Passeport rénovation énergétique : expérimentation de mille passeports délivrés pour 2016

(c) GDF Suez

Mardi 10 Novembre, Ségolène Royal a été reçu au siège du groupe Engie dans le cadre du débat interne « Climat & Energie ». L’occasion pour Gerard Mestrallet, PDG du groupe, de signer la convention sur l’expérimentation du « passeport rénovation énergétique » dans dix territoires à énergies positives de France. Ce passeport est conçu comme un outil destiné aux ménages pour les encourager à entamer des travaux de rénovation, dans une dynamique actuelle française de développement durable où le passage à l’acte reste compliqué du fait des nombreuses nouvelles réglementations à respecter.

Conseils, simulations, et suivi personnalisé pour les familles
Avec l’arrivée de la COP21, le secteur bâti connaît de nombreuses transformations. Dans un souci de préservation de l’environnement, et de réduction des GES, on voit apparaître de plus en plus de règlementations : RT 2012, RT existant, norme ISO … Des réglementations qui ne sont pas toujours évidentes pour les particuliers. Le passeport de rénovation énergétique a été pensé dans cette optique-là, à savoir encourager les ménages à entamer des travaux en leurs proposant des lignes directives dans la conduite de leur projet.

Ce passeport proposera un diagnostic approfondi des performances énergétiques nécessaires pour répondre aux besoins de la famille ; dans un second temps, il proposera aux familles des conseils personnalisés : la mise en place d’un échéancier des travaux, le calcul des coûts et des économies d’énergies qui en découleront, en précisant aussi les aides et financements possibles pour les réaliser. Enfin, il présentera à la famille une simulation des résultats, supposée l’encourager à passer à l’acte en engageant des travaux de rénovation.

Les passeports rénovation énergétique seront réalisés par des entreprises certifiées ou qualifiées comme engagées dans le développement durable : entreprises de travaux RGE offre globale ; diagnostiqueurs DPE (Diagnostiques de Performance Énergétique), architectes énergéticiens et bureaux d’études thermiques. Ils concerneront les particuliers propriétaires d’un logement construit avant le 1er janvier 2000 et situé dans un territoire à énergie positive partenaire de l’opération. En tout, la phase d’expérimentation prévoit la réalisation de 1000 passeports ; ils permettront d’augmenter le taux de réalisation de travaux de rénovation énergétique qui est aujourd’hui de 12% seulement.

Simplifier et rendre accessible les projets de rénovation
Avec le passeport, le ministère de l’écologie espère lever le frein des ménages quant à leurs projets de rénovation : donner un cadre, une structure sur laquelle s’appuyer pour qu’ils soient guider dans leurs projets semble primordial si l’on souhaite encourager la rénovation énergétique. A l’heure actuelle, les projets de travaux n’ont pas séduit beaucoup de ménages : par manque d’informations, les ménages se sentent souvent perdus dans leurs besoins de rénovation. En outre, ils sont persuadés d’un retour sur investissement trop faible par rapport au prix de l’énergie, mais ils sont aussi confrontés à des dispositifs d’aides trop complexes, ce qui entraîne une rupture de confiance avec certains acteurs dont les prix des travaux sont souvent élevés, avec peu d’offres de travaux structurés.

Face à ce désarroi, le projet du passeport rénovation énergétique avait été annoncé par Jean-Marc Ayrault en 2013. Un projet dont la spécificité était avant tout la personnalisation des conseils et des directives qu’offre le passeport. Si les solutions de développement durable et de rénovation ne manquent pas, « il est primordial que les préconisations tiennent compte des modes de vie, des souhaits de confort des ménages et de leur capacité financière. Comme il est important que ces ménages soient suivis par un même professionnel « le passeporteur » qui leur apporte la sécurité et restitue la confiance » précise Pierre-François Chenu, directeur des relations externes pour Engie.

Le passeport entrera en phase d’expérimentation au 1er janvier 2016, et sera financé en tout ou en partie par les fournisseurs d’énergies, en contrepartie d’une conversion en CEE (certificats d’économie d’énergie). Une première phase d’expérimentation a d’ores et déjà eu lieu dans la commune urbaine d’Arras : les ménages intéressés par un projet de rénovation ont reçu la visite d’un professionnel chargé de procéder à une expertise complète des lieux, pour que trois semaines plus tard, il rencontre à nouveau la famille avec un rapport complet et des solutions à mettre en œuvre. En tout, l’audit énergétique est financé jusqu’à 450 euros par Engie et EDF, et si des travaux s’ensuivent, 150 euros sont versés à la famille par la Communauté Urbaine d’Arras. S’il est encore trop tôt pour tirer un premier bilan à Arras, on remarque toutefois l’importance de la personnalisation du passeport au cas par cas.

Si les résultats de cette année avec le millier de passeports signés sont concluants, se sera par la suite une estimation de 115 000 passeports signés par an qui sera visé. De quoi encourager la rénovation énergétique en faisant des ménages un acteur de premier rang dans la transition énergétique pour la croissance verte de la France.

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