Le SERCE : au service du génie électrique et climatique…

SERCE, voilà bien un acronyme qui irait comme un gant à une agence de renseignement ! Ne nous égarons pas, nous avons affaire ici au « Syndicat des Entreprises de Génie Electrique et Climatique ». L’institution, qui avait endossé en 1922, l’année de sa fondation, le nom de « Syndicat des Entreprises de Réseau de Construction Electrique », en a gardé les initiales, un brin nostalgique peut être ? Mais pour témoigner des évolutions et des innovations réalisées par ses membres, il lui fallait arborer une nouvelle image et donc un nouveau nom. Mais, sa raison première, n’a pas changé d’un iota, sa feuille de route est limpide, défendre les intérêts de ses membres coûte que coûte, et dans l’exercice de sa mission, ce « vieux monsieur de 95 printemps », fait toujours preuve de vigueur, rendons lui visite !

Le SERCE, c’est «260 entreprises », souligne Guy Lacroix son Président, des PME, des ETI, « mais aussi les grands acteurs du secteur »*. Membre de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), il l’est aussi de la Fédération des Industries Electriques, Electronique et de Communication (FIEEC).

Au siècle dernier, la période de reconstruction qui succède à la guerre, est propice à un fort développement économique et à de grands bouleversements techniques. Les entreprises du SERCE, ont su monter dans le train, et « investir de nouveaux marchés ». A ce jour, à force d’innovation elles exercent leur talent dans de nombreux domaines : les unités de production d’énergie (centrales nucléaires, thermiques), la construction et maintenance des réseaux électriques de transport et de distribution d’électricité, l’électrification des lignes électriques de transport ferroviaire, l’électrification et l’optimisation énergétiques des sites de production industrielle, les systèmes de pilotage des installations des bâtiments tertiaires (la GTB**), le génie climatique, les réseaux de télécommunication, via notamment le déploiement de la fibre optique, enfin, les services à l’énergie: des audits énergétiques à l’optimisation énergétique des installations (éclairage public, bâtiments…).

De fil en aiguille, « d’installateurs, les entreprises du SERCE sont devenues intégrateurs de solutions multi techniques ». La convergence de leur savoir-faire dans les domaines de l’énergie et du numérique, « leur permet de proposer des solutions intelligentes : collecte et traitement des données, solutions clés en main de gestion, pilotage global d’un bâtiment, d’un quartier ».

Des intégrateurs qui associent les technologies à leur disposition, pour répondre aux besoins par des solutions sur mesure ! Parce que leurs compétences, « s’étendent de la conception à l’exploitation, en passant par la réalisation des travaux, la maintenance des installations et systèmes ».

Le SERCE représente et défend ses membres auprès des pouvoirs publics, « mais aussi des grands donneurs d’ordre*** ». Un lobbying, qui se fait aussi au niveau européen, via l’AIE – Association européenne de l’Installation Electrique – « dont le SERCE préside la task force « Energy services ». Le syndicat, qui s’est doté d’un Bureau et d’un Conseil d’administration, dispose en région de onze Délégués, épaulés par des conseillers qui, « assurent le lien avec les entreprises membres du réseau et défendent localement ses positions ». Par ailleurs, seize commissions planchent sur des domaines aussi variés que : l’environnement, l’efficacité énergétique ou l’éclairage public et la régulation du trafic, entre autre mais pas que ! Concrètement sur le terrain, le SERCE s’est activement mobilisé auprès des parlementaires, en collaboration avec l’Institut de Gestion Déléguée (IGD), sur des mesures « concernant le recours à des offres variables en fonction du nombre de lots ou encore l’obligation d’identifier une équipe de maîtrise d’œuvre pour la conception et le suivi des travaux ». Par ailleurs, il est intervenu sur les notions de marché de performance et de partenariat et sur ce sujet a obtenu : « le maintien de seuils bas permettant de réaliser des marchés de partenariat (ex PPP) en éclairage public notamment, ce qui les rend accessible à de petites communes ». Outre le lobbying, le SERCE, déploie de nombreux moyens : des actions de communication et d’information, mais aussi des actions de conseil, « dans le domaine Prévention & Sécurité, grâce à une équipe d’ingénieurs. La formation, constitue un autre cheval de bataille. Au niveau de la formation initiale, le SERCE fut acteur des travaux de révision du BAC pro ELEEC, devenu le BAC pro MELEC, Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés, « par la refonte du programme, intégrant entre autre les aspects liés au numérique dans la formation ». Pour ce qui concerne la formation continue, le SERCE participa à l’ouverture, début 2016 du CQP « Chef de Projet Etudes », pour valoriser les compétences de salariés intervenant dans la partie Conception / Ingénierie. Ce CQP s’adosse à une formation de 350 heures, développée avec l’école d’ingénieurs ESME Sudria.

Sur les deux dernières années, 2015 et 2016, les entreprises du SERCE connurent quelques aléas,  « l’activité de nos membres a été à la fois très impactée par la mise en place de la réforme territoriale qui a induit la perte des contacts référents au sein des collectivités locales et territoriales ainsi que par la mise en œuvre de la nouvelle répartition des compétences ». Par ailleurs, dans leurs trois principaux domaines de compétence,  ces entreprises  rencontrent des fortunes diverses. Le marché du bâtiment, « doit faire face à une nette diminution des grands projets et à des niveaux de prix extrêmement bas ». Le niveau d’activité du marché industrie, « est variable selon les régions ou secteurs mais globalement stable, principalement soutenu par des opérations de maintenance, avec très peu de gros investissements ».

Au niveau de l’éclairage public, en principe, les aides disponibles auprès des syndicats départementaux d’énergie permettent de financer 70% des travaux de rénovation, mais « beaucoup de communes peinent à couvrir les 30% restant. Les travaux ne se font pas alors qu’il reste beaucoup à faire pour rénover ces réseaux devenus énergivores, les sécuriser [changer les armoires électriques], et réduire les nuisances lumineuses [changement des luminaires et des sources] ».

Finalement, c’est le marché réseaux et infrastructures qui tire le mieux son épingle du jeu, « malgré un début d’année 2016 compliqué, les investissements de RTE et d’Enedis et l’essor des Réseaux d’Initiative Publique (RIP), qui permettent de déployer le très haut débit dans les zones moins denses, sont porteurs d’activité pour nos entreprises ». Que sera l’année 2017 qui démarre alors ? Ce nouveau millésime sera  une année électorale, « notre activité risque d’être pénalisée au cours des premiers mois de mise en place de la nouvelle administration ». Il faudra donc s’armer de patience.

Le SERCE : un syndicat qui représente 260 entreprises

  • PME et ETI indépendantes
  • Les grandes entreprises du secteur : Bouygues Energie & Services, Eiffage Energie, ENGIE INEO, ENGIE AXIMA, SNEF, SPIE, Vinci Energie

Les entreprises du SERCE représentent : 135 000 salariés et réalisent un CA cumulé de 16.9 Md€ (pour le seul marché français)

Un large périmètre d’activité :

  • Les réseaux et infrastructures : 40 % de l’activité
  • L’industrie : 21% de l’activité
  • Le bâtiment (tertiaire) : 39 % de l’activité

Olivier Durand

 

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