des contraintes géographiques car l’accessibilité à la ressource est parfois difficile comme par exemple, dans les zones montagneuses. Des contraintes juridiques dues à certaines réglementations locales pénalisent l’accès à la ressource. Il est donc indispensable de mettre en œuvre des outils pour une meilleure mobilisation de la ressource dans un cadre durable.

Le label Flamme Verte a été créé pour améliorer la valeur du travail des entreprises. Les émissions de gaz a effet de serre d’un appareil labellisé Flamme verte sont environ 15 fois moins importantes que celles d’un chauffage fonctionnant au fioul. La mise sur le marché d’appareils de chauffage au bois domestique de performance énergétique et environnementale permet un rendement énergétique croissant, avec une augmentation de 30 % en moins de 10 ans.

En se basant sur les trajectoires ADEME, un doublement du Fond Chaleur sur 3 ans et la poursuite de l’appel à la manifestation d’intérêt « dynamic bois » permet d’amener la consommation de bois énergie à 3,9 Mtep contre 3,15 aujourd’hui. L’appel à manifestation d’intérêt dynamic bois 2015 permet de soutenir les actions de mobilisation et de replantation sur les investissements matériels. Ainsi le secteur est en phase de devenir un milieu d’envergure.

D’ici 2020, l’objectif est de passer de 5,75 millions de logements équipés en 2006 à 9 millions en 2020 sans accroître la consommation de bois. Afin de mener à bien ce projet, les acteurs souhaitent améliorer les performances des appareils de chauffage et développer l’implantation d’appareils de types flamme verte, afin de remplacer les anciens, obsolètes et polluants.

La filière biogaz tente de s’affirmer dans le secteur de la biomasse

Vers l’autonomie énergétique des territoires : Méthanisation et biogaz, une filière d’avenir par Jean Pierre Grau
Vers l’autonomie énergétique des territoires : Méthanisation et biogaz, une filière d’avenir par Jean Pierre Grau

Il est de plus en plus difficile de conserver une économie linéaire basée sur les énergies fossiles. Pour fait, le biogaz s’inscrit comme solution énergétique. A l’avenir, prés de 90% du gisement sera d’origine agricole. Sur une dizaine d’année, la production d’électricité et la production de chaleur à partir de biogaz a quadruplé. Il existe déjà 500 sites fonctionnant dans notre pays dont 12 en injection. Cependant, le rythme de développement reste très faible, de l’ordre de 50 installations par an alors qu’il en faudrait plus d’une centaine pour atteindre les objectifs 2020.

Les acteurs de la filière souhaitent réajuster le mécanisme de soutien en prenant en compte les retours d’expérience des installations en fonctionnement, afin d’améliorer les futurs projets. Ils voudraient aussi lancer un appel d’offres biomasse 2015 avant la fin de l’été et faire évoluer la fiscalité sur la taxe foncière afin d’écarter la biomasse de la composante carbone. Revoir ensemble les définitions des intrants pouvant alimenter les méthaniseurs est une priorité afin de faire avancer l’homologation et la normalisation des digestats. Les acteurs souhaitent simplifier la réglementation afin de faciliter la mise en œuvre de la biomasse sur le marché. C’est pourquoi il est important de structurer la filière en prenant en compte la valeur ajoutée des entreprises françaises dans l’offre industrielle des composants dans le but d’améliorer l’acceptabilité des projets.

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