
Renouveler l’image nocturne de la ville et promouvoir un schéma directeur d’aménagement lumière (SDAL) valorisant l’art et l’architecture de Valenciennes, tels étaient les objectifs du projet, mené à bien par l’agence Concepto. Réalisé en 1998, le SDAL de la ville méritait bien un lifting : rénovation des illuminations, modernisation de l’ancien plan lumière et économies d’énergie. Le paysage nocturne de « l’Athènes du Nord » est l’occasion de réaffirmer son rayonnement culturel passé.
Né dans le cadre d’un partenariat public privé remporté par Bouygues Énergie et Services et portant sur l’entretien, la rénovation de l’éclairage public et des illuminations mais aussi sur la réalisation d’économies d’énergie, le projet de rénovation du plan lumière de la ville de Valenciennes a été réalisé par l’agence Concepto. Dans ce nouveau schéma directeur, l’art et le patrimoine historique de la ville reprennent une place importante au sein de parcours nocturnes signés du concepteur lumière Roger Narboni et de l’urbaniste lumière Fanny Guerard.
Le parcours des Chalands
Suivant la rue de Famars sur plus de 700 mètres, le parcours des Chalands démarre sur l’un des boulevards de ceinture, axe de circulation majeur de la ville, pour finir sur la place d’Armes qui se laisse entrevoir de très loin grâce à son beffroi.
La rue de Famars, artère commerçante et une des plus anciennes de la ville, a trouvé son rythme : des éléments scénographiques complémentaires cadencent sa traversée. Aux principaux accès du parcours, des lignes de lumière verticales, composées de néons à la couleur orange abricot, sont disposés à la jonction des maisons au premier étage tandis qu’une sélection de détails architecturaux soulignés par des micro-projecteurs à LED met en valeur l’histoire de la ville.
Au détour d’une façade, des projections de fragments d’œuvres d’art présents au musée des Beaux-Arts de la ville viennent offrir de la consistance à l’ensemble. À la fin du parcours, la place d’Armes, centre historique de la ville, invite à poursuivre la déambulation.

La promenade des Arts
Démarrant place d’Armes, ce second par- cours nocturne s’inscrit davantage dans une démarche de recherche et de création lumière. Né d’un partenariat avec l’Esad de Valenciennes et encadré par deux professeurs, Petr Opelik et Antinéa Féron, ce projet a permis de faire par- ticiper une trentaine d’étudiants, accompagnés par l’agence Concepto. Ensemble, ils se sont penchés sur les possibilités de mise en lumière de la promenade des Arts, un parcours de 1 100 m traversant la ville d’Ouest en Est, de la place Carpeaux pour s’achever sur le parvis du musée des Beaux-Arts. S’inscrivant dans la même dynamique que le parcours des Chalands, le projet sélectionné avait lui aussi pour objectif de promouvoir l’art en ville, mettant en scène les statues qui jalonnent le parcours, par le biais d’une série de projections lumineuses qui semblent leur redonner vie, une fois la nuit tombée. La promenade est rythmée sur toute sa longueur par une succession de lanternes bleues, suspendues ou sur console, et implantées à chaque intersection. Composées de verre soufflé contenu dans une ossature en métal, et réalisées par le maître verrier Olivier Juteau, ces lanternes baptisées « BluEMoon » diffusent un halo bleu et rappellent le passé de la ville, capitale industrielle française du verre creux au XIXe siècle.
Interludes nocturnes
En plus des deux promenades, trois espaces publics servant de lieux d’attente accueillent aujourd’hui des « interludes nocturnes ». La place Saint-Nicolas, la place du Commerce et la place Charles-de-Gaulle, très animées en journée, se devaient de prolonger leur attractivité après la tombée du jour : des mises en scène ont donc été imaginées, inspirées de la morphologie de chacune. Un mobilier d’éclairage coloré permet de mettre en exergue ces lieux aux ambiances nocturnes singularisées, aux niveaux lumineux tamisés et confortables. L’espace public est transformé en espace intime, à l’image d’un salon ou d’une chambre : sur les différentes places, on retrouve des luminaires en forme d’abat-jour, des tapis de fleurs mais aussi des tiges aux pointes lumineuses. Réalisées dans un souci constant de développement durable, les nouvelles installations et rénovations permettent des économies d’énergie allant de 15 à 80 % par site, avec une moyenne de plus de 50 %. Valenciennes redécouvre aujourd’hui son patrimoine historique et artistique et renoue avec son riche passé, lui ayant valu pendant des siècles le surnom de « l’Athènes du Nord ».