Ne choisissez plus vos luminaires LED comme avant

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Dans le tertiaire, les utilisateurs doivent bénéficier de solutions d’éclairage LED qui privilégient efficacité, confort et durée de vie. Concepteurs lumière, Bureaux d’Etudes Techniques, Architectes, Electriciens et même Propriétaires se trouvent face à une offre pléthorique et inégale. Agora-blog suggère des critères de sélection essentiels.

Le rapport lumens/watt

Plus le rapport est élevé, meilleure est l’efficacité lumineuse ? Cela n’est pas si simple souligne Romain Isaac, Ingénieur d’affaires Philips Eclairage : « Tout dépend de quels lumens et de quels watts nous parlons. Le luminaire émet un flux (lumens) inférieur à celui produit par la source, car il y a des déperditions (le driver, par exemple). Certains fabricants communiquent sur les lumens source, ce qui produit un chiffre plus élevé. Même principe pour les watts ». Autrement dit, ce qu’il faut prendre en compte c’est le flux « utile ». A titre d’exemple, un luminaire 600×600 performant délivre aujourd’hui autour de 125 lumens/watt.

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Le taux d’éblouissement UGR

L’UGR caractérise le rapport entre la luminance apparente d’un ensemble de luminaires et la luminance de fond perçue. Cette valeur est comprise entre 10 (peu d’éblouissement) et 30 (fort éblouissement). Elle est recommandée suivant le type de local ou de tâche. En pratique, tous les fabricants de luminaires se sont mis d’accord pour communiquer sur un chiffre UGR théorique et non pas technique, ce qui facilite le choix. « La norme prévoit un UGR de 19 dans les bureaux, pour une hauteur de plafond de 2,30m. Il est important est de considérer aussi l’environnement : l’exposition et la réflexion des murs », détaille Romain. Malheureusement, trop de luminaires de bureaux sont actuellement installés sans prendre en compte ce critère. Les désagréments sont réels et les plaintes se multiplient.

 

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La durée de vie assignée et la dégradation progressive

La durée de vie assignée, désignée par « L », est le moment où le flux lumineux du luminaire se rapporte au pourcentage « x » du flux lumineux initial. Par exemple, L70 décrit que la durée de vie indiquée (50.000 heures par exemple) se rapporte au moment où 70% de la valeur à l’état neuf du flux peuvent encore être atteints. Le pourcentage des défaillances By, liés à la dégradation progressive du flux lumineux décrit le pourcentage des luminaires LED qui à la fin de la durée de vie assignée sont inférieurs à n% du flux initial (voir Lx). Par exemple, L80B10 50.000h signifie que 10% des luminaires LED encore fonctionnels après 50.000h dépassent de 80% vers le bas la valeur à l’état neuf du flux lumineux du luminaire. C’est un critère déterminant qui est très peu connu, il faut exiger ses valeurs auprès du fabricant. Des conversions peuvent être faîtes pour évaluer objectivement la durée de vie de deux luminaires comparés, en fonction des combinaisons LxBy communiquées pour chacun d’entre eux.

 

La durée de vie de l’électronique

Si nous savons que les LEDs d’un luminaire peuvent durer, quid de son électronique ? La durée de vie d’un driver est autour de 5.000 heures. « Dans des locaux de bureaux, il est dimensionné pour deux allumages par jour » explique Romain Isaac. Les calculs théoriques sont effectués avec une température ambiante de 25°C. Ces données peuvent être altérées par une mauvaise dissipation thermique pour les produits encastrés. En effet, les plénums de faux plafond sont rarement ventilés et la particularité de la LED est son émission de chaleur concentrée sur la partie arrière du produit.« Après des essais sur 48h, j’ai relevé des températures dans les plénums au-dessus de 35°C avec certains produits et une augmentation constante de 1°C par jour de la température ambiante de la pièce » précise Ludovic Delafosse d’Artelia, fin connaisseur du sujet. « Conclusion, nous avons des « mini-convecteurs » dans le plafond mais attention aux autres équipements électroniques situés aussi dans les faux plafonds (régulateur GTB, UTL…) qui supportent rarement des températures au-dessus de 40°C. Pendant des périodes chaudes, la durée de vie de ces équipements est alors mise à mal. Il vaut donc mieux choisir une intensité d’alimentation des LED de 350mA » conclut Ludovic.

 

Les niveaux de risque photo-biologique

La norme NF EN 62 471 définit 4 groupes de risque photo-biologique (RG), notés de « 0 » (absence de risque) à « 3 » (risque élevé). Concernant les LEDs, il s’agit de distinguer le risque rétinien dû à la lumière bleue. Cette mesure est d’autant bien accueillie que les travaux d’un scientifique, visant à montrer la nocivité de la LED pour les yeux, ont attisé les craintes. Romain Isaac : « Cela rassure. Les analyses de risque permettent d’établir un classement. Les valeurs « 0 » et « 1 » sont acceptables en tertiaire mais pas au-delà ». Il est important de connaître ce classement « RG » pour la santé de vos collaborateurs. Vous pouvez exiger du fabricant une copie du rapport d’essai.

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Le bining des LEDs

Le bining ou tri des LED par le fabriquant est important. Pour Ludovic Delafosse, il ne faut pas hésiter à demander au constructeur la valeur d’ellipse de Macadam (valeur comprise entre 1 et 7). Elle permet de qualifier la variation chromatique possible autour d’une valeur cible et de définir à partir de quelle valeur cette variation sera visible par l’œil humain. L’œil décerne plus rapidement une différence dans les nuances de blanc que dans le vert par exemple, les tailles des ellipses sont différentes en fonction des couleurs. En lumière blanche : au sein d’une ellipse de Macadam, des différences de 1 échelon ne sont pas visibles, des différences de 2 à 3 échelons sont à peine discernables, des différences de 4 sont visibles mais acceptables. Lors du choix d’un luminaire LED, il est conseillé de privilégier un écart maximum de 4, 3 étant l’idéal. Une valeur de 5 ou pas d’indication, il est préférable de s’abstenir nous précise Ludovic. Cette valeur permet de garantir une même couleur de LED sur une gamme de produits. Mais ce n’est pas normalisé, chaque fabriquant de LED possède son référentiel.

 

D’autres critères

Pour limiter la liste, nous évoquons l’IRC et la température de couleur (en Kelvin). L’indice de rendu de couleur (IRC) doit être préférablement supérieur à 80. Une couleur froide/blanche (4.000 K) sera retenu pour des bureaux exposés au soleil ou avec du mobilier blanc par exemple. Nous présenterons dans un prochain article des nouveaux luminaires qui s’adapte au rythme circadien par la variation de couleur et d’intensité lumineuse à certaines périodes de la journée. Nous l’avons compris. Il ne s’agit pas de succomber au prix même si les sollicitations permanentes sont tentantes. Le choix doit rester technique avant tout. Le rapport prix/durée de vie et surtout le bien-être de nos collaborateurs est LA priorité.

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