La plus grande usine marémotrice d’Europe est en cours de construction en Écosse

DR : Atlantis Resources Corporation

La construction de la plus grande usine marémotrice d’Europe a commencé début 2015, à quelques kilomètres des côtes écossaises. Une fois terminée, la centrale comportera 269 turbines, ayant la capacité de produire 398 MW d’énergie, et pouvant alimenter jusqu’à 175 000 foyers écossais.

C’est à l’extrême nord de l’Ecosse, entre l’île de Stroma et les côtes longeant le pays, que l’usine marémotrice MeyGen est en cours de construction. Considérée comme la future centrale la plus puissante d’Europe, elle s’étalera sur une aire d’environ 3,5 kilomètres carrés. L’endroit a été bien choisi par les concepteurs du projet : la zone se situe à quatre kilomètres des côtes, là où la mer du Nord rejoint l’Océan Atlantique, ce qui provoque de très forts courants sous-marins (accentués par l’étroitesse du passage). Le projet, entrepris par la société australienne Atlantis Resources, a pour finalité d’installer 269 turbines au cœur de ce passage. Les hydroliennes afficheront une puissance totale de 398 MW, et pourront ainsi alimenter 175 000 foyers écossais. Actuellement, seule la première phase du projet a été mise en place : elle consiste à installer 4 turbines, de 1,5 MW chacune. Le but est de récolter des données plus précises sur l’efficacité du système, ainsi que sur l’impact sur l’environnement sous-marin. D’ici 2016, la compagnie espère obtenir les premières livraisons d’électricité, tout en entreprenant la construction des 60 prochaines turbines pour l’année 2020. Pour financer cette construction, Atlantis a d’ores et déjà déboursé plus de 82 millions de dollars (soit environ 74 millions d’euros).

DR : MeyGen ; Localisation de la future usine marémotrice
DR : MeyGen ; Localisation de la future usine marémotrice

Certaines usines marémotrices existent déjà dans le monde, comme l’usine de la Rance, en Ille-et-Vilaine (France). Cette dernière, construite en 1967, a une capacité de 254 MW, mais n’utilise pas la même technologie que le projet MeyGen. En effet, l’usine française est en réalité un barrage utilisant la puissance des marées, alors que les turbines sous-marines écossaises sont de véritables hydroliennes. La technique utilisée consiste à installer d’énormes turbines au fond de la mer. Chacune pèse 1 500 tonnes, avec une hauteur bien moins élevée que les éoliennes terrestres : les hydroliennes ne mesurent que 25 mètres de haut. Leurs pâles sont propulsées par le courant de la marée, et des câbles électriques sous-marins les relient à la côte. L’énergie marémotrice engendre de nombreux avantages. En premier lieu, elle est beaucoup plus prévisible que l’éolien ou le solaire : si la présence du soleil ou du vent n’est pas régulière, les marées, elles, ont systématiquement lieu quatre fois par jour. D’autre part, les turbines sous-marines n’alternent pas les paysages visibles, et les nuisances sonores sont inexistantes pour les individus. La construction de l’usine marémotrice MeyGen représente donc une avancée technologique en matière de développement durable, et prouve une nouvelle fois la possibilité de réduction de la production des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables.

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